Lors d'un soir, dans un bar

Encore une de ces soirées à attendre désespérément les résultats de mes tests à la Caserne, une soirée de plus à noyer mon chagrin dans la boisson. Je n'ai pas un rond et le peu que j'en fait, c'est de le dépenser en alcool. Je suis censée faire des missions pour renflouer les caisses, mais rien ne m'intéresse. Aucune qui soit à la hauteur de ce que j'ai envie. Même les plus simples sont stupidement c*ns.

En attendant, j'erre sur la place de Rivetiel, les mains dans les poches, emmitouflée dans mon sweat trop grand et sous ma capuche à observer les magasins alentours. À me dire qu'en attendant, aller peut-être proposer une candidature pour me faire un peu d'argent. Mais me voir derrière un comptoir ? Non, hors de question. Je préfère être plutôt devant le comptoir et c'est justement vers là que finalement, mes pas me dirigent vers l'Idlewild. Certes, c'est un lieu qui se trouve en plein cœur du Love Hotel. Mais bon, tant que je reste en retrait des personnes qui cherchent de la compagnie nocturne, ça me va. Et puis, en toute sincérité : je suis devenue une habituée avec le temps.

Je fais clairement tâche parmi les clients. Tous sont affublés de vêtement classes, parfois en costume pour les mâles, aguicheurs et dépassant parfois la limite du vulgaire pour les femelles. Je te les rhabillerais ces meufs, avec leurs rires de pimbêches ... Je me demande réellement ce que les mâles trouvent vraiment d'extraordinaire chez ce genre de greluche. Hormis qu'elles soient "bonnes", mais ça ...

Comme ce qui définit l'Entre-Monde, la diversité est de mise. Il y avait de tout. Pourtant, si les deux chanteuses aux allures de tigresses tel des bimbos et aux voix suaves émoustillent une poignée de consommateurs, tout un groupe de femme est agglutiné autour d'un homme en particulier. Je fronce les sourcils, tentant de comprendre ce qui peut bien intéresser autant de femme, avant de me rappeler que j'en ai rien à f**tre en fait ...

- Hey, Andréa ! Comment tu vas ? Viens t'installer !

Billy. Le jeune blondinet qui me hèle derrière comptoir me fait de grands signe pour m'inviter à prendre un siège en face de lui, comme j'ai l'habitude de le faire en fait, je m’exécute donc. Il arrive toujours à m'arracher un sourire avec cet enthousiasme sous ses allures de jeune adolescent.

- Salut Billy.

Je relève la capuche de mon sweat pour ainsi dévoiler mon visage et replace mes lunettes de l'index et du majeur. Je peux enfin voir le visage gentillet de mon accompagnateur de soirée. Un jeune de Magna qui a dû faire la manche de nombreuses années et qui a finalement réussi à s'en sortir. Magna, qu'est ce que je déteste ce quartier ...

- Qu'est ce que je te sers ?

Sans pour autant répondre à sa question, je pointe du nez le groupe de demoiselles qui s'écrient comme des minettes en chaleur autour du même mâle.

- C'est qui ce type ?

Fixant le barman du regard, j'aperçois ses sourcils relevés, comme-ci je me devais de le savoir à la base.

- Tu ne le connais pas ? C'est pourtant un habitué qui a su se faire une petite notoriété ici ! Étonnant que tu ne l'ai encore jamais croisé !

Tout s'explique. Un mec connu et il y a forcément les racoleuses qui s'en approchent le plus possible pour en profiter. S'en est gerbant. Tout en fixant le troupeaux de brebis galeuses, je simule avec ma main le fait de tenir un verre en attendant d'en recevoir un vrai.

- Donne moi l'alcool le plus fort que tu as, histoire d'oublier ce que je suis en train de regarder.

Je me tourne définitivement en direction du jeune homme, n'ayant aucun intérêt à m'attarder là-dessus.

Comme souvent les soirs ces derniers temps, je suis à l'Idlewild, accompagné de mon nouveau fan-club. Des nanas toutes aussi belles les unes que les autres, qui me feraient facilement oublier Rubis, du moins, pour le temps d'un soir... Eheh...
Mais ces filles ne sont pas là pour flirter avec le beau et grand Owen Dawson, non. Elles sont toutes là pour un homme du nom de "Logan Reeves", plus connu dans le milieu du clubbing sous le surnom de "Smile". Ce type est mystérieux, il porte toujours un costard et un masque blanc en forme de smiley. Une seule décoration : des yeux noirs et un large sourire. Ceux sont aussi les emplacements de chaque trou. Les plus intelligents l'auront deviné, ce Smile, c'est moi !

Depuis que je bosse pour le compte du maître des ombres, je suis une star sans public... Condamné à travailler dans la discrétion, je manque cruellement de lumière. Je n'ai plus aucune scène pour me montrer, et plus personne pour m'adorer... C'est comme ça que j'ai créé le personnage de Smile ! Un type masqué, mystérieux, séduisant, et talentueux. Tout moi quoi. Je me suis créé une petite réputation dans le milieu du divertissement. Casinos, bars, clubs, tout y passe. En même temps, ce n'est pas bien compliqué avec un corps comme le mien, une voix suave et un petit talent dans la danse et le chant.

Vous vous demandez comment la supercherie fonctionne-t-elle ? Simple ! Si je suis amené à retirer mon masque pendant la soirée, je change de tête. Je peux maintenir une autre tête que la mienne pendant une bonne heure avant de devoir me reposer pour la même période. J'ai donc peu de chance que mon ménage dérape avant un moment. Pas bête, hein ?

Ce soir-là, je n'ai pas eu de chance. J'ai l'impression d'avoir fait "replay" sur l'une de mes dernières soirées à l'Idlewild. Les femmes sont belles, mais je les connais déjà toutes. Ce qu'elles racontent, c'est la même chose à chaque fois. Elles ont le look, mais pas la tête. Je commence à me lasser d'elles...

- Les filles, vous m'excuserez, mais je vais me chercher un verre. Amusez-vous entre vous en attendant.
- Reviens vite Smile !
- Oui, ne me fais pas trop attendre~...

À peine parti, que je les entends se battre pour savoir qui va finir la soirée avec moi... À croire que je serai retourné dans mon ancien monde ! Je me dirige vers le bar, m'assois sur un tabouret et jette un œil à une fille seule assise à côté. Pas habillée pour Idlewild, ça, c'est clair, mais un visage plutôt mignon. Elle a au moins l'air de pouvoir tenir une conversation plus intéressante que celles que m'offrent les nanas derrière. Je retournerais avec elles qu'en fin de soirée faut croire.

- Billy, comme d'habitude !
- Je te donne ça de suite Smile !

Je reçois rapidement un whisky, bien dosé, puis commence à le boire doucement à travers le masque. Je soupire en m'affalant contre le bar, puis m'allume une cigarette.

Je sors mon téléphone et regarde les messages que m'a envoyés Zeet sur une ligne sécurisé. Mes soirées de repos comme celle-là se font avec un grand travail du gobelin. Il est chargé de contre-espionnage. Pourquoi ? Depuis qu'une certaine Rubis a les moyens, elle a pris l'habitude de me faire suivre. Elle croit que je vais voir ailleurs... Elle a bien raison, eheh... Mais un certain gobelin empêche son espion de savoir quoi que ce soit. Je m'assure que tout aille bien avant de le ranger.

Dure journée ? Dis-je sans me tourner vers la jeune femme. J'avais repéré son verre, ça avait tout l'air d'être fort.

Je tire un coup sur ma cigarette, puis bois une gorgée de mon verre.

J'entame ma boisson, parée à entendre les dernières histoires de mon comique de service. Billy a toujours une petite histoire rigolote sous le coude et rien que ça, ça m'occupe tout en buvant ma boisson. Il commence alors très fort avec une de ses tentatives de conquête. Il a beau avoir une gentillesse incomparable et le cœur sur la main, le pauvre n'a jamais eu de chance en amour, que ce soit homme ou femme. Après, peut-être que sa préférence pour les Ken joue beaucoup ... Note à moi-même : lui présenter Demo un jour.

Je bois quelques gorgés entre temps tout en écoutant ses déboires, sans même faire attention à l'homme qui s'assoit à côté de moi. J'y fait gaffe qu'au moment où il prend sa commande. Smile, l'homme au masque ridicule qui rend si chaude toute une meute de bécasses à lui tout seul. Forcément, lorsqu'il s'agit d'un habitué, Billy s'exécute avec professionnalisme lorsqu'il fait sa commande. Après tout, il n'est pas là pour faire conteur non plus. Je replace mes lunettes et me remet à boire plus sérieusement. La fumée de sa cigarette envahit peut à peu mes narines, me rappelant que tiens, moi aussi j'ai des clopes. Heureusement, le bar autorise à fumer, vu que nous n'avons plus le droit de le faire quasiment nul part avec les lois en vigueur ...

Prête à fouiller dans mes poches, j’entends de nouveau la voix de ce Smile. Je lève le regard, sans pour autant que ma tête suive. Je jette un regard hagard à Billy qui me rétorque d'un regard rieur, comme pour une occasion de sympathiser avec "le grand Smile en personne". Dans le doute, je regarde derrière moi au cas ou il n'y a pas une dernière minette à chauffer. Personne. C'est donc bel et bien à moi qu'il s'adresse.

Je sors mon paquet de clope et en attrape une par le bout des lèvres, la calant entre mon index et mon majeur avant de lui répondre.

- Plus dur que la votre, il faut croire.

Je vise intentionnellement son harem en disant cela. Un mec comme lui doit se la couler douce tous les jours. Briquet en main, j'allume difficilement ma cigarette avant de sentir enfin la bouffée traverser ma gorge. Retenant ma respiration, je considère que c'est à mon tour de lui poser une question.

- Qu'est ce que vous voulez ?

Je recrache seulement la fumée de mes poumons, en l'air pour ne pas importuner Billy. Un type qui a de quoi se payer toutes les gonzesses de l'Entre-Monde, je vois difficilement pourquoi il vient me voir moi plutôt que de rester avec son fan club.

- Plus dur que la vôtre, il faut croire.
- Ouch... Touché ! Blaguais-je d'un accent américain, propre à mon monde.

Malheureusement, mes journées ne se limitent pas à être entouré de jolies filles ou à boire ! J'aurais vraiment la belle vie si c'était le cas ! Enfin, même si mon travail quotidien est sûrement plus compliqué et fatiguant que ce que peut imaginer cette fille, je refuse de m'en plaindre.
En ce moment, tout ce passe pour le mieux ! J'ai beaucoup de travail, mais mes différents trafics se développent et j'augmente chaque jour le nombre de mes prospects et de mes hommes. Être un dirigeant a ses avantages.

Je ricane donc et pose la main ma poitrine gauche, mimant la douleur.

Disons que moi aussi, j'ai mes problèmes. Les filles là-bas me collent pour ma célébrité et mon argent. Je ne vais pas m'en plaindre, mais elles sont aussi plates qu'un pancake. Au bout d'un moment, les conversations se ressemblent, les flatteries aussi... Bref. Je veux juste discuter !

Je la remarque sur la défensive et ajoute donc : "Je peux au moins ?".

Je me tourne doucement vers elle, me redressant sur mon siège. Je tire un bon coup sur ma cigarette, envoyant une large bouffée vers la salle.

Commençons déjà par les présentations, je m'appelle Logan Reeves, ou Smile si vous préférez. Et vous ? Dis-je en lui présentant ma main.

Je lui laisse le temps de répondre, puis continue.

Et qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Le boulot m'a l'air fatiguant vu ce que vous avez dans le verre !

Je ricane, pointant du doigt son verre.

Je regarde ce "Smile" lorsqu'il m'évoque ses problèmes. Houla, du haut niveau ! Là où des gens n'arrivent pas à se payer un loyer, voire même à manger pour sa famille, môssieur trouve les filles qui l'entourent trop plates et sans grand intérêt. Qu'il ne se plaigne pas d'en avoir autour de lui déjà, d'autres n'ont pas cette chance. Je reste très curieuse de ce qu'il va trouver d'innovant avec moi.

J'hausse donc les épaules, lui laissant indirectement le loisir de faire la conversation si ça l'enchante. Sans même faire attention à sa main tendue, je souffle une autre bouffée de fumée, m'amusant à faire des rond avec.

- Moi c'est Andréa.

Je fais tournoyer le contenant de mon verre avant de me décider à en prendre une gorgée. J'ai presque faillit m'étouffer sur la question au sujet de mon job. Je toussote, mon poing dissimulant mon léger sourire narquois et je ne peux m'empêcher de lui répondre avec sarcasme.

- Oh oui, le boulot est très difficile ! Puisque j'en ai pas en fait ...

Du moins, pas encore. Mais ça, il n'a pas à le savoir. J'observe un moment le fond de mon verre, presque vide. Même si j'aime ma tranquillité, je dois admettre que le soudain silence et le regard soutenu et abstrus de Billy deviennent pesant. Mes yeux font la navette entre le barman et Smile avant de me convaincre de continuer la discussion.

- Et vous travaillez dans quel domaine ? Musique ? Cinéma ? Émission de télé-réalité ?

Je ne regarde jamais la télé et m'intéresse encore moins aux gros films récents, se résumant souvent à des œuvres de super-héros qui se ressemblent tous entre eux. Pas étonnant que je ne connaisse rien aux célébrités qui peuplent nos murs. Demo serait plus à même de m'en parler. Un rictus plus tard, je m'étonne à faire de l'humour.

- Mafia peut-être ?

Je ricane à ma dernière phrase et la conclut en buvant d'une traite le reste de ma consommation. Je suis suffisamment bien placée pour savoir que l'habit ne fait pas le moine, mais je doute qu'une type comme lui soit de cette trempe.

Voyant qu'elle me laisse tendre la main comme un je-suis-un-bisounours, je la ramène à moi et me serre moi-même à la main en ricanant. Elle reste particulièrement froide devant moi, intéressant... Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres derrière mon masque. J'ai bien fait d'aller la voir, ça faisait un moment que je n'étais pas tombé sur une femme comme ça ! Enfin... Si on ne compte pas ma patronne et sa secrétaire. Elles sont spéciales, elles.

Pas de job ? Alors c'est la recherche de boulot qui la met dans tous ses états ? Ou une rupture ? À moins qu'elle ne soit une ivrogne comme Rubis, ou une créature qui n'a pas à avoir peur de l'alcool comme moi... Elle ne relance pas la conversation, me laissant là avec le silence... Je m'occupe alors en buvant plusieurs gorgées de whisky, espérant au fond qu'elle pose à son tour une question. Je ne compte pas non plus être le relou de service.

Et vous travaillez dans quel domaine ? Musique ? Cinéma ? Émission de télé-réalité ?

Yes ! Une réponse ! Je vais m'y tenir, même si je dois faire mon CV !

Mafia peut-être ?

Je manque de recracher l'alcool dans ma bouche, surpris par cette remarque. Je tourne un œil vers elle et découvre son sourire. Une blague... Juste une blague... Elle ne pouvait pas être plus proche de la vérité avec cette vanne ! Mon masque me permet de cacher cette seconde de surprise... Après tout, j'ai de l'expérience là-dedans. Je sais garder une pokerface sans trop de problèmes.

Ahah ! Je n'en suis pas fier, mais j'en ai été autrefois dans mon monde. Mais je n'ai pas fait la même erreur ici. L'Entre-Monde, c'est ma deuxième chance... J'ai donc décidé de créer ma boîte dans la sécurité immobilière ! Si vous avez besoin d'avis d'experts pour votre bien immobilier, n'hésitez pas. Nous faisons ce qu'il y a de mieux !

Je lui présente une carte, puis la pose sur le bar comme ça, je ne me prendrais pas un second vent. La boîte en question existe bel et bien, c'est un des business "légal" que je dirige. On installe la sécurité et nous utilisons les plans pour voler la baraque si des choses nous y intéressent, tout en faisant en sorte de falsifier les enregistrements caméras ou les détecteurs pour montrer au pigeon que le matériel fonctionne bien. J'en suis fier de celui-là.

J'espère que mes efforts pourront racheter mes crimes passés...

Je soupire et baisse la tête, mimant la tristesse, puis la relève légèrement en me tournant vers elle.

Et vous ? Vous croyez à la seconde chance ?

Beaucoup de mafieux ne font ce "boulot" que par nécessité. Qui ne croirait pas à ce bullshit de seconde chance ? Il y a tellement de personne qui ont fui en Entre-Monde pour échapper à leurs crimes... Et au fond j'espère même que des sanctuaris aient vent de ça et se disent qu'utiliser les conseils de Smile soit une bonne idée... Je pourrais sûrement avoir des informations sur des enquêtes au passage !

Un mafieux repenti, parfait, je ne pouvais pas tomber mieux ... J'ai l'impression de les attirer comme la peste.

Je l'écoute silencieusement déblatérer ses histoires de salut et de sécurité immobilière. Sécurité ? Pour un ancien malfrat ? Le comble de la c***erie. Tout en soufflant de la fumée, je baisse le regard sur sa carte de visite. Il a le culot de m'en donner une en plus. Crois-moi, mec, jamais je ne t’appellerai pour ça. Sauf pour une potentielle enquête, bien sûr.

Je lève le regard devant le comptoir, reprenant une grande bouffée de ma clope que je bloque dans mes poumons. Cette histoire de mafia me fait doucement découler des souvenirs. Une partie décharnée de ma vie que même le plus puissant Trou de verre ne pourra pas effacer - et c'est pas faute d'avoir essayé. Mon père. Mon ancien amant. Elle. Je recrache la fumée dans un souffle, effaçant au passage ces noirs pensées lorsque cette question résonne dans mon esprit.

- Et vous ? Vous croyez à la seconde chance ?

- Non.

Et je suis catégorique là-dessus. Ce qui est ironique, en voyant la tronche de mes débuts dans l'Entre-Monde. Mais après tout, on m'a menti. Elle m'a menti. Pendant des années. Je croyais en l'amour, ce n'était qu'illusion et manipulation. P**ain, je suis venue ici pour oublier tout ça et penser à autre chose, voilà que ça me rattrape au galop !

- Pour moi, quelqu'un qui a détruit des vies reste quelqu'un qui a détruit des vies.

Je fais glisser mon verre sur le comptoir en direction de ce pauvre Billy qui me surveille en permanence et qui prend mon commentaire en plein vol. Sans le contexte, le pauvre ne doit rien comprendre.

- Billy, sers moi un autre verre, s'il te plaît.

Sans essayer de discuter, il se met à la tâche. Le pauvre Smile va certainement se braquer après une remarque pareille, voire même repartir avec ses minettes, mais dans le fond je m'en fiche. En même temps, c'est lui qui est venu me parler. S'il est déçu du voyage, c'est principalement de sa faute. Dès que mon verre est plein, je le lève légèrement et lui jette un regard presque amusé.

- Aller, à votre tentative de vous racheter.

Je bois une gorgée. Ce n'est pas parce que je suis quelqu'un de trop terre à terre qui ne croit pas en la rédemption que je ne peux pas en rire.

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