[Mission] La pêche au gros

Parmi la montagne de paperasse qui jonchait le bureau d'Abysse, une lettre attira son regard. Elle provenait d'un maître de miroir. Elle l'ouvrit sans grande conviction, s'attendant à trouver encore une autorisation à remplir ou autre formulaire de genre. C'est donc à sa grande surprise qu'elle découvrit l'offre de mission. Il s'agissait d'une bonne nouvelle en des temps aussi difficiles. La capitaine du Fenrir du relire plusieurs fois les quelques lignes griffonnées en hâte avant de prendre conscience de la situation.

" Les mers du Nord sont peuplées depuis des temps immémoriaux par les plus grands mammifères marins de l'Entre-Monde. Nous avons toujours fait en sorte de respecter ces animaux. Cependant nous voici face à un terrible problème de surpopulation. Ces mammifères se sont gonflés d'orgueil avec le temps et ont désormais décidé de bloquer les voix de passage des bateaux. Cet évènement met à mal la situation économique actuelle. Nous devons trouver une solution le plus rapidement possible. Nous vous demandons donc si vous vous sentez en mesure de vous rendre vers les mers de glace et d'essayer d'arranger la situation. Nous aimerions éviter cependant l'affrontement. Vous ne devrez en avoir recours qu'en dernier. Le groupe de baleines agressives semble être dirigé par la plus imposante d'entre elle. On la nomme "Moby Dick". Il est impératif d'ouvrir les négociations avec elle. Si vous vous sentez en mesure de mener à bien cette mission, nous vous conseillons de monter un équipage performant, habitué au climat glacial des mers du Nord et prêt au combat..."

Abysse replia d'un geste lent la lettre. La suite de celle-ci n'était plus qu'un ramassis de formules de politesses et autres questions d'éthique. L'essentiel était là. Cependant, un problème se posait à elle et il n'était pas des moindres. Il était évident qu'elle ne possédait pas assez d'hommes à son compte pour oser entreprendre un tel voyage. Son harponneur n'était guère mauvais quant à son canonnier, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui. Elle manquait pourtant terriblement de main d'œuvre. Par ailleurs, elle ne s'était que peu aventurée dans les mers du nord. Il lui fallait donc trouver quelques érudits pour la renseigner sur la typographie des lieux. La Valkyrie sortit donc en trombe de sa cabine, toucha quelques mots à son second à propos de la mission et s'en alla en ville pour y placarder quelques affiches de recrutement.