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Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Jeu 23 Aoû - 0:15


Sun. Ou, de l'avis général, la dernière ville dans laquelle un individu lambda d'Entre-Monde irait faire du tourisme. Sauf que Reyan avait un peu de mal à se considérer comme un individu lambda d'Entre-Monde. Et peut-être était-ce la raison pour laquelle il était venu se perdre dans un tel endroit, fréquenté assez majoritairement par des mordus de la science, de la technologie, de l'écologie ou autre qui soit en accord avec le paysage – à savoir des champs de panneaux solaires et des inventions plus ou moins étranges courant les rues. Et en fait, la création onirique ne pouvait nier appartenir à au moins l'une des trois catégories de personnes évoquées plus tôt, même si 'mordu de la science' était un qualificatif qu'il n'aimait pas trop pour le décrire – même si dans le fond, c'était vrai. Disons que le qualificatif ne collait pas trop avec les apparences, et il aimait mieux entendre se faire appeler homme de savoir plutôt que mordu de la science. Quiconque aurait entendu cette protestation aurait sans doute attribué cela à un fignolage étymologique, mais en tant qu'homme de savoir, Reyan tenait à ce genre de détail. D'autant plus que son savoir ne s'étendait pas qu'au domaine de la science – et d'ailleurs, certains domaines de la science lui étaient étrangers, et ne l'intéressait aucunement.

Enfin, quoi qu'il en soit, Reyan n'avait pas ramené sa fraise au patelin insolite de Sun par curiosité pure. Non, en fait, si cela n'avait dépendu que de lui, il ne serait pas allé se perdre dans un désert pour aller chercher des noises à des inventeurs plus ou moins dérangés qui ne demandaient qu'une chose : la paix. Bon, certes, peut-être que la description était un peu abusive pour des gens qui pondaient de temps à autre des innovations technologiques bien utiles, mais la création onirique ne se sentait pas vraiment d'humeur à penser à ces gens de manière plus méliorative que cela. A vrai dire, son humeur s'avérait être plutôt maussade depuis qu'il avait par mégarde fendu l'une des lentilles de son télescope, dont il se servait à présent depuis des années pour observer les étoiles et approfondi ses connaissances dans le domaine de l'astronomie.

Cette fichue lentille brisée était d'ailleurs la raison même de sa venue dans cet endroit où il faisait accessoirement et décidément trop chaud. Bien sûr qu'ils en avaient de rechange à l'Observatoire. Enfin, d'habitude. Sauf que là, surprise, y'en avait plus. La sensation était un peu comparable à celle que l'on a en découvrant que celui qui vous précède n'a laissé qu'une seule feuille sur le rouleau de PQ aux toilettes. Après avoir traité tous les apprentis astronomes – dont il faisait accessoirement partie – du coin de tous les noms d'oiseaux qu'il pouvait trouver, Reyan, sous l'apparence d'Eghil – apparence qui ne faisait rien pour arranger son humeur – s'était lancé dans un voyage vers la ville la plus proche susceptible de lui fournir ce qu'il voulait. En fait, il avait plus précisément convaincu un convoi de marchands allant à Sierra de l'embarquer au passage, puis s'était fait plus ou moins embobiner par un type lui ayant vendu toutes sortes de mérites à propos de Sun et des éventuelles merveilles que l'on pouvait y trouver – y compris des lentilles. Probablement que le type en question avait envie d'aller à Sun en compagnie de quelqu'un, et il avait effectivement gagné la compagnie peu agréable d'un Reyan de mauvaise humeur qui l'avait envoyé balader une fois qu'il s'était rendu compte que le type en question ne savait pas précisément si il était possible ou non de trouver des lentilles à Sun.

Cerise sur le gâteau, en envoyant balader l'homme qui l'avait amené ici, Reyan avait subi les désagréments de son polymorphisme passif et était passé de l'apparence d'Eghil – le type franchement effrayant – à celle de Yeshua – le grand manitou plein de sagesse absolument incapable de revenir à Sierra par ses propres moyens physiques. Bref, voilà où en était Reyan : cela faisait une dizaine de minutes qu'il déambulait au hasard dans cette ville excentrique sous un soleil de plomb, sous l'apparence d'un sage en sandales aux cheveux verts, après avoir envoyé baladé la seule personne qui aurait au moins pu lui donner quelques repères basiques au sein de cette ville, à défaut de lui trouver un savant en optique. Ce qu'il commençait à vaguement regretter.

Après avoir poussé un énième soupir, et décrété qu'au final, la situation pourrait être bien pire, Reyan posa son regard bleuté sur l'un des multiples gadgets qui étaient bien plus nombreux dans les rues que les êtres humains – ou animaux, robotiques ou je ne sais quoi, mais bref, des trucs intelligents. Le gadget en question semblait être, comme ses semblables, abandonné, mais lévitait à cinquante centimètres au-dessus du sol, par un système que la création onirique n'avait pas la foi d'étudier en profondeur. Il s'agissait d'une sorte de cube d'une trentaine de centimètres, dont la face supérieure était dotée d'un écran qui avait attiré l'attention de la création onirique. Parce que les termes suivants s'y affichaient :

Dans quel état j'erre ?

Reyan décida de passer outre le jeu de mots stupide et de s'intéresser de plus près au gadget, qui, mine de rien, était susceptible de l'aider. Parce qu'il fallait l'admettre, il était plus ou moins perdu. Cela pouvait paraître étonnant, mais en douze ans de vie à Entre-Monde, il n'avait jamais mis les pieds à Sun, et il faisait à présent les frais d'une première visite non guidée. L'homme examina pendant quelques instants le gadget du regard, avant de conclure qu'il n'arriverait à rien si il ne l'activait pas en pressant l'un des boutons dont sa surface était garnie. Il s'exécuta donc, mais le seul résultat qu'il obtint fut une décharge électrique qui lui fit retirer vivement son doigt, tandis qu'il s'abstenait de jurer dans toutes les langues qu'il connaissait.

- Magnifique, grommela-t-il. Fallait prévenir que ça marchait pas...

Oui, ça lui arrivait de parler seul. Surtout quand il était de mauvaise humeur. Pour couronner le tout, il semblait que son unique tentative de faire marcher l'appareil lui avait non seulement valu une décharge électrique, mais avait aussi faire rendre l'âme à ce qu'il avait baptisé 'gadget stupide n°133'. Décidément, il aurait dû établir son horoscope avant de se lancer tête baissée à la recherche de lentilles au fin fond du désert dans une ville de dingues...
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Jeu 23 Aoû - 15:27


Si la chaleur ne l’incommodait pas le moins du monde, la vivacité du soleil sur le sable clair et un ciel trop bleu irritait ses yeux clairs. Une chance pour lui que Rei ait eu une garde-robe prête à s’adapter à toute situation. Alors pour l’occasion, il avait dépêché une paire de lunettes de soleil très simples avec une fine monture en acier sombre. Son pantalon était de lin, blanc. Sa chemise, également lin, était d’un gris à peine beige, pâle. Les manches longues étaient roulées jusqu’aux coudes, le bouton du col montant droit défait. Chaussé de bottines d’un cuir brun largement passée, lacées jusqu’aux chevilles et au col muni d’une bride tenue par une boucle en métal.

Depuis son retour, il s’usait à jouer pleinement son rôle de maître. Sans réel plaisir…
Touen était le miroir de l’insolite et de l’étrange.
Lui qui chérissait tant les siens se retrouvait quotidiennement plongé dans une bouillabaisse d’atypisme.
Lui qui détestait tant tous ces autres qui s’étaient approprié l’Entre-Monde…

Dans les rues de Sun, il se souvenait de Sierra où il s’était trouvé deux jours auparavant.
Le miroir d’Ez lui était bien serviable…
Décidément c’était bien commode.
Pourtant il avait fait le trajet entre Sierra et Sun au sein d’une caravane de marchands itinérants.

L’expérience n’avait pas été plaisante, mais ça lui avait remis en mémoire cette lointaine époque, ô combien lointaine… Cette époque où les siens et lui étaient en quête d’un havre capable de leur offrir paix et sécurité. Il s’en était souvenu avec amertume, et pourtant avec regret car les siens lui manquaient terriblement.

En parcourant la ville de l’Entre-monde, il avait décelé une ou deux fois de rares personnes arborant sur leur visage ce quelque chose familier. Avec au fond du regard cette lueur qu’il était le seul à pouvoir discerner et comprendre. Il avait alors réalisé que l’Entre-monde avait vieilli, qu’il avait été absent une éternité. Le temps d’une nuit, de myriades d’existences vécues dans un sommeil profond. Les années avaient glissé sur l’Entre-monde et ses frères et sœurs n’avaient pas attendu les bras croisés à ne rien faire. Oh la Citadelle n’était sûrement pas déserte. Mais partout, les siens s’étaient trouvés.
Pour que n’importe où, là où il reviendrait à eux, il y ait quelqu’un pour l’accueillir.

Quelque part, quelqu’un.
Il ne savait ni qui, ni où.
Mais il savait qu’il trouverait.

C’était pour cette raison qu’il s’était trouvé à Sierra, puis aujourd’hui à Sun.
Cette personne, qui qu’elle soit, attendait qu’il vienne à elle.
Il avait suivi son instinct jusqu’ici.
Désireux de ne pas retourner seul à Touen.

Ce fut un bruit étrange, comme une explosion, qui attira son attention sur ce type vêtu comme un… Un moine, ou une sorte d’érudit. Les cheveux verts étaient d’une étrangeté sans limite, mais il se garde de s’attarder là-dessus.
L’apparence ne comptait pas.

Un sourire cordial calqué sur ses lèvres, son regard électrique pétillant, il s’approcha.

    Seriez-vous, à tout hasard, en proie à quelques ennuis ?


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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Ven 24 Aoû - 0:32


Le bruit des pas – assez rare en ces lieux, il fallait l'avouer – le fit immédiatement tourner la tête vers son futur interlocuteur. Et son regard bleuté se posa sur un homme aux cheveux bruns mi-longs, et au regard acier insolite – enfin, le concept d'insolite était assez relatif à Entre-Monde. Le nouveau venu semblait en outre s'être un peu plus préparé que pouvait le paraître Reyan aux exigences du désert, même si la création onirique avait une excuse qui tenait parfaitement la route pour son accoutrement pour le moins étrange – et là, c'était encore relatif. Mais ce qui avait attiré le plus l'attention de l'apprenti astronome, et ce malgré lui, c'était la paire de tatouage qu'arborait le nouveau venu, un autour de l'oeil gauche, et l'autre plus bas au niveau du cou. Loin de donner quelque chose de grotesque, le résultat était même plutôt esthétique. Mais il ne s'attarda pas sur le physique de l'homme, qui, en dehors de son regard et de ses tatouages, était tout à fait commun.

Reyan se doutait bien que le nouveau venu au sourire cordial s'intéressait à son cas. Parce que ceux qui ne le faisaient pas ne daignaient même pas lui jeter un regard, en général trop absorbés par leurs considérations scientifiques, ou par ce qu'ils étaient eux-mêmes venus chercher en ce lieu dont la population était constituée à plus ou moins 90% de scientifiques plus ou moins autistes. Bon, peut-être que la réflexion était une nouvelle fois exagérée, mais sur le moment, c'était bien le dernier des soucis de la création onirique. A vrai dire, il en était même à espérer que l'apparition de cet homme au regard acier signifie la fin -ou au moins l'atténuation – des soucis en question qui l'avaient assailli depuis qu'il avait brisé sa lentille. Un espoir qui, malgré son humeur maussade, ne le fit pas envoyer balader vertement l'inconnu. Au contraire, Reyan répondit au sourire de l'homme par un doux sourire, comme savait bien le faire Yeshua en tant que sage énigmatique.

- Perspicace, c'est le moins qu'on puisse dire, remarqua la création onirique avec douceur, sans se départir de son sourire.

La remarque n'était en rien provocante, ou même moqueuse, prononcée sur ce ton. Si il y avait bien un genre d'humour de prédilection au sage Yeshua, c'était plutôt l'auto-dérision. Le reste, c'était soit des compliments, soit du blabla plus ou moins utile. Reyan pointa le haut de son bâton vers le gadget défaillant qui lui avait valu une décharge électrique, et qu'il aurait probablement insulté de tous les noms si son humeur ne s'était pas soudainement amélioré suite à la rencontre avec cet inconnu – que voulez-vous, le lunatisme, ça ne s'explique pas.

- Disons que je viens d'apprendre à mes dépends à ne pas faire confiance aux choses traînant dans ces rues. Mais considérons cela comme un mal pour un bien.

Il ignorait si son interlocuteur allait vraiment comprendre ce qu'il mentionnait, mais il se sentait d'humeur à balancer ce genre de phrases sans plus d'explications. Le reste dépendrait de l'inconnu, qui parviendrait peut-être à s'identifier comme le 'bien' dans ce petit incident sans gravité – les décharges de quelques volts n'ont jamais tué personne. L'esprit, ainsi que le regard de Reyan, décidèrent donc de se focaliser sur l'homme au regard acier. Un homme qui évoquait un sentiment de déjà vu dans l'esprit de la création onirique, voire presque de familiarité. Chaque homme dont il observait les constellations associées provoquait en lui cette impression, mais pour le moment, il ne voyait pas pourquoi il serait allé jeter un œil aux étoiles de cet homme dont il n'avait aucun souvenir.

- A vrai dire, reprit-il, je suis à la recherche de lentilles. Nous autres, observateurs du ciel, avons une... rupture de stock, dirons-nous.

Ce n'était pas comme si l'Observatoire faisait un commerce de télescopes ou quoi que ce soit. Mais la vérité était bien la suivante : les observateurs des étoiles avaient besoin de lentilles pour exercer leur métier, et ils n'en avaient plus à disposition. Et Reyan préférait jeter personnellement un œil sur les lentilles qu'il mettait dans son télescope plutôt que de les commander à distance et les recevoir des ateliers de verrerie d'Entre-Monde.

Et à vrai dire, révéler ce genre d'information au premier venu ne semblait pas gêner la création onirique. Il ne l'aurait probablement pas fait avec n'importe quel passant. Mais cet homme n'était pas un individu lambda d'Entre-Monde. Il ignorait pourquoi ou comment, mais il pouvait presque l'affirmer avec certitude. Peut-être que son intuition le trompait, et si c'était le cas... et bien tant pis. Ce ne serait pas la première fois, en quarante ans de rêve et douze de vie à Entre-Monde.
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Lun 27 Aoû - 21:15


Aucune ombre ne vint ternir son sourire, à peine un arc bleuté au fond de ses yeux, comme un scintillement d’amusement. Ce type semblait avoir assez d’esprit pour ne pas être totalement dépourvu d’intérêt. Malgré tout méfiant de nature, le maître de Touen se garda d’ajouter le moindre mot.

Son regard veiné d’azur agité suivit le bâton jusqu’à la chose source de l’explosion.
Un objet hétéroclite des rues de Sun, un de plus. Une énième création qui ne connaitrait jamais le succès…

Il observa la chose presque tendrement, attendri, comme un père s’émouvant des premiers pas de son enfant. Il ne se sentait pourtant aucun rapport social ou émotionnel avec les habitants de Sun, ni même, à vrai dire, avec qui que ce soit issu d’un miroir. Rien ne les liait à lui.
Ils étaient des parasites, des envahisseurs, de sombres cloportes insignifiants.
Leurs forces n’étaient qu’une illusion, leur seul rempart fait de divinités profanatrices.
Quant à lui, sa tendresse était toute dévouée à ses sœurs et frères.
La faille traitresse dans son âme de fer, les vestiges d’un grand lion qui n’avait voulu vivre éternellement que pour les siens, pour rendre à l’Infini sa gloire céleste, et la vie que l’Entre-monde ne lui avait jamais laissé.

En son fort intérieur, il souleva un détail d’importance : de façon général, il ne fallait faire confiance ni aux choses ni aux personnes que l’on pouvait rencontrer. Mais… Un « mal pour un bien », c’était flatteur. Soit cet inconnu divaguait à moitié (c’était bien possible), soit il avait la langue bien dépendue, assez pour lécher les bottes du premier venu.
Cependant c’était joliment dit.
Trop pour que ça soit réellement de la flatterie.

Ce gars n’était peut-être, finalement, qu’un homme aux lèvres couvertes de miel et lunatique.
C’aurait justifié qu’il lui explique ce qui semblait être sa raison d’être à Sun.
Une… Rupture de stock.

Fredric haussa les sourcils.
La logique aurait voulu qu’il lui souhaite bien de la chance et s’en retourne à ses affaires…
Mais il devait aussi s’efforcer de se fondre dans le décor. Or envoyer promener l’univers entier et mépriser ouvertement l’Entre-monde n’était pas une solution. N’aurait sauvé personne.
Surtout pas les siens…

Profondément, il respira.
Glissa innocemment les mains au fond de ses poches.

    Voilà qui est fâcheux…


Il doutait qu’une bande de rats de bibliothèques rivés à leurs loupes articulées titanesques puissent s’intéresser à autre chose qu’au ciel étoilé de l’Entre-monde. Il fallait que cette rupture interdise une poursuite de leurs investigations pour que l’un d’entre eux s’aventure jusqu’à Sun.
Des lentilles, vraiment…
Oh n’y avait-il pas un artisan dans une rue à quelques pas d’ici ?
Sur son sang, que fallait-il qu’il perde son temps…

    Je crois pouvoir vous venir en aide.
    Si vous voulez bien…


Une de ses jambes s’était légèrement glissée en arrière, son corps pivotant de quelques degrés sur le côté. Une invitation silencieuse et gracieuse à s’avancer jusqu’à lui pour qu’ils avancent côte à côte. Non pas l’un en retrait de l’autre, comme un servile sous-fifre.


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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Mar 28 Aoû - 0:29


Un haussement de sourcils. Suivi d'une inspiration profonde, mais discrète. Si Reyan n'avait pas la – sale – manie d'observer le comportement de chaque personne qu'il rencontrait, il serait sans aucun doute passé à côté de ces éléments infimes. Des éléments qui pouvaient être bien plus évocateurs que les mots, lorsque l'on savait les interpréter. Reyan avait une certaine expérience dans le domaine, même si ses intuitions en la matière étaient loin d'être infaillibles. Et venant tout juste de rencontrer l'homme au regard acier, il ne pouvait prétendre tout deviner de lui rien qu'en décryptant une infime partie de son langage corporel. Et quelque chose lui disait que l'on ne pouvait lire en cet homme comme dans un livre ouvert.

Il passa néanmoins cette impression sous silence. Son intuition seule parlait, et ce n'était pas suffisant pour qu'il formule sa pensée à voix haute. La création onirique avait une certaine tendance à s'intéresser à tous les individus qui l'entouraient, ainsi qu'à leur faire part de certaines de ses observations pour satisfaire sa curiosité, mais il ne faisait pas cela sans subtilité. Or, prétendre savoir quelque chose d'un individu que l'on venait tout juste de rencontrer était tout sauf subtil.

Toujours est-il que cet homme attisait d'ores et déjà la curiosité de l'apprenti astronome. Si certains de ses collègues ne s'intéressaient qu'aux étoiles en tant que telles, ce n'était pas son cas. Ce qui l'intéressait de prime abord, c'était les autres. Tous ces individus divers et variés, étranges et originaux qui peuplaient l'Entre-Monde. Dont les destinées étaient aussi nombreuses que les étoiles brillant au loin dans le firmament.

Peut-être était-ce de la curiosité mal placée. Mais pour lui qui 'avait connu qu'un seul et unique être véritablement vivant pendant 40 ans de rêve, découvrir d'autres vies s'avérait être un véritable plaisir. Non pas pour partager ensuite ses découvertes sur autrui – sinon, il se serait fait journaliste – mais plus par... nécessité. La nécessité de vérifier que les autres n'étaient pas une fois de plus le produit de l'imagination de Son Rêveur. Mais des êtres à part entière. Peut-être était-ce cela, son besoin et sa raison de vivre.

Mais il ne tenait pas non plus à forcer les gens à lui révéler leurs secrets, ou même tout simplement à lui raconter des bribes de leur vie. Il se contentait donc de regarder les étoiles, et d'échanger avec plaisir avec ceux qui acceptaient d'échanger avec lui. Que cet homme au regard gris veiné d'azur passe son chemin après s'être enquis de son problème ne le dérangerait guère, quand bien même il avait suscité un peu de son intérêt. Après tout, bon nombre d'individus en ce monde préférait ne pas prêter attention aux problèmes des autres, tout comme ils préféraient régler les leurs seuls. Même si une partie de son être espérait que les choses n'en restent pas là, et que, par la même occasion, le nouveau venu lui apporte un peu d'aide, une autre voix en lui lui murmurait de relativiser.

Tel était son caractère. Si quelques heures auparavant il était en train de fulminer à propos d'un type qui l'avait perdu à Sun, à présent, il était en train d'accepter avec sérénité le fait que chaque personne en ce monde n'était pas prête à aider son prochain. Son interlocuteur sembla néanmoins s'intéresser à son problème, comme si il était prêt à accorder un peu de son temps à un scientifique d'un genre perdu au milieu de scientifiques d'un autre genre.

Un doux sourire se dessina de nouveau sur les lèvres de la création onirique, tandis que son regard azur ne quittait pas les prunelles insolites de son interlocuteur, qui venait de se déclarer apte à lui venir en aide. D'un mouvement gracieux mais aucunement exagéré, l'homme au regard acier invita l'apprenti astronome à prendre place à son coté pour qu'il le guide à l'endroit qui pourrait correspondre à ses attentes d'observateur du ciel en rupture de stock. Reyan vint donc naturellement se placer à la droite de l'homme, avec un léger signe de tête en réponse à l'invitation à moitié formulée.

- Eh bien... Je vous remercie de consacrer un peu de temps à un pauvre observateur paumé, fit Reyan avec une pointe d'auto-dérision.

Un observateur. Voilà la dénomination qui lui convenait le mieux. Mais il se demandait vaguement si son interlocuteur accordait autant d'importance que lui à la manière de nommer les choses. D'autant plus que la nuance n'était pas comprise par tous – même certains de ses semblables astronomes ne comprenaient pas son attachement à cette distinction.
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Sam 1 Sep - 16:38


Admirable…

Il ne se serait jamais cru autant de sang froid.
Plus brûlante que les rayons du soleil, son hypocrisie irradiait jusqu’au plus profond de son corps. Que n’aurait-il pas donné pour être armé, pour pouvoir commencer sa vengeance ici, à Sun, ici, face à cet étrange et quelconque astronome. Lui dont tout la vie était dévouée à l’Infini… A son Dieu et son peuple…

Qu’il était tombé bas !
Et que faudrait-il pour retrouver la vie qu’il avait quittée pour l’immortalité…


Un sourire tout à fait charmant qui parla pour lui : c’était tout naturel de rendre ce service.
Même si le pauvre observateur paumé aurait mieux fait de demeurer dans sa tour, à l’abri du monde et de la réalité. A l’abri de ceux capables de lui faire du mal pour rien, pour le simple fait de l’avoir croisé.

Ils traversèrent une large rue sans que Fredric ne cherche à engager la conversation.
Au bout d’une ruelle, ils en suivirent une autre, puis une autre.
Une porte que rien ne distinguait de ses voisines.
Le pseudo maître de Touen la poussa, découvrant un bref couleur peu éclairé.
Dans le mur de droite, une tenture couvrait le cadre d’une porte.
De même sur le mur de gauche.
Une porte gardait close une pièce au fond du couleur.

Du geste, Fredric invita l’autre à lui céder le pas, et ferma la porte derrière eux.

    Nous y voilà.
    Je vous suggère de faire un tour pour voir si vous trouvez votre bonheur…


Même si l’endroit était désert.
Il n’y avait pas d’artisan ici.
Pas de lentille pour lunette astronomique.
Il n’y avait rien, derrière les tentures, que des sols de terre battue et une atmosphère grisée de poussière.


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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Dim 2 Sep - 13:01


Un sourire. Un très beau sourire d'ailleurs. C'est la seule réponse qu'obtint le remerciement de l'astronome perdu. Sauf qu'il n'était pas une femme et n'allait pas tomber amoureux du premier passant qui lui faisait un beau sourire. En vérité, Reyan n'aurait pas été étonné d'apprendre que plus d'une membre de la gente féminine se soit aguiché d'une personne telle que son guide. Il ne semblait pas être si vieux, et son physique ne pouvait jouer qu'en sa faveur. Même son regard si insolite, ces deux prunelles d'acier traversées par des veines azurées. Et pour couronner le tout, il faisait preuve d'une grâce subtile, loin d'être exubérante. C'était à peine si on le remarquait. Mais tout ceci donnait au personnage une certaine dimension qui intriguait l'observateur. Il aurait pu le prendre pour un apollon lambda d'Entre-Monde, mais il semblait y avoir bien plus derrière cet homme, qui, après tout, se retrouvait dans une ville perdue au milieu du désert où il n'y avait pas grand chose à faire, sinon tester des gadgets ou chercher des lentilles.

Et il y avait toujours cette sensation. Etrange sensation de familiarité. Si par le passé il avait rencontré cet homme, il s'en serait sans aucun doute souvenu. Ce qui n'était pas le cas. Mais il y avait quand même quelque chose.

Leur progression dans les rues de Sun se fit dans un silence religieux, sous un soleil dardant ses rayons implacables sur quiconque mettait un pied dans le désert, ses villes et ses oasis. L'inconnu ne souhaitait pas engager la conversation. Et l'observateur respectait ce souhait. Et ce silence ne le dérangeait guère. Il était différent de celui qui l'avait accompagné alors qu'il était seul à errer dans les rues de cette ville quelques minutes plus tôt. Il y avait ce silence. Mais cette présence.

L'apprenti astronome ne jeta qu'un seul regard à son guide pendant le trajet. Du reste, il le passa à observer les alentours, ainsi que le ciel. Surtout le ciel. Fréquemment, son regard bleuté se levait vers le firmament, sans pour autant altérer sa progression. Il ne trébucha pas. Ne rentra dans rien ni personne. Suivit sans encombres son guide. Son regard principalement rivé vers le ciel, y cherchant un message. Rapidement, il avait instinctivement deviné qu'une partie des réponses se trouvait là-haut. Quand bien même on ne pouvait voir les étoiles en plein jour.

Mais était-ce vrai ? Ne pouvait-on voir les étoiles en plein jour ?

Le regard bleuté de l'apprenti astronome se posa sur son guide lorsque celui-ci s'arrêta devant une porte lambda, qu'il poussa sans même prendre la peine de frapper. A l'intérieur, un couloir ombré. L'observateur jeta un dernier bref regard au ciel avant d'accepter l'invitation silencieuse de son guide à le précéder. Une fois qu'il eut fait quelques pas dans ce couloir plongé, son guide referma la porte derrière eux, ne laissant pour éclairage que le peu de lumière filtrant de derrière les teintures, ainsi que le halo lumineux de la demi-lune renversée de Yeshua.

Il répondit à l'invitation de son guide par un simple hochement de tête. Et écarta la tenture à sa gauche, y découvrant un sol de terre battue. Et uniquement cela. Mais au lieu de se raviser et de se retourner vers son guide en quête d'explications, il pénétra dans la pièce vide, laissant retomber derrière lui la tenture qui servait à la séparer du couloir. On ne savait quelles surprises Entre-Monde pouvait réserver.

Mais il n'y avait rien. Pas une once de magie. Pas une trace de technologie. Uniquement ce sol de terre battue et cette atmosphère poussiéreuse. Indiquant que personne ne vivait en ces lieux. Il n'avait pas besoin d'aller voir l'autre pièce à l'opposé du couloir. Il devinait qu'elle serait semblable à celle dans laquelle il se trouvait. Il ferma les yeux.

Qu'était-il venu chercher déjà ? Des lentilles. Mais celles-ci avaient déjà perdu de leur intérêt dès lors que l'homme l'avait invité à le suivre. En réalité, il se sentait bien plus intrigué par cet homme souriant, mais derrière lequel se cachait un mystère. Il ne l'avait pas deviné par son attitude. Ni même en sondant son regard acier veiné d'azur. C'était autre chose qui lui avait soufflé la réponse. Ou plutôt, le début des questions.

Malgré ses paupières closes, il fut aveuglé par le passage bref d'une image lumineuse, qui s'imposait naturellement à lui, sans douleur. Son regard se porta de nouveau vers le firmament. Quand bien même celui-ci était invisible derrière le plafond. Mais l'image de ce dernier se superposait à une autre, qui persista lorsque la réalité disparut derrière un écran noir, alors que le corps de la création onirique changeait.

Sa main aux doigts fins écarta la tenture, et il sortit de la pièce. Il n'avait pas besoin de poser son regard sur son guide. Car celui-ci était dissimulé derrière un masque ne lui couvrant que les yeux. Mais même avec cela, Näryu pouvait voir. Car l'imagination qui l'avait conçu avait été sans limite. La création onirique, qui n'avait plus rien d'un observateur aux allures de sage, esquissa un sourire indéchiffrable, en partie dissimulé par la longue mèche blanche retombant sur la partie droite de son visage.

- Le destin des hommes n'a effectivement pas besoin de lentilles pour être observé, fit-il sans se départir de son sourire.

L'énervement concernant une certaine histoire de lentille brisée était à présent bien loin derrière. N'était qu'un fugace souvenir. Quant à la transformation de Yeshua en Näryu, il l'acceptait avec une sérénité parfaite. Car son intérêt était porté sur tout autre chose. Cette chose qui l'interpellait depuis que cet homme lui avait adressé la parole.

- Vous êtes de Touen, n'est-ce pas ?

On pouvait toujours voir les étoiles. Même en plein jour.
Reyan
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Mer 5 Sep - 11:46


Fredric demeura adossé à la porte d’entrée, se désintéressant de l’autre.
Il perdait indéniablement son temps avec cet inconnu. Ca n’était pas spécialement amusant, ça n’était pas pour se divertir ou pour tuer le temps. Il ne s’ennuyait pas, il avait mieux à faire que s’amuser avec un étranger. Il ne perdrait que peu de temps ici de toute façon. Vraiment, il avait mieux à faire.

Un frère ou une sœur d’origine, il pouvait le ressentir à plusieurs mètres. Errer dans Sun lui aurait suffit à le trouver, mais… Jusque là il n’avait trouvé personne.
Mais il ne rentrerait pas seul à Touen.

L’absence de nouvelles de Ryner le confortait dans son idée qu’aucun citoyen de l’Entre-monde ne serait jamais assez fiable pour qu’il l’accepte à ses côtés. Ils étaient futiles et lunatiques, distraits. Leurs idéologies étaient vagues, indistincts. Ils ne croyaient en rien, ou en pas grand-chose. Des gens sans convictions, qu’aurait-il pu en faire ? Il détestait ces personnes. Ils ne vivaient que pour l’argent et leur confort.
C’était d’un ennui…

La tenture s’écarta sur un tout autre être que l’érudit.
Le regard masqué, des cheveux blancs à la coupe incongrue.

Fredric ne se pencha pas sur la remarque assez creuse. C’était grandiloquent, sans doute d’une profondeur inestimable et hautement philosophique. Ca n’était pas pour autant très intéressant. Et puis le destin… Il n’y croyait pas tellement non plus. C’était le genre d’idée sur lesquelles il ne s’attardait pas.
Le « destin » des frères et sœurs de la Silnà était sans doute de mourir, de disparaitre et abandonner leur monde aux entités qui s’en croyaient les dieux. A eux, et aux êtres abjects qui s’étaient crûs ici chez eux.

Il savait que ces deux pièces étaient vides.
Ce type d’apparence différente ne pouvait être que celui qu’il avait guidé jusque là.
Un polymorphe ? Quoi d’autre…

    Touen est un miroir, pas un peuple.


D’un signe de la tête, il montra la porte qui terminait le couloir.

    Et la boutique est là-bas.


Il n’y avait rien derrière les tentures.
Le sol de terre battu et l’atmosphère poussiéreuse…
Mais la boutique avait son entrée dans la rue parallèle à celle qu’ils avaient empruntée.

Et même sans dire celui qu’il était, il ne s’identifierait jamais à un miroir.
Pas même pour préserver sa couverture.
Fredric S. Rei
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Notes :
Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ] Bonisi10
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Dim 9 Sep - 23:34


Reyan ne retint pas le soupir qui lui vint spontanément, de même que la haussement d'épaules qui traduisaient bien trop clairement sa pensée. Quelle déception. Il avait surestimé son interlocuteur. Mais celui-ci se bornait à user d'une politesse bien trop impersonnelle, à garder une distance entre lui et l'inconnu qu'était Reyan. Cet individu n'avait aucune curiosité envers ceux qui l'entouraient. Sinon, pourquoi aurait-il proposé de l'aide à un inconnu, mais ne se serait pas étonné outre mesure du changement qui s'était produit chez l'apprenti astronome ? Non pas dans son physique, car en vérité, son 'don' ne s'était manifesté que par un pur hasard, même si le moment s'y prêtait bien pour refléter les changements qui s'étaient produits au sein de l'esprit du polymorphe.

Ce dernier ne se départit néanmoins pas de son sourire, qui prit néanmoins une dimension moqueuse. Ah, qu'il était bon de rencontrer autrui. De faire connaissance avec tous les aspects du monde, y compris les plus décevants, les plus ennuyants ou les plus risibles. Les propos de son guide venaient encore de faire changer l'état d'esprit de l'observateur, dont la nature même était changeante.

Alors comme ça, il ne considérait pas Touen comme un peuple. Soit, la proposition se défendait. En vérité, elle était peut-être même très légitime. Touen, ou le miroir de l'insolite. Comment les personnes qui traversaient ce miroir pouvaient-elles réellement se rassembler en un peuple, à l'instar des humains de K'ouen ou des dieux de K'ien ? Reyan n'avait jamais ressenti une réelle appartenance à un groupe de choses étranges. Probablement en allait-il de même avec toutes les autres créatures qui avaient traversé le même miroir que lui.

Néanmoins...

- Un problème purement sémantique, commenta la création onirique avec légèreté. Qui ne répond pas à la question. Ou y répond indirectement.

Il pouvait affirmer sans aucun doute que son guide avait lui aussi traversé le miroir de l'insolite. Son esquive maladroite en était la preuve même. Maladroite, voire même pitoyable. M'enfin, qui était-il pour pouvoir réellement juger ce type ? Un autre type, qui ressentait quelque chose d'étrange au contact de cet homme au regard acier veiné d'azur.

Malgré son masque, la création jeta un regard à la porte mentionnée par son guide. C'est qu'en plus, il aimait raconter des bobards le type... Qu'avait-il dans la tête pour faire des feintes à ceux qu'il choisissait de guider ? Un peu comme si lui disait à l'un de ses confrères de chercher une étoile dans un coin de ciel avant de lui dire 'mais en fait non, c'est pas là !' en étant aussi sérieux que la mort. C'en était presque affligeant.

- En réalité, vous êtes aussi intéressant qu'ennuyant, balança l'observateur de but en blanc. Désolé de vous le dire.

Pas seulement parce qu'il faisait des feintes à la noix – en vérité, Reyan n'était même pas énervé contre son guide, que ce soit pour son coup foireux ou quoi que ce soit d'autre. Aucune colère, aucune rage n'était montée dans le cœur de la création onirique. Ce qu'il venait de dire était la stricte vérité : malgré l'intérêt qu'il portait à l'homme au regard acier, il le trouvait aussi d'un ennui assez paradoxal. Il tourna le dos à son interlocuteur et commença à s'avancer vers la porte du fond, même si il ignorait si il pouvait encore faire confiance à son 'guide'.

- Je vous avouerais que vous déclenchez chez moi, qui suis issu de Touen, une impression de déjà-vu. Mais si vous voulez partir avec votre ennui, faîtes. Je vous remercierais quand même.

Que son guide lui dise ou non la vérité à propos de l'emplacement de la boutique ne lui importait que peu. Il avait trouvé quelque chose qu'il n'était pas venu chercher, mais qui était probablement mieux. Et il ignorait si il allait continuer à chercher ses lentilles si son guide lui avait servi un énième canular.
Reyan
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]

Lun 10 Sep - 17:48


Laissant à ses réflexions l’inconnu aux lentilles, Fredric avança dans le couloir. Pas jusqu’à la porte, puisque la voix de l’autre se fit entendre à nouveau. Naturellement et sans brusquerie dans ses gestes, le Sire fit volte-face.

Le sens des mots « être de Touen » était assez simple.
S’il était affilié à ce miroir ou non. D’une quelconque façon.
La réponse aurait été non. Il n’était pas venu par un des miroirs. Il appartenait à l’Entre-monde, son peuple était né dans les entrailles de ces terres et en avait tiré son essence même. Il n’était pas une créature insolite et inclassable, pas plus qu’un humain, un dieu ou un esprit, un elfe, un démon, un ange, un animal, un robot, quoique ce soit d’autre…

Les miroirs étaient les identités de ceux qui venaient d’ailleurs.
Lui qui venait d’ici n’aurait pas pu répondre autrement que part un mensonge.
Ou que par la vérité. Seulement eux n’étaient pas prêts à l’entendre.
Et lui n’en avait pas les moyens.

Que sa réponse ne convienne pas à l’inconnu, ça n’était pas son affaire.
Comme s’il considérait le sujet clos, il esquissa un nouveau pas vers la porte, s’arrêta.

Aussi intéressant qu’ennuyant…
Désolé de vous le dire.
L’inconnu avança à son tour vers la porte.
Le rejoignit, le dépassa.
Et Fredric eut beau retourner dans tous les sens les paroles de l’autre, il n’y trouva absolument rien. Ca n’était pas vexant : il se fichait bien de l’opinion d’un inconnu. L’impression de déjà-vu ne l’étonnait guère : il était maître de Touen.

Un doux sourire effleura ses lèvres, comme une excuse.

    Si me juger et m’analyser fait votre bonheur, vous me voyez ravi de vous avoir rendu ce service.


Il n’eut pas le loisir de répondre autre chose : il n’en avait de toute façon pas l’intention.
La porte du fond s’ouvrit sur un homme de taille moyenne, pas plus d’un mètre soixante dix. Des cheveux châtain mi-longs que l’on devinait fins comme de la soie, retenu par un lacet de cuir sur la nuque. Un collier de barbe entretenu avec un soin qu’on devinait, et des yeux noisette qui scrutèrent les deux hommes.
En dehors de ça, il était plutôt mal fagoté. Sa chemise était d’un jaune gris, recousue en plusieurs endroits. Son pantalon et sa paire de bottes ne valaient pas tellement mieux : l’un sentait le bouc à trois lieux, l’autre aurait eu besoin d’un plus que bon coup de cirage.

La logique aurait voulu que Fredric salut bien bas tout le monde et s’en retourne à ses affaires.
Mais la logique ne voyait pas ce que lui pouvait voir.

Il demeura silencieux, l’autre tendit vers eux un index peu engageant.

    Ey les gonz, qu’est-ce que vous foutez-là ?


Il les regarda tour à tour.
Ouvrit grand la porte.
Derrière lui, des étagères vitrées dans lesquels on devinait un fragile matériel.
Si ce type avait été le propriétaire des lieux, il n’aurait sans doute pas eu une pareille dégaine.
Peu importait, il avait, ici, de l’autorité. Puisqu’il pointa son pouce par-dessus son épaule, désignant la sortie.

    Dehors avant que j’appelle un sanctuari !


Légèrement, le Sire haussa les sourcils.
C’aurait été facile de se présenter, d’expliquer la situation.
Mais il tenait à voir ce qui allait se dire.
Qui allait dit quoi.
Et ce que valait l’autre…
Fredric S. Rei
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Re: Tout ça pour quelques lentilles... [ PV Fredrick S. Rei ]


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