Des pauvres nécessiteux [PV Raeghar]

-Tiens ta veste. Je ne sais pas ce que tu as fais ces temps ci pour la salir autant, mais là, ça dépasse tout ! Où as-tu fini, cette fois-ci ? Dans l’abreuvoir des chevaux ?

-Si e te le disais, tu te ruinerais en savon pour te laver les mains.

-Qu.. Quoi ? Où est-ce qu’on t’a éjecté ?

- Ah ! Un conseil, avant de partir. Si jamais tu te rends au bar des quatre vents, évite d’utiliser le troisième VC. Il est un peu cassé, maintenant.

Je sortais du blanchisseur (jamais il n’avait aussi bien porté son nom, tellement sa peau s’était éclaircie) et recomptait rapidement dans ma tête mes dépenses de la semaine. Le repas, plus les gains et les pertes. Tout ça faisait un chiffre très en deça de ce que j’aurais voulu. Je soupirais. J’étais bon pour la case « travail »

Et me revoilà devant Cerclon… Et plus particulièrement devant la bibliothèque. Finalement pour avoir un peu d’argent sans trop se fouler, les quêtes c’est bien…. Finalement, j’y passerais plus souvent, quand on peut gagner de l’argent sa se faire traiter d’arnaqueur, de voleur, ou de tricheur… La totalité de ma dernière paye étant passé dans une partie de dés relativement peu chanceuse. Bon c’est le jeu, mais c’est bien la première fois que je vois mes dés truqués me faire faux bond… Et dire que j’avais tout parié sur un dé truqué qui trichait…. Révoltant. Toujours est-il que si je veux re-plumer le pigeon qui m’a raflé mes 30 pims avec un dé non-truqué, je vais devoir retrouver de l’argent. C’est pas demain que je m’achèterais autre chose qu’un sandwich au thon, moi. Je réajustais mes lunettes et pénétrais dans le bâtiment.

Encore une fois, il n’y avait pas vraiment foule devant le tableau d’affichage, mais au moins, la recherche allait être vite faite. Je lisais rapidement les quêtes. Pas grand-chose de nouveau depuis le massacre des glouglous. Je cherchais une mission simple quand l’une d’entre elle attira mon attention.

-Ehehehe… Y’a peut-être un moyen d’extorquer le biblio avec celle-là…

[Pfff, c'est pauvre, mais je n'arivais pas a bien lancer, désolé]

Et voilà, Rhaegar était membre d'équipage du Fenrir. Un travail qui ne manquerait pas d'être intéressant à n'en pas douter. Mais, pour l'instant, le navire semblait au point mort. Chômage technique dirait-on. Bref, l'occasion d'aller faire un tour avant d'embarquer pour de bon. Le problème dans une ville quelque qu'elle soit d'ailleurs, c'est qu'on ne va jamais loin sans argent et comme le capitaine Abysse n'avait pas l'air du genre à faire des avances sur salaire... Vous l'aurez compris, Rhaegar allait être obliger de trouver un petit boulot.

- Vous en avez pour combien de temps ?

- Reviens ce soir, ça devrait être bon. On part pour l'île aux loups dès que le bâteau est prêt.

Aïe, en une après-midi trouver un petit boulot serait assez compliqué. Heureusement pour le non-mourant, le matelot lui indiqua la direction de la bibliothèque de Cerclon.

- Tu trouveras p't-être un truc.

Alors le Tel'nok prit un taxi qui l'amena aux portes de Cerclon. Cette course ne lui avait laissé que 5 PIMS en poche. Il était grand temps de gagner de l'argent. Rhaegar n'était pas avare et encore moins avide mais ce n'est pas pour autant qu'il comptait être sans le sou. Sans trop y prêter attention, il se trouvait désormais en haut du mur devant un panneau directionnel ou du moins son équivalent futuriste. Il prit à droite et marcha pendant près d'une heure pour arriver devant la tour du savoir. Les transport de ce quartier lui auraient permis de s'y rendre en cinq minutes, mais le Tel'nok ne voulait pas dilapider inutilement son argent. Il fallait qu'il puisse manger et qu'est-ce qu'une heure lorsqu'on est immortel ?

Voilà donc Rhaegar franchissant le seuil et découvrant l'immensité du bâtiment. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'appelait la tour du savoir... Le Tel'nok était déjà allé dans une bibliothèque aussi grandiose, bien que très différente, par le passé. On aurait dit un palais d'orient mais après avoir passé les lourdes portes d'ébène et traversé la cour on arrivait dans un endroit similaire à celui-ci. Des rayons de livres et une vitrine avec des quêtes. Le non-mourant se demandait si le bibliothécaire de celle-ci était aussi étrange que celui qu'il avait rencontré à l'époque... mais à l'évidence cela importait peu. D'ailleurs en parlant de vitrine, il y avait un étrange individus devant. Tout de noir vêtu, avec des lunettes et des gants d'un violet douteux le tout surmonté d'un haut de forme. Un drôle de personnage encore mais de cela, l'Entre-Monde en était remplit. Tout en s'avançant le fils d'Ad Nikaye lança à l'homme.

- Vous aussi vous êtes en manque de liquidités ?

Pourquoi tergiverser cent-sept ans pour savoir comment aborder l'homme pour qu'il ne soit ni surpris, ni offusquer, ni offenser, etc... Si les siècles avaient apprit quelque chose à Rhaegar c'était que personne ne réagissait pareil pour une situation donnée. Alors cette entrée en matière en valait une autre. Désormais à côté de l'inconnu au chapeau (Appelons-le : le chapelier.) Rhaegar lui tendit une main et se présenta.

- Rhaegar Vinyamar. Vous avez vu quelque chose d'intéressant ?

C’est fort cet endroit… Il suffit de trouver un boulot intéressant pour qu’un genre de croque-mitaine se ramène et vous taille une bavette. Je l’aime bien ce type. Direct, pas de chichis… C’est soit un costaud, soit un robot (quoique il n’a pas l’air de grincer), soit un percepteur d’impôts. Je penche pour le dernier vu sa dégaine… Je me délaisse des petits papiers pour serrer la main qu’il me tend. Avec le léger sourire habituel, ça me fait toujours drôle de pouvoir serrer une main sans penser à restreindre mon pouvoir.

-Salut Rhaaaa...egar ? C’est ça ? Désolé, mais j’imprime pas tout de suite les noms. On peut se tutoyer ? Génial ! (disais-je sans attendre sa réponse) Oui, oui moi aussi je cherche un peu d’argent, je dois récupérer mon argent perdu honnêtement, et pour ça il me faut des mises de départ… Tu cherches un truc bien payé ? Écoutes, tu gardes ça pour toi, mais j’ai peut-être une idée.

Je me rapprochais un peu en jetant des coup d’œil alentours, en rabaissant un peu mon chapeau, à la mafioso.

- Écoute, tu vois, j’ai été accepté en temps que canonnier sur le Fenrir, l’immense bateau de transport, tu vois ? Mais la quête, là, elle propose de fournir l’argent pour le voyage. Alors, écoute, je te propose, on remplit la fiche, tout ça, mais c’est toi qui rends en disant qu’il nous faut les 10 pims nécessaires à l’embarquement, et hop, on gagne le prix du voyage, vu que je te fais passer sur le bateau gratis… Ca marche ?

Le but de la mission je l’avais survolé, mais l’appât du gain avait été trop fort pour que je m’intéresse à quelconque travail. S’il était un brin logique, il accepterait… Arnaqueur, moi ? Non, juste débrouillard ! J’allais pas cracher sur 10 pims généreusement fournis non plus, si on pouvait et prendre l’argent, et y aller en bateau. Ehehehe…

L'air blasé, ma petite taille m'avait-elle rendue invisible que ces deux hommes ne me voyaient pas alors qu'ils magouillaient sous mes yeux. Je m'éclaircis la gorge.

-Peu importe ce que vous faites de l'argent qu'on vous donne pour les voyages, vous pouvez le garder si vous ne l'utilisez pas...

Il faut avouer que c'est pas le premier qui croit avoir la bibliothèque. En réalité les sommes mises à disposition pour les quêtes sont une partie du gain final. On les donne avant afin que les quêtes soient remplies. Si on ne les proposaient pas, les primes des quêtes seraient tout juste un peu plus élevées. Bien entendu je me garderai de le lui dire, ça coulait de source !

Ni une ni deux, fatiguée mais souriante, je leur mis dans les mains une fiche.

-Nom, prénom, nom de la mission. Quand vous l'aurez rempli donnez-la à la secrétaire là bas, elle vous remettra votre paquetage ou le badge contenant la somme prévue par la carte de quête. Quand vous aurez rempli votre mission revenez me voir pour être payé.

Je l'ai pas déjà vu quelque part l'homme en violet. Possible... Je chargeais mon sourire à bloc et le souhaitait un beau voyage avant de m'éloigner m'occuper d'un autre groupe de missionnaires.

Etrange était le costume du chapelier et étrange était l'individu. A croire qu'il sortait d'un de ces films sans queue ni tête. Une sorte de fou en somme. Le chapelier fou, donc, s'adressa à Rhaegar et lui confia un secret bien particulier, mais au-delà des magouilles que cet homme semblait avoir préparé depuis un moment, le non-mourant ne retint qu'une chose. Cet homme venait d'être embaucher sur le Fenrir... A croire que l'univers avait de l'humour. Le Tel'nok allait stopper l'autre dans son délire mais une personne lui coupa l'herbe sous le pied. Voilà qui arracha un rire au non-mourant. Il remercia la-dite personne lorsqu'elle lui donna une fiche et acquiesça de la tête lorsqu'elle eut finit de parler en signe qu'il avait tout bien compris.

- La bonne nouvelle c'est qu'on peut toujours garder les 10 PIMS nécessaires au voyage.

Un sourire un brin moqueur et Rhaegar remplit la fiche. Enfin il aurait bien voulu mais sans le nom et prénom de l'homme en face de lui cela risquait d'être dur. Le chapelier fou ne conviendrait sûrement pas... pas pour de la paperasse administrative. S'il y avait un point commun dans tous les mondes que Rhaegar avait jadis visité c'était bien la lourdeur des processus administratifs. Entre-Monde ne dérogeait sûrement pas à la règle.

- Je ne veux pas vous obliger à vous présenter mais j'aurais besoin de savoir comment vous vous appelez pour remplir la fiche.

Bien, désormais se renseigner un peu sur cette quête que le chapelier fou lui avait désigné un peu avant d'être interrompu. Rhaegar la parcouru vite fait et n'hésita pas longtemps. Cette mission se déroulait sur l'île aux loups et le Fenrir appareillait pour cette même île ce soir même. En pensant à cela, le non-mourant hésita à dévoiler au chapelier fou, qu'il était le nouveau médecin de bord et qu'en quelque sortes, ils faisaient tous les deux partie de la même famille. Pourquoi se presser ? Ils auraient tout le temps de discuter de cela sur le chemin de l'embarcadère.

Quand je remarquais (enfin) le (la ?) bibliothécaire, mon sourire satisfait s’effaça un peu. Allons bon, on m’avait entendu. Ma main qui me camouflait la bouche, genre chuchotement de gosse, se referma progressivement et je calais mon point sur les lèvres lentement, pris au dépourvu, en me raclant la gorge, et orientant mon regard vers la gauche. Bref, la parfaite tentative de camouflage ratée. Mais la bibliothèque ne semblait pas être à sa première tentative d’escroquerie, et l’éternel papier administratif vint se placer dans les mains de l’homme à mes cotés. Lequel se trouva drôle d’ajouter qu’on garderait les 10 pims.

- Faut toujours tenter des affaires avec plus riche que soi. Dit-je d’un air légèrement pincé. Mais faut dire que j’aurais du m’en douter, aujourd’hui j’ai pas eu de chance, alors je me doutais que ca coincerait à un moment. Autant que ce soit maintenant, comme ça, je suis confiant pour le reste de la mission.

Mais en attendant, peut-être que je pouvais récupérer quelques pims de ce type, si j’arrivais à le faire passer gratuitement sur le Fenrir. Après tout, cette petite aide allait nécessairement réclamer un petit quelque chose…

- Désolé, je manque à tous mes devoirs ! Corben Krayt, avec un Y, demi-dieu d’une famille fichtrement mal recomposée. Mais appelle-moi Zedd, c’est plus court, plus simple, et je préfère. Et toi, t’as un autre nom, ou je peux t’appeler Rae ? S’plus simple tu comprends ?

Je le vis légèrement tourner la tête vers le panneau d’affichage. Il avait l’air branché pour la quete. Tant mieux, mais je craignais une chose, si on prenait le bateau.

Et s’il n’était pas joueur ?

Rhaegar nota leurs deux noms ainsi que celui de la mission avant de prendre le temps de répondre au chapelier fou qui avait désormais un nom.

Spoiler:

Le non-mourant sourit à l'étrange personnage vêtue de noir et de violet. Il aimait bien cet homme, ou quoi qu'il fut, sa façon décalée d'être et de parler. Rhaegar n'allait pas s'ennuyer durant cette quête c'était une certitude. Corben avait l'air d'être le genre de type à qui il arrive pleins d'ennuis... qu'il les cherche ou non.

- Très bien Zedd. Pour ma part je n'ai jamais eut de surnom, mais on m'a appelé "Doc" pendant un temps. Alors si tu le veux tu peux m'appeler comme ça.

La bibliothèque était grande mais le bureau on l'on devait remettre la fiche n'était pas loin. Rhaegar s'y rendit et donna le papier à la secrétaire avant de tourner les talons dans un salut respectueux. Direction la sortie. Corben n'était pas loin et Rhaegar ne voyait pas l'utilité de garder le silence dans un édifice aussi grand où les voix se perdaient bien avant de rencontrer lointaines oreilles.

- Le plus simple pour nous rendre sur l'île serait de prendre le Fenrir. Il y appareille dans deux heures.

Le seuil de la bibliothèque s'ouvrait devant les deux compères et le soleil couchant les accueillit sur les remparts de Cerclon.

- Si on veut le prendre, il ne faut pas trainer. Qu'en dis-tu ?

Doc. Simple et précis, j’aime bien. Mais c’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais… Docteur en quoi ? Euthanasie ? Avec un look pareil, il fait plus effrayant que rassurant. Bon en même temps, si ça peut m’éviter un passage par la case « hôpital ». Des loups quand même. Quand on voit ce que m’ont fait des gros rats… J’eu un frisson rien qu’a l’idée de finir dans un casse-croute de loup aquatique…

- Ok ! Si les petits papiers sont remplis, y’a plus qu’a traverser la mer, trouver le problème de s’t’île, le résoudre, revenir empocher l’argent et finir la soirée dans un casino à tenter de tout faire fructifier. Oh, oui, y’aura surement des désagréments, mais bon.

Je haussais les épaules en me dirigeant vers la porte. De toute façon, d’ici qu’on arrive jusqu’a l’île, j’ai de quoi le faire jouer un peu. Ah ! Quoi que… Il aurait vraiment fallu que je passe à l’armurerie… Balancer des trucs explosifs à tout va commence à me couter cher en frais de réparations. Tant pis, sans doute une de mes dernières missions ou j’attaquerais les méchants à coup de motte de terre ou de branches d’arbre.
Le Doc me fit remarque qu’on devait se dépêcher. Le bateau partait dans 2 heures. Effectivement on avait tout juste le temps.

- Bon, alors en avant, toujours plus loin, vers l’inconnu !

Et nous voila partis vers le port, avec dans ma tête, une multitude de plan pour réussir à plumer quelques passagers sans que ceux-ci ne se plaignent au capitaine…