Le neuvième miroir - Chapitre 2 : Verdi

Une journée de vol en plus et les vents favorables leur permirent de surfer sur les nuages à la vitesse d'un petit avion. Le Fenrir n'aura jamais volé aussi vite qu'en ce jour de vents forts et favorables qui les conduisirent vers les montagnes centrales de grâce. La journée fut magnifique, le soleil réchauffait les esprits et les corps, et l'éloignement de la forêt d'Ing avait lui aussi contribué à améliorer l'humeur de l'équipage. Le danger était pour ainsi dire, loin derrière.

Et le plus dur restait pourtant à venir. Le vaisseau subit en fin de journée l'arrivée de vent contraires et les bourrasques venant de tous les côtés l'obligèrent à se poser au pied de la montagne. Ne leur restait alors qu'à escalader les mille mètres qui les séparaient de la ville minière...

Mais ça, encore, ce n'est pas le plus dur annoncé. Il y a là haut un vieux nain plus aigrie qu'un litre de vinaigre qui n'est pas décidé à se laisser sortir de son trou pour qu'on lui tire les vers du nez.

Si vous sentez des tremblements dans le sol, n'ayez craintes, il ne s'agit là que de quelques dragons souterrains et autres créatures qui ne vivent que pour retourner dans les entrailles de la terre.

Spoiler:

[ Heh, bien sur que je reste, je l'ai déjà répété assez souvent à werg sur msn ! ]

Haaa, enfin ! Enfin ! Manza débarqua le premier, entrainant sa compagne derrière lui sans lui laisser le choix. Enfin finies les corvées, le voyage venait de se terminer ! Il était enfin temps de partir à la recherche de cet ivrogne des montagnes et lui faire cracher le morceau, une page importante de l'histoire allait peut-être être écrite si les révélations que le nabot avait à faire se révélaient juste. Le simple fait d'avoir contribué à tout ça enthousiasmais le jeune homme au plus haut point, son nom serait écrit dans tous les livres d'histoire ! Manali, elle, ne partageait pas vraiment toute cette excitation. Il faudrait marcher, maintenant, et pas qu'un peu... elle avait un peu la flemme. Si on lui avait demandé son avis, elle serait sans doute restée dans son lit plutôt que d'embarquer dans cette maudite montgolfière. Le garçon lâcha enfin la main de sa compagne et se précipita vers un sentier de montagne qui semblait mener vers le sommet, à première vue.

-"Allez, ramène tes fesses, on va le ramener par la peau des fesses le p'tit barbu !"
-"Faudrait peut-être attendre les autres, ça peut être dangereux."
-"Tu sais bien qu'on sera prévenus avec ton pouvoir, fais pas ta poule mouillée !"
-"Ça, c'est pas certain, je préfère ne pas prendre de risques."
-"Ben reste là, alors, j'me débrouillerai bien sans toi !"

Et il s'en alla en courant sur le chemin de montagne, seul, certain de ne courir aucun risque. Il voulait être le premier à trouver le barbu et ne comptait laisser sa place à personne ! Manali haussa les épaules et se retourna vers le bateau, histoire d'attendre l'arrivée des autres personnes désirant mener cette petite excursion. L'endroit ne la rassurait pas des masses, il fallait l'avouer, c'est pourquoi elle préférait attendre que les autres arrivent. Elle ne pouvait pas se défendre ni défendre qui que ce soit en cas de danger, autant essayer de se faire une place au centre d'un groupe, non ? Il en allait de sa survie et, j'en suis certain, la perspective d'une mort douloureuse en montagne ne lui faisait vraiment pas envie.

Le voyage en bâteau avait fini de me donner le mal de mer alors qu'en fin de parcoure on subissait des vents venus d'un peu n'importe où. Ma seule consolation, Ayame s'était retrouvé avec les cheveux dans le nez, il avait opté pour les attacher alors que je me moquais de lui pendant une heure. Il a qu'à se les couper... Mais monsieur aime ses cheveux longs... En attendant, pendant cinq minutes j'ai pu le voir dans un très mauvais jour. Mon fou rire ne s'était pas complètement dissipé quand on nous débarqua au pied de la montagne. Le temps de récupérer les affaires et on quittait le navire pour la terre ferme... Et tremblante.
Sous mes pieds je pouvais sentir le grondement du sol alors qu'un je ne sais quoi voyageais sans se soucier des vivants de la surface. Mon mal de mer me reprit l'espace d'une seconde.

La petite brune... Manali, nous attendait. Au loin son compagnon aussi intelligent qu'une passoire avait entreprit de partir seul à l'aventure. En rejoignant l'adolescente, je soupirais en m'enfonçant les mains dans les poches.

-S'il se fait manger par quelque chose, ça te libèrerait d'une lourde responsabilité, non ?

Ayame ne chercha même pas à s'indigner, les gosses ils en avaient suffisamment souper la veille. Le débarquement d'Elantir ce matin avait suffit à lui donner le sourire, jusqu'à ce qu'on soit face au déjeuner... Là son sourire s'était un peu effacé. Et ce soir, pour une fois, je le voyais vraiment sérieux et de pas si bonne humeur que ça.
Je repris d'un bon pas sur le sentier. Autant gagner la ville rapidement, un bon lit douillet dans une auberge bien stable sur la montagne... J'en baillais d'impatience.

Il en manquait une parmi nous. D'un côté partait tout seul notre excentrique passager et de l'autre restait le navire sur lequel était forcément restée Caliope. Je suivais le regard de l'elfe pour observer la passerelle.

-Caliope ! Qu'est-ce que tu fous ramènes toi !

Tout en grâce et en finesse. Et puis finalement, si elle se décidait à descendre elle nous rejoindrait. Nous n'allions pas l'attendre jusqu'à ce qu'il fasse nuit noire.

-Allons y, fis-je sans détour.

Je repris la marche, inspectant le sol et les rochers. Mieux vaut savoir où on met les pieds, trébucher ça manque tellement de classe... Et j'en connais un qui aurait retrouvé le sourire à me voir trébucher. Nous n'avions pas franchement beaucoup de chemin. En grimpant à bonne allure nous serions là haut assez rapidement, ne restait qu'à espérer que, comment il s'appelle déjà, il a un nom de pomme... Manza(na), ne nous attire pas des ennuis. Je comptais déjà sur les talents diplomatiques d'Ayame pour se charger de notre ami le nain... Enfin, si l'elfe veut bien retrouver le sourire.

-Tapez des pieds lors que vous marchez sur des surfaces plates. Il faut faire fuir les serpents si nous ne voulons pas leur servir de dîner.

-Quand la nuit tombera nous allumerons nos lampes, finit par conseiller Ayame, qui... Tout compte fait apprenait vite.

Les créatures de la nuit craignent souvent la lumière, si nous pouvions réduire la quantité de prédateur qui serait prêt à nous manger pendant cette petite traversée, autant en profiter.


[hrp : Cal, t'as compris, ramènes tes fesses dans ce rp !
Pour les autres, vu que Caliope nous fait poireauter, si vous avez envie d'utiliser mes ouvertures pour nous attirer des ennuis, hésitez pas, ça nous occupera en attendant qu'elle daigne nous accompagner.]

Spoiler:

Arrivé à Verdi, nos voyageurs ne furent pas au bout de leurs surprises... Le sols tremblant sous leurs pieds s'éventra sur une dizaine de mètres et comme des vomissures de la terres, les mille pattes d'un insectes rampant s'extirpèrent de sous le sol. La nuit tombante et la fraicheur envahissant l'air l'avait attiré autant que les vibrations des pas de nos aventuriers qui durent faire face à l'étonnante créature. Bien sûr celle ci n'était pas si grande et lorsqu'elle goûta au fil tranchant des épées de nos combattants présent, elle préféra regagner les galeries souterraine en quête des déchets qui la nourriraient.
L'aventure terminée, avec le jeune et insolent Manza en tête, le groupe fut à peine en mesure de gagner le village que la nuit apporta avec elle d'autres dangers rôdant sur la montagne... Et ils furent encore plus surpris quand Manza pressé de trouver ce nain avant tout le monde questionnait nombre de villageois sans se soucier le moins du monde de leur rendre la tâche plus hardue qu'elle ne l'était déjà. En réalité ses questions ressemblaient plutôt à...

*Mains ramenées autour de sa bouche, il hurlait à chaque oreille qui se présentait et dans chaque ruelle qu'il pouvait atteindre*
-Le petit "nain du 9ème miroir" est attendu à l'accueil, son papa Manza l'attend !

Sauf que ce nain n'avait de nain que l'appelation. Le vieux nain nommé Cobalt se dégagea brutalement de la foule qui s'était soudainement amassée autour de nos voyageurs bien embarrassés. Et ce nain devait bien avoisiner les deux mètres de haut... Et de large ! Sa barbe grise comme un pyrite brouissaillait sur son ventre proéminent. Ne restait visible sur sa face que deux petits yeux brillants de colère. Le reste se perdait entre poils et cheveux aux couleurs de la cendre froide. Voyez comme sa pioche est grande sur son dos... Il la dégaina et plutôt que de frapper l'un des aventuriers avec, il la posa par terre à la manière d'une canne et il rit. Il rit de toutes ses dents manquantes et de sa voix qui grinçait comme un éboulement.

-Hey p'tit gars, c'est toi qui veut me causer ?

Evidemment quand on nous avait mentionné un vieux nain, nous avions tous pensé -moi y compris- que notre vieux Cobalt n'était qu'un vieux nain rabougris, petit déjà et la tête quelque peu oublier dans les méandres de sa caverne. Mais ce nain là semblait vif d'esprit et l'humour du blondinet qui accompagnait Manali l'avait suffisamment séduit pour qu'il invita tout le petit groupe dans sa masure.
Sa demeure était fichée dans la montagne, creusée dans le roc et ne possédait qu'une seule et unique ouverture : la porte. Le reste n'était que pierre, moulures, sculptures et pierre. Il fit ronfler le feu dans le cheminée avant de leur offrir le gîte et le couvert. Ce n'est que la panse pleine et le coeur ennivré de vin qu'il accepta de raconter son histoire.

Quand il est encore un jeune et petit nain -on y croit- il y avait beaucoup d'êtres comme lui qui vivaient près de la surface. On les différenciaient de ceux du dessous par leur grande taille, ils étaient habitués à marcher hors de la montagne. C'est ainsi qu'il rangea durant quelques mois sa pioche et choisi pour compagnon un bâton de voyage. En petit groupe, ils remontèrent jusqu'à la ville, car il y a un siècle ce drôle de bidonville à peine construit en dure était déjà une ville... Huit miroirs, gigantesques et construits avec un art que personne ne pouvait décrire. Ils ne venaient de nulle part et pouvait venir de partout en réalité. Heureux de leur grande découverte de ces magnifiques miroirs, les nains demandèrent alors si il n'y avait pas d'autres miroirs comme ceux là qu'ils pourraient admirer et peut-être même apprendraient-ils de nouvelles choses sur l'art de tailler et sculpter la pierre et le métal ! Bien sûr qu'il y en a d'autres à voir, leur répondit-on. En réalité, on leur dit qu'il n'y en avait qu'un seul et unique autre. Un neuvième miroir qui aurait été planté au fin fond de la mer, car il fallait bien que les créatures de l'eau puissent elles aussi aller et venir de part les mondes.

Nos aventuriers essayèrent bien de lui demander s'il y était aller, s'il l'avait vu ce neuvième miroir. Le nain haussa les épaules et s'endormit en ronflant plus fort que les moteurs du Fenrir à pleine puissance !
Nos amis se réunirent alors, et discutèrent. Où pouvait bien se situer ce neuvième miroir. Sous la mer affirma Abysse, la valkyrie avait raison. Sous la mer. Et le Fenrir pouvait les y conduire ! Mais où sous la mer. Le nain n'était certainement pas allé voir quelque chose qui se trouve sous l'eau, c'est un élément qu'ils n'apprécient que très peu en règle générale. Impossible donc de le secouer pour lui soutirer cette information... et la mer est si vaste.
Immacolata proposa les mers intérieurs. Ce sont les seules mers assez grandes que l'entre-monde connaissait, après, peut-être faudrait-il voyager hors des frontières comme le suggéra habilement Manali. Seulement, les voyageurs de l'Entre-Monde ont toujours été confiné dans la cuvette titanesque de la chaine de montagnes de grâce précisa le semi-elfe. Nos voyageurs furent d'accord sur ce point, ils devaient chercher chez eux et non ailleurs. Les mers intérieur au Nord était des mers très froides, trop pour les créatures exotiques pouvant passer par ce fameux miroir. Alors ils abandonnèrent l'idée. Abysse songea alors que peut-être ce miroir était-il dans l'océan et non la mer ! Après tout, un nain ne ferait aucune différence entre une mer et un océan, n'est-ce pas ?
Mais l'océan est très vaste et la région maritime que l'Entre-Monde couvre reste très grande. Ils ne pourraient certainement pas sonder l'intégralité des fonds marins représentés sur leurs cartes ! L'heure tardive leur ordonna d'aller se reposer... Et c'est après une longue file d'attente pour avoir accès à la salle de bain que chacun pu aller dormir et se reposer jusqu'au jour suivant.

Le soleil se leva quand ils choisirent de quitter les lieux. Ils acceptèrent de bonne grâce les petits sacs de pierres précieuses que le nain leur offrit à chacun d'entre eux. Et puisque la veille ils leur avaient raconté leur voyage il prit même la peine d'en donner pour ceux qui n'avaient pu venir à Verdi. Un chic type ce nain, très généreux et pas si fou que ça.
En redescendant de la montagne, le groupe eut la mauvaise surprise de voir le Fenrir assaillit par des mille pattes profitant de l'ombre du vaisseau pour tenter de grimper dessus... Les membres d'équipage avaient toutes les peines du monde à les repousser ... Evidemment, le groupe lui eut toutes les peines du monde à traverser la masse grouillante de ces choses d'un bon mètre de haut pour regagner le vaisseau. Caliope eut la brillante idée de lancer quelques dionnée depuis le pont supérieur... Les fleurs dévorèrent une partie des mille pattes qui s'enfuirent pris de panique... Et les fleurs furent bien décider de gonfler encore ce qui leur serveit d'estomac avec nos aventuriers. Il fallut arracher les mauvaises herbes pour réussir à passer sans se faire dévorer.

Et sur le bâteau le Fenrir reprit la route, vers la ville car de toute façon plus personne ne savait plus où aller. Jusqu'à ce qu'un lycan de l'ours prenne place parmi eux. Ulrick second d'Abysse se joignit à leur petite réunion silencieuse et proposa une bien drôle d'idée.

-La seule chose qui vaille le coup d'oeil sous l'océan c'est Atlantis. Vous vous êtes jamais posé la question d'où venait ce dôme il était déjà là quand les miroirs se sont fermés, là bas vous trouverez peut-être des explications sur ce 9ème miroir sous-marin.

Et les voilà en route pour Atlantis, on fit changer le cap du navire volant et le Fenrir les emporta droit vers Atlantis. La bonne idée du lycan fut encore plus apprécié alors qu'en voyageant ainsi ils évitaient et de loin la terrifiante forêt Ing. Au lieu de celà, ils purent voir sous leur pieds les troupeaux de chevaux sauvages courant sur la pleine, les oiseaux migrateurs revenant du Sud pour repeupler le Nord pendant l'été, ils croisèrent la route d'une famille de Dragon qui leur proposèrent même de s'occuper des armes émoussées en échange de quelques pierres précieuses, ils en avaient besoin pour loger sur l'île aux loups.
Deux jours entiers de voyage, une nuit à travailler pour aider le Fenrir à voler droit et à voler vite. Et enfin ils virent la ligne des vagues s'écraser sur la crête vertigineuse loin très loin au Nord du port Trinity. Encore une journée de navigation et le bâteau plongea sous l'eau, l'intégralité de l'équipage dans les méandres de ses entrailles comme predus dans un sous-marins. L'effervescence régna des heures avant que le Fenrir atteigne la ville sous-marine : Atlantis.