Les murs ont des oreilles [PV Imma]

J'étais installée à mon bureau une fois n'est pas coutume et je me débattais avec des subventions pour une nouvelle école dans Northrives. Rin allait et venait régulièrement, vérifiant que j'étais toujours tranquillement assise et que je n'avais pas décidé de prendre la poudre d'escampette comme d'habitude. Avant de me demander des sous pour les sorties scolaires, ils pourraient peut-être commencer par payer leurs professeurs non ? Holàlà... c'était quoi cette embrouille, elle me semblait pas très en règle leur école... Je relisais les document que ma secrétaire m'avait fait parvenir le matin quand un truc bizarre attira mon attention sur le mur, rien de précis juste un vague impression. Je me levais et allais voir du côté du dit mur pour voir ce qu'il en était. Je posais la main dessus et eu la vague surprise de ressentir des images. J'esquissais un sourire plein de dents, notre maitresse de Li s'ennuyait semblait-il.

Je retournais à mon bureau et repris les documents que j'avais laissé en tas avant de retourner de nouveau la tête vers le mur. Oh et pourquoi pas après tout !
Je déplaçais ma chaise de manière à la mettre contre le mur et posais à nouveau ma main dessus.

- Dis donc toi ! C'est comme ça que tu travailles !

Je ne saurais dire de quand datait notre entente. Je me souviens juste qu'elle avait commencé suite à une requête que j'avais du lui faire pour qu'elle surveille Cerclon pour moi, un fou s'était sauvé dans Northrives et il y avait de forte chance qu'il utilise son quartier pour s'enfuir. J'avais donc du passer la défense de toutes les barrières diplomatiques. En gros, j'étais arrivé comme une fleur, mon écusson à la main en menaçant de mettre à sac la Res Publica de Li si ils ne me laissaient pas entrer et voir leur maitre. J'aimais la diplomatie ! Et je m'étais retrouvé en face d'un maitre encore plus bizarre que moi, toute en longueur et aussi calme que moi je pouvais être survoltée. Ça faisait très bizarre de nous voir côte à côté, elle me dépassait de presque trois têtes... Mais elle était sympa donc je lui passais le fait qu'elle me regarde de haut...

Je me retrouvais donc dans mon bureau en train de taper la discut' à mon mur, une main collée contre... Si si ! C'est tout à fait normal !

[hrp : La suite sera dans un autre lieu, cherchez le titre ! XD]

[Suite de Du travail, encore du travail... (Res Publica de Li)]

Je ressentis plus que je ne vis ma chère collègue engoncée dans son placard à balais et là j'eus la réaction la plus logique possible, j'éclatais de rire. Un rire monstrueux à tel point que je manquais ma casser la figure de ma chaise, la main toujours collée contre mon mur. D'ailleurs mon éclat de rire sans raison avait alerté Rin qui passait devant la porte à ce moment là et qui entra tranquillement, faisant son boulot de garde du corps et voulant surtout savoir qui était avec moi vu que je n'avais aucun rendez-vous de prévu pour la journée. Je riais trop pour voir son air étonné de me voir me gondoler toute seule une main appuyé sur le mur vide et ma chaise décalée contre. Il ressortit sans un mot, se disant que cette fois j'avais vraiment pété une durite.

- Tu peux pas faire comme tout le monde et utiliser le téléphone ? Bon, qu'est-ce qui t'arrive ?

Je ne me calmais que lorsque je reçu le sentiment d'appel à l'aide venant de l'autre côté du mur et plus particulièrement du placard de la Res Publica de Li. Je soufflais un bon coup.

Pour qu'Imma aille jusqu'à se planquer dans un placard pour me parler c'est que ça devait être urgent mine de rien. Encore que, j'étais parfaitement capable de me sauver de mon bureau par la fenêtre juste parce que j'avais la méga flemme de bosser... Alors pourquoi pas un placard ? Je mis cette idée complètement saugrenue dans un coin de mon esprit pour peut-être la ressortir plus tard pour les cas d'extrême urgence. Mais là il n'empêche que ça m'inquiétait un peu.

- Tu veux que je débarque avec Rin pour prévenir ta garde que t'as des problèmes ?

Je retrouvais assez rapidement mes réflexes d'un des maitres les plus crains de toute l'histoire de l'Entre-Monde et pas seulement pour ma réputation d'être intraitable en affaires.

La pierre froide sous ma main m'envoya une image mentale d'un placard avec un téléphone dedans et je repartais pour une crise de fou-rire complètement incontrôlable. Et Rin redébarqua dans le bureau pour me retrouver à nouveau la main sur mon mur dans la même position que 5 minutes avant. Mais cette fois je le vis rentrer aussi je jugeais bon de m'expliquer avant qu'il ne me fasse un scandale sur mes capacités mentales qui à ses yeux ne devaient pas voler très haut. Et lui fis signe d'entrer en fronçant les sourcils sur l'air paniqué de l'autre maitre, ce qui lui fit froncer les siens en retour, et ce que je lisais dans son regard en disait long sur sa façon de penser mais je n'eus pas le temps de m'expliquer que de nouvelles images arrivèrent et je reçu successivement sa nourrice bionique, une chèvre et des envies d'horizons lointains. Je captais vite ce que ça pouvait signifier. Et me permis donc une nouvelle tranche de rire devant le regard de plus en plus perplexe de mon garde du corps.

- En gros t'as besoin d'aide pour te sauver...?

Et devant la tête de Rin, je me décidais enfin à m'expliquer.

- Je suis en conversation professionnelle avec le maitre de Li.

Un haussement de sourcil de sa part plus tard.

- Professionnelle ?

Un grand sourire mignon de la mienne plus tard.

- Oui oui ! Strictement professionnelle !

Un mouvement de tête exaspéré de sa part plus tard.

- Je vais voir ailleurs si on a pas besoin de moi...

Je me penchais vers le mur et chuchotais.

- Je crois que mon garde du corps me prend pour une folle à cause de toi...

Je repris un mode de conversation normal.

- T'as essayé de te sauver par la fenêtre ? Non mauvaise idée... Tu peux pas prétexter une affaire urgente à régler sur Souen et te sauver, je te couvre ?

J'avais pas de meilleures idées, j'avais tendance à opter pour la fuite en courant...

Je recevais les images dans le désordre le plus total et me gondolais comme une baleine à défaut d'un renard. Il faut dire que plus le temps passait, plus je riais et plus je me tassais sur ma chaise, si quelqu'un rentrait j'allais encore plus passer pour une dingue... Mais il faut dire que de voir Immacolata dans son placard valait son pesant de PIM's, je paierais pour avoir une photo ! Mais bon, là ma principale priorité allait d'être de la sortir de là. Quelle idée aussi d'avoir choisi un assistant aussi chiant, elle pouvait pas faire comme moi et virer tout le monde...? J'explosais de rire en recevant l'image du cyborg une montre à la main devant la porte des toilettes et commençais en fait à pleurer à force de me marrer depuis le début sur le dos de ma consœur coincée dans son placard.

- Attends, j'arrête de rire et je réfléchis à une solution !

Mais pour l'instant je devais avouer que je riais plus que ce que je réfléchissais, j'essayais vraiment pourtant. Je pris un air inspiré, avant de secouer la tête. Si je lançais l'assaut sur Li, je me ferais repérer de suite... Il n'y avait pas beaucoup de nain de jardin dans l'Entre-Monde capable de semer une panique monstrueuse à coup de ronces et de plantes carnivores dans une Res Publica... Cogitons, cogitons...

- Je sais ! Tu changes de forme et tu fonces dans le tas ! Moi je suis trop petite pour que ça les gêne mais toi tu devrais causer une grosse panique ! Tu fonces jusqu'ici et je te planque !

Je réfléchissais quelques instants avant de lâcher un:

- Faudra juste que je pense à prévenir ma garde pour pas qu'ils tirent à vu, j'ai déjà fait bouffer le technomage, si ma garde transforme le maitre de Li en passoire, ça va faire encore plus tâche dans mes rapports avec les gens...

Comment ça, il fallait que j'arrête de foncer dans le tas à chaque fois ? Non, non, c'est pas moi, je vois pas de quoi vous parlez, vous avez aucune preuve d'abord...

- C'est peut-être pas une si bonne idée que ça finalement...

Je continuais de chercher une solution diplomatique sérieuse et censée, mais bon, on parlait de moi quand même...

J'eus un rire en ayant l'image d'Imma sous sa forme chimérique planquée dans son placard avec la moitié de son corps qui ressortait de tous les côtés. Là je devais avouer que ça valait le détour, mais j'avais quand même beaucoup de mal à saisir le fond sa pensée, sa manière de s'exprimer étant plutôt chaotique. Je recevais les images à la suite et c'était à moi de faire le tri dans tout ça. Et en quelques secondes je me reçus, moi avec une camisole de force, Immacolata sous forme humaine dans son placard, sous forme chim'rique toujours dans le placard et mes gardes en rain de lui faire un masque de beauté avec du plomb liquide... Ohlà... Elle avait fumé quoi ? Encore que...

- Je crois qu'il te reste deux solutions... Soit tu te débrouille pour mieux maitriser ton pouvoir, soit tu demandes à ton téléphone de faire des efforts de traduction, parce que là ça vaut le détour quand même...

Je sentis une goutte de sueur conséquente me couler le long de la tempe en recevant l'image mentale d'un cornichon couvert de terre avec un radar dans ses petits bras. Hein ? Là ça touchait le fond, mais bien comme il faut... Un placard calciné ? Un téléphone ?? Un cerveau ????!!! Euh... Oscours !

- Euh, ouais ok...

*Rien compris cette fois...*

J'attendis tranquillement que ma collègue daigne traduire parce que là, c'était vraiment du gros n'importe quoi...
Bon, pas de réponse, donc en attendant, je continuais de réfléchir à une solution pour faire sortir Imma de son problème, et là je devais avouer que je ne voyais rien du tout de valable comme idée de secours. il ne restais plus que la mission commando... Je change de forme, je me pointe là-bas et je l'aide à s'enfuir. J'avais plus que ça en réserve...

- Imma ? Imma t'es toujours là ? Immacolata ?

Je crois que ça voulait dire, je me suis faite repérer... J'allais retirer ma main du mur quand de nouvelles pensée arrivèrent. Ah !