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Freak's world

Mar 11 Mar - 0:28


Je me réveille, une vague douleur à la tête me donne le vertige. L’air que j’expire se condense en fumée. Je me relève, caressant l’arrière de mon crâne. Je jure totalement avec l’environnement, on ne voit que moi. Ici tout est blanc, trop pur. En y réfléchissant, ça ne peut exister … Il n’y a rien, pas un bruit, pas un relief, juste du blanc à perte de vu. J’en ai mal aux yeux.

Ah, attendez … Si, j’entends une mélodie, trop légère pour que je la reconnaisse. Elle est de plus en plus forte, le sol tremble … Sous mes pieds le sol devient terre, une terre rougeâtre et sèche. Je le vois, cet homme qui tourne la manivelle, son chat sur l’épaule. C’est de la que vient l’air musical. Il grésille, je sens presque ses ondes discordantes me traverser.

Des stands apparaissent derrière lui, et une arche verte s’ouvre devant moi. Une inscription rouge délavée y est accrochée « Freak’s world ». Un frisson parcourt mon dos, un souvenir confus tente de refaire surface, en vain.

Derrière moi un désert sans fin annonce une mort certaine. Je décide de m’aventurer dans le parc, non sans une angoisse grandissante dans mon bas ventre. Chacun de mes pas soulève de la poussière. Je passe près de l’homme au chat, l’animal aux yeux perçants me fixe. Une aura malsaine l’enveloppe. Quant à son maître la vieillesse le défigure. Il porte un pantalon vert à bretelle sur un t-shirt noir passé. Une veste de costard trouée et rafistolée sur les épaules. Il continue à tourner la manivelle de son mécanisme musical, tel un automate. Ses yeux sont mi-clos, la vie a quitté son regard. Ses gants dans le même état que le reste de ses habits devaient être blanc fut un temps.

Je détourne la tête de ce triste spectacle. Devant moi les stands s’animent, mon inquiétude grandit. Je ne sais pourquoi je regarde en arrière, une intuition peut-être, mais j’évite de peu un disque qui vole à toute vitesse. Je m’aperçois alors que l’arche à disparu, un grand mur vert l’a remplacé. Toujours cette couleur … Je suis coincé ici … Il ne me reste plus qu’à avancer.

Un homme un peu plus loin rattrape l’objet qui a failli me heurter. Il est plutôt petit, et il a du ventre. Il porte une salopette, je vous laisse deviner la couleur … Il a une marinière rayée blanche et rouge qui ne va pas du tout avec sa salopette. Tout comme ses grosses chaussures rouges qui lui vont trop grandes. Il a un drôle de maquillage. Comme porté par une force inconnue je me rapproche. Je reconnais alors le personnage, un clown. Je n’en ai pas connu dans mon monde, mais j’en ai vu dans des livres. Je ne me souvenais pas qu’ils faisaient peur. Celui-là a un air narquois, son maquillage est un masque de perversité. Il sourit à pleines dents, je tente de m’éloigner mais il me rattrape, m’agrippe la manche. Sa main pince la fleur accrochée à la bretelle de sa salopette, un jet m’aveugle, je m’essuie à la hâte. De l’encre noire … Il rit fort, un rire nasillard, crispant. Mais le voilà déjà repartie en courant …

Sans le vouloir je m’approche d’une cage, un homme y est enfermé. Il fait les cent pas. Non, je me suis trompé, c’est une femme en réalité. Elle a une barbe, brune, comme sa longue tignasse emmêlée. Elle n’a pas deux sourcils mais un seul, gros, velu, qui sursaute à chacun de ses pas. Seule une peau de bête couvre sa partie intime. Elle est crasseuse. Je trébuche sur une pierre qui n’était pas là 2 secondes avant, je m’étale de tout mon long devant la cellule de la femme. Cette dernière s’excite, s’énerve, pousse des grognements puis des cris. Elle me fixe, elle pourrait me tuer. Je me relève, elle se jette sur les barreaux les plus proches de moi et me griffe de ses ongles noircis de crasses. J’entends alors une voix, douce, qui tente de calmer l’être bestial en face de moi. Elle se retourne et je vois un tout petit homme faire le tour de sa cage. Il lui balance un bout de viande sur lequel elle se rue.

Il s’approche de moi, un sourire innocent sur le coin des lèvres.
- Elle n’est pas méchante, me dit-il, juste sauvage.
Il me tend la main, j’hésite avant de la lui serrer. Il est le premier à me rassurer dans ce monde effrayant. Il porte un costard en bon état, coiffé d’un haut de forme. De la poche de son poitrail ressort le bout d’un tissu … vert.
- N’ayez crainte mon ami, mes amis n’ont pas dû être des plus accueillant, il faut dire que nous n’avons pas eu de visiteurs depuis … Il hésita, sourit et continua. Passons, suivez-moi, je vais vous faire visiter les lieux. Ils sont … inoubliables !
Je vis une étincelle passer dans son regard, je ne sus s’il s’agissait d’une étincelle d’excitation ou de malveillance.

Toujours porté par cette force invisible mes pas encochèrent les siens …
Zoran
Zoran

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Titre : Voleur, Brume, Cie

Race : Humain bien qu'aillant un bras androïde
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Re: Freak's world

Mer 19 Mar - 16:56


Il m’amena dans un chapiteau quelques mètres plus loin. Une jeune femme se tenait dans une position des plus étranges.
- Je te présente Inga, me dit le nain en me montra l’intéressée. Permets-moi de te tutoyer. Elle est contorsionniste. Une merveille de souplesse.

La tête de la jeune femme était entre ses jambes, comme si elle avait oublié de s’arrêter à la simple figure qu’est le pont. Malgré sa position mêle pèle elle me tendit la main que je m’empressai de serrer. C’est alors que je vis la moitié de son visage défiguré. Sa peau était boursoufflée, son œil vitreux. Elle avait été brûlée.

Elle se remit debout, pour me souhaiter la bienvenue. Un léger accent roulait sur sa langue, mais je ne sus d’où il pouvait provenir. Son vêtement lui collait à la peau, comme une deuxième peau. Il était couleur chair, et de longues lianes vertes sinuaient le long de son frêle corps.
- Il est temps pour moi de nourrir Dinka, suis moi mon chou, que je te la présente.
Je me demandais bien quel animal pouvait porter un tel nom. Inga s’approcha d’un rideau et tira sur une cordelette dorée. Les épais tissus rouges se dérobèrent pour laisser place à la fameuse Dinka.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris une femme installée sur un piédestal. Une femme sans bras et sans jambe. Une femme tronc.
Je me retournais vers la contorsionniste qui me sourit du coin des lèvres, le regard espiègle. Une voix assez grave attira mon attention.
- Ne fais pas cette tête mon beau, je ne vais pas te manger. La femme sans membre esclaffa de rire. Un rire gras, bruyant.
Inga, assiette à la main, s’approcha d’elle et commença à lui donner la béquée. Quant à Dinka elle me fixait droit dans les yeux, une sueur froide coula dans mon dos.

Je sentis alors une main attraper la mienne, je m’écartais violemment.
- Ho ho, du calme mon ami, rit le nain, ce n’est que moi !
Il me laissa le temps de me ressaisir avant de reprendre :
- Viens, je voudrais te présenter l’homme le plus fort de ce monde.
Je n’étais pas sûr de vouloir le suivre, c’est pourtant ce que je fis.

Nous sortîmes du chapiteau et nous dirigeâmes vers une sorte de ring. Le petit homme avait attrapé une cane noire et verte au passage. Il s’amusait à la faire tournoyer, chantonnant je ne sais quel air.
- Je ne sais même pas comment vous vous appelez, lui dis-je.
- Oh, un nom. On m’en a beaucoup donné dans ma vie, l’homme aux mille et un noms. Contrairement à d’autres qui ont dû s’en choisir un pour ne pas finir aux oubliettes. N’est-ce pas Zoran Doe, finit-il en insistant bien sur mon nom.
Je me figeais d’un coup, comment pouvait-il me connaitre ?

- Nous y voilà, je te présente Balthazar ! Drôle de nom pour un type comme lui, ainsi va la vie.
Je levais les yeux vers le ciel. Il mesurait largement plus de 2m. Et son envergure … Il aurait pu être un cube ! Ses muscles saillaient, il pouvait m’étouffer rien qu’en les contractants. Il portait un pantalon de cuir noir abîmé, et sur le torse seules deux lanières se mouvaient au gré de ses muscles. Il avait un masque juste autour des yeux, un masque vert.
- Casser les hommes en deux n’est pas mon seul talent, rugit-il, j’aime aussi jouer avec ça !
Il attrapa une dizaine de couteaux qu’il lança de l’autre côté du ring. Ils se plantèrent sur un disque en bois qui devait faire 2m de diamètre. Au milieu se tenait une jeune femme habillée en joker. Elle mangeait tranquillement une pomme tandis que les couteaux frôlaient sa peau pour dessiner sa silhouette sur le support. Un nœud se forma dans mon ventre.
Le type me donna un coup dans l’épaule, manquant de me la déboîter.
- Tu vois, ça c’est de la précision. La prochaine fois ce sera ton tour !

Mon guide rit avant de m’entraîner vers la femme joker.
- Ton tour n’est pas encore arrivé Zoran, rassures toi !
Il reprit son souffle et rajouta :
- Je te présente Cindy, elle est muette. Elle me fit un signe de la main, finissant sa pomme.
- Balthazar et elle forme un beau duo, tu devrais voir le public lors de leur numéro, plus personne ne respire.

Son maquillage était fort prononcé, un fond de teint pâle, très pâle, des lèvres vertes et le contour de ses yeux noir. La même couleur que ses habits. Son chapeau avait des clochettes à chaque branche, faisant un tintement à chaque mouvement de tête.
- C’est bientôt fini mon ami. Suis-moi. J’ai un dernier artiste à te présenter.

Il m’emmena au fond du parc, dans la dernière tente en forme de petit chapiteau. Nous rentrâmes à l’intérieur, il y avait une scénette. Il se plaça dessus et dit à voix haute.
- Ici l’on me nomme Alex le Grand ! Je te vois sourire. Je suis le fondateur de cette troupe, le fondateur des lieux. J’ai engagé chacun de ses membres pour une raison … Le rejet, et la différence ! Nous ne sommes pas conforme Zoran, nous sommes tous rejetés par la société. On nous ignore, et pourtant les gens paie pour nous voir !
Il reprit sa respiration et continua :
- Tu n’as pas atterrit par hasard ! Toi non plus tu n’es pas comme les autres.

Il sauta de sa scène et attrapa ma main androïde. Il n’y a pas que ça, mais aussi ça.
Il me tira sur le bras m’obligeant à m’abaisser, il tapota mon crâne.
- Tu sais que tu ne penses pas comme le reste du monde ! Ici tu seras traité comme un roi. Reste avec nous Zoran !
L’entrée du chapiteau s’ouvrit, je reconnu le vieil homme son chat au pied, et petit à petit chacun des individus que j’avais rencontré rentrait, se plaçant en arc de cercle autour du nain et de moi.
- Tu pourras faire un bras de fer, sans mauvais jeu de mots, avec Balthazar ! Personne n’a sa force, tu peux l’égaler. Tu pourras avoir ton propre numéro, les gens ne viendront que pour te voir toi ! Rejoins nous, Freak’s world est fait pour toi ! Je suis sûr …
- NON, stoppai-je un peu trop violemment.
- Non, repris-je plus calmement. Je dois rentrer chez moi.
- Chez toi ? Cracha Alex. Tu n’as nul lieu où dormir ! Arrêtes de te voiler la face. Personne ne t’attend !
- Je ne resterai pas là, dis-je sur un ton cassant.
Le nain me fixa. Il finit par souffler avant de se détourner.
- Très bien, si tel est ton choix …
Il claqua des doigts. Je sentis alors de grosses mains m’empoigner, je basculais en arrière. On m’assena un coup, puis deux. Le chat me lacérait les jambes. Le clown m’étranglait. Je vis Cindy sourire aux lèvres. Un sourire qui se tordit devant le couteau qu’elle lança sur ma joue.
- Alors tu mourras ! Entendis-je le nain prononcé au loin.

Je me réveillais en sursaut, la sueur perlait mon front. Je me redressais à la hâte, haletant. Un cauchemar … Ce n’était qu’un cauchemar. Je sentis un liquide chaud couler sur ma joue gauche. On frappait à ma porte.
- J’arrive ! Dis-je
Je me levais, me regardais vite fait dans la glace. Du sang coulait, là où le couteau de mon rêve m’avait blessé. Mes jambes me brûlaient, lacérées … Une marque violacée faisait le tour de mon cou …

Était-ce vraiment un rêve ?
Zoran
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