Boss busters

La fiche volait... Elle volait... Rien d'étonnant en Entre-Monde vous allez me dire, mais quand vous avez vécu les mêmes choses que moi, les magiciens vous fichent la trouille. Non, ce n'est pas vraiment de la trouille en fait, plutôt de la haine. Les mages corrompus de mon monde utilisaient cette même magie, la télé-truc. En plus de ça, je me collais une coéquipière méfiante ! Cassandre... Elle voulait me faire gober ça ? De ce que je voyais sous cette capuche, la créature n'avait rien d'humaine... Autant dire qu'il y avait meilleur comme mensonge.

Faut croire. T'as déjà fait ça au moins ?

Manquait plus que ce serait une novice ! La fiche me revint sur la tête et je la repoussais pour lire ce qu'elle voulait. "Tern"... C'était le premier mot que je voyais. Parfait. Je connais le quartier au moins. Même si on me connaît, je préférais être là-bas que dans un quartier de bouseux.

Ok. Tu connais le perçant ? Suffis de prendre ma main et on sera à Tern. Dis-je en lui tendant la main.

Je préférais tout expliquer. Ce serait c** que je me batte avec "Cassandre" à cause de sa méfiance. Je n'avais pas vraiment besoin d'elle pour un assassinat, mais bon, faisons les choses dans les règles et sans sortir de l'ordinaire pour une fois.

Nous arrivions dans le beau quartier de Tern ! Pollutions et immeubles à foison ! Aaaah... Mon chez-moi. Je me tournais vers ma partenaire et lui fis signe de me suivre. Avec sa cape de clodo, elle se faisait trop remarquée.

Déjà, on va t'habiller à la mode Ternoise. T'es trop voyante avec tes... Trucs. Faudra aussi trouver des infos sur notre type. Soit on va voir le commanditaire, soit on cherche avec ce qu'on a. Au choix.

Je m'arrêtais devant la première boutique de fringues que je trouvais et lui laissais y aller après lui avoir donner deux trois billets. J'allais pas non plus lui tenir la main tout du long...

- C’est ma routine.

Simple, clair et efficace. Est ce qu’il me prend pour une débutante ? Si je suis recherchée par les Sanctuaris ce n’est certainement pas pour que dalle. J’ai juste fait manque de discrétion à cause de mes anciens collègues de mission, voilà tout.

Il me traite telle la pire des gosses. Comme-ci il m’apprend comment marche un Perçant. Je n’ai juste jamais eu les moyens de pouvoir m’en acheter un, je ne vais pas me répéter sans cesse les raisons. Sans même le regarder, je pose mon index sur son titre, mon majeur sur la paume de sa main.

Nous voilà sur les lieux et il me dirige vers une rue sans trop de passage et là, la plus belle blague que j’ai pu entendre. Me mettre à la mode “Ternoise”.

Je lui ricane au nez, sans prendre en considération sa réaction. Puis m’arrête soudainement lorsque je sens son regard pesant sur moi. Semble t-il, ce n’était pas pour plaisanter. Il faut dire qu’il n’a pas vu ma forme complète vu que je suis cachée sous cette miteuse cape. Mais il ne va pas être déçue du voyage.

- Ne pas me faire remarquer tu dis ?

Je retire alors ma capuche et enlève l’attache au niveau de mon cou, tenant la cape à une seule main et exhibant mon petit corps de déesse du désastre.

- Et bien je te souhaite bien du courage ! À moins que tu ais une de ces noix alchimiques, tu vas avoir beaucoup de mal à me faire dissimuler dans la foule !

Je porte un sourire plein de malice sur les lèvres. Les vêtements que l’on vend dans les magasin de Tern ne s’adapte qu’aux humanoïdes de “taille normale” en règle générale. Aucune considérations pour les autres espèces …

- Alors, tu préfères que j’y aille ainsi ?

Elle riait. J'ai dit une c****rie ? J'ai un truc sur le nez ? Entre les dents ?.. Elle finit par retirer sa capuche et je découvre le corps d'une vache. Pardon. Une créature noire et blanche avec des oreilles de trois kilomètres de long. Je baissais mes lunettes de soleil pour mieux la voir et les remettait rapidement.

Wow. C'est... Ouais.

Comme elle le faisait remarquer, ça allait effectivement être dur de la planquer sous un sweat. J'avais déjà vu des gobelins à la mode Ternoise, mais je n'avais aucune idée où ils avaient eu ces vêtements. Chez une boutique spécialisée petite taille ? Après tout ça existe pour les grandes...

Enfin bon, je n'avais pas les adresses, et je n'avais pas envie d'appeler mes sources pour ce genre de bêtises. Je rayais même l'idée des couturiers qui réalisaient mes costumes sur-mesure, ça prenait trop de temps.

Ok, ok... J'ai compris, remet ta capuche. Même si ça existe ça prendrait trop de temps d'aller t'habiller. Ou alors... Reste-là. J'arrive.

Je partais à l'intérieur de la boutique et ressortait une dizaine de minutes plus tard avec de quoi la couvrir.

Rayon enfant. Dis-je avec un sourire moqueur en lui donnant les vêtements.

Je repris finalement avec une voix un peu plus sérieuse.

Si ça ne te va toujours pas, on va faire sans. On fait le boulot fissa et on repart à Cerclon. Ok ?

C'est la réaction que j'attendais de ce type. Dans tous les cas je me ferais remarquer alors le pauvre est mal barré. Il prend finalement la décision de me laisser de côté le temps que faire je ne sais quoi.

Pendant ce moment qui m’a paru être une éternité, mon coéquipier se présente avec des vêtements pour enfant. Des vêtements … pour enfant … Ce mec a décidé de se payer ma tête jusqu’au bout. Je penche la tête de haut en bas et en regardant avec dégoût le vêtement.

- Garde ça pour ton gosse ouais, on va faire sans.

Tant pis pour la discrétion. Hors de question que je me ridiculise avec ce … truc, j’ai pas d’autres mots.

- Tu te rendras dans le bâtiment comme le dernier des Ternois, je te suivrai à la trace en frôlant les immeubles et en traversant les ruelles parallèles s’il le faut.

Dans la limite du possible de ma lévitation. Je suis déjà bien limitée à ce sujet. Je jette ma cape dans la poubelle la plus proche et nous nous dirigions vers l’appartement de notre cible.

Je le laisse s’avancer, prenant soin de ne pas emprunter les mêmes passages que lui, tout en gardant un oeil sur lui. Les habitants de ce quartiers ne regardent pas plus loin, voire plus haut que le bout de leur nez …

Je profite que certains grands bâtiments fassent beaucoup d’ombre pour m’y faufiler, tout en épiant mon comparse. Le problème étant que certains sont complètement vitré. Les architectes de nos jours …

Owen s’arrête au pied de l’un d’entre eux, certainement celui du fameux patron. Me trouvant dans la rue en face et la route plutôt affluente, je fais un détour pour le rejoindre en catimini et ce n’était pas gagné …

Plusieurs minutes plus tard, le temps de retrouver mon chemin et d’éviter les passants, me revoilà dans une ruelle qui longe l’appartement. Je dépasse juste ma tête de derrière le mur pour m’adresser à ma coéquipier qui se trouve juste au bord.

- Bon, on entre ?

C’est que je n’avais pas la journée à y passer.

Je hochais de la tête en direction de "Cassandre". Le plan était enfin donné, enfin si on peut parler de plan pour un truc aussi simple, et je me mis en route en lui faisant un dernier signe pour l'envoyer dans les ruelles. Je connaissais bien Tern, autant dire que si c'était moi qui étais à sa place, j'y serai encore plus rapidement que celui dans la rue.

Je remis mes écouteurs, la musique avait dérivé sur une véritable perle. Une musique de film qui m'inspirait deux trois paroles.

If there's a boss who's an asshole to you ? Who you gonna call ? Boss busters !

C'est à moitié dansant que je partis vers l'appartement du futur mort. Le nom de rue ne me dit rien du tout et je finis par user de mon téléphone pour savoir où se trouvait l'appartement. Après avoir su dans quel coin l'appart se trouvait, je me mis en route seul. La musique passait sur Miami de Will Smith.

Quartier business, commercial, puis des habitations. On arrivait dans un quartier assez aisé tout de même. Les appartements étaient pour la plupart plutôt grands dans le coin. On était néanmoins très loin de ma penthouse et du quartier où elle se trouvait.

Je m'arrêtais devant l'appartement en me demandant où j'allais bien pouvoir rentré. Force ou bluff ? Et pour du bluff... Comment ?

- Bon, on entre ?
- Attends.

Interphone ou coup dans la porte... Je regardais au-dessus, il y avait de grandes chances que l'appart du boss avait un balcon. Je regardais autour de moi, pas grand monde. On va tout de même passer par la ruelle pour être sûr. Après m'être assuré que personne ne me regarde, je rejoignais ma partenaire pour discuter.

Au choix. On passe en force par la porte d'entrée, on bluffe à l'interphone, mais vu l'heure il y a peu de chance qu'il soit là actuellement. Il doit être au bureau. Et la dernière solution, on rentre par le balcon. Je vais avoir peu de mal à monter là-haut, à toi de me dire si tu y arrives, je peux te porter aussi.

Je réfléchis un petit moment et repris.

Sinon, on peut aussi le rejoindre à son boulot. Si on fait le coup sous forme de vol, de braquage ou de prise d'otages, on pourra même faire passer l'assassinat comme un petit problème de parcours. Il y a aussi le choix d'attendre l'heure où il sort pour l'amener dans un coin tranquille.

On avait beaucoup de possibilités pour ce coup. Le meurtre du boss avait l'air plus simple finalement, surtout vu son appartement, je le voyais mal avoir un garde du corps ou autre chose du genre.

S'il a des gosses ou une femme, on peut aussi les prendre en otage pour le ramener. C'est mieux de tous les tuer qu'en tuer qu'un seul, plus humain. Rajoutais-je. Alors ? Une préférence ?

J'avais les miennes, mais je préférais entendre les siennes. Ça ne changeait pas grand chose dans tous les cas.

Ses plans sont aussi judicieux les uns que les autres. Autant être franche, c'est des personnes fortes de propositions comme ça qu'il m'aurait fallu dans mes précédentes missions.

- Je t'avoue avoir un penchant pour la prise d'otage familiale. Après, à vérifier qu'il ai bel et bien une vie de famille.

Je réfléchis un moment avant de me rendre compte d'un autre détail.

- J'aurai pu user de ma lévitation pour aller en haut mais c'est bien trop risqué, je me ferais vite repérer avec les baies vitrées et nous ne savons pas à quelle étage il se trouve. Le meilleur moyen de répondre à tous ça c'est le bluff à mon avis.

Réfléchir calmement et posément au avantages et aux risques, avoir un plan. Ça me manquait tiens …

Et les questions s'enchaînent, quel type de bluff ? Je ne connais pas comment fonctionnent les systèmes de protection d'immeubles dans ce quartier, j'ai vécue et tué bien trop dans ma grotte pour savoir quoi que ce soit. Vivres dans les Fumeroles à longueur de temps n'est peut-être pas la meilleure des idées.

Il va falloir que je mise sur mon coéquipier pour ça, je n'ai pas envie de faire capoter cette mission qui se présente sous les meilleurs auspices pour moi.

- Si tu sais utiliser cette … machine à l'entrée de l'immeuble, je te fais confiance. - Chose rare pour le noter. - J'ai bien trop vécu dans ma grotte pour connaître son fonctionnement. Les seules idées qui me viennent en tête seraient une personne à qui il doit de l'argent. Un huissier, inspecteur des impôts ou quelque chose du genre.

Puis naturellement, une autre idée bien ironique me vient à l'esprit.

- Ou Sanctuari …

On allait bien s'entendre avec Cassandre. La prise d'otages de la famille était ma seconde préférée après le braquage/prise d'otage du bureau. Je lui hochais de la tête, un sourire aux lèvres.

On peut vérifier en allant chez lui, comme je t'ai dit, il y a peu de chances qu'il soit chez lui actuellement. Ou alors...

Je sortais mon téléphone et cherchais le nom du boss sur les réseaux sociaux. Bingo. On avait un match ! Une fille et une femme revenaient souvent sur ses photos. Sa gosse devait avoir 6-7 ans.

Regarde. Dis-je en lui montrant l'écran de mon portable. Il a une famille, c'est bon. On peut tout de même rentrer pour en apprendre plus, même si je peux avoir pas mal d'infos là-dessus, on ira sûrement plus vite en entrant. En plus, si on a de la chance, on peut peut-être choper quelqu'un.

Restait à choisir comment on allait bien pouvoir entrer. Ma coéquipière me confiait qu'elle aurait pu monter seule mais comme elle le soulignait bien, ce n'était pas la meilleure des méthodes... Trop risqué.

Elle proposait le bluff, pourquoi pas, en espérant que quelqu'un soit chez lui, enfin ça ne coûtait rien d'essayer de toutes manières. Sa dernière remarque me plaisait énormément comme on pouvait si bien le voir à mon sourire. Le culot... J'adorais ça ! C'est qu'elle me plaisait bien la petite !

J'aime beaucoup l'idée du Sanctuari, mais encore, il faut qu'il y ait quelqu'un chez lui. Mais t'inquiètes, j'ai une autre méthode pour rentrer. On va attendre que quelqu'un sorte ou entre et je rentrerai. Je te ferais venir un peu plus tard quand il y aura personne. Vu ta tenue, on est cramés sinon.

J'avais failli oublié la base des bases... Même les gamins étaient capables d'y penser alors pourquoi pas nous ! Je sortais de la ruelle et tournais dans la rue pour patienter, bougeant la tête au rythme de la musique. Quelques minutes... Des dizaines de minutes... Enfin ! Au bout d'une bonne demi-heure, il y avait une sortie, j'en profitais pour passer en remerciant l'elfe citadin.

Cinq minutes plus tard, j'ouvrais la porte et appelai Cassandre, il n'y avait pas de bruits à l'intérieur, et personne ne regardait de l'extérieur.

Bon, on y va. J'ai regardé les boîtes aux lettres, il habite au numéro 59.

Je me rend compte que les nouvelles technologies du coin sont clairement pratiques. Si des personnes suffisamment stupides affichent leur vie entière sur ce genre d’outils, nous pouvons savoir tout d’eux : leurs déplacements, leurs familles et proches. Il est plus simple de les piéger ainsi. Il faudra voir à l’avenir pour que je m’y mette. Problème, est ce que je ne vais pas moi-même tomber dans ce piège ?

Attendre que quelqu’un rentre ou sorte pour pénétrer le bâtiment est une bonne solution mais l’attente se fait ressentir. Une demie-heure à rester coincée dans mon coin de mur avant de pouvoir entrer à mon tour. C’est frustrant.

Une fois à l’intérieur, nous savons désormais le numéro de la porte du patron. Nous montons les escaliers. Au vu des numéros après deux étages, je repère que les dizaines se réfèrent au numéro de l’étage, je soupçonne donc que nous devons aller au cinquième. Super …

Mais dès arrivés au troisième, deux jeunes femmes parlaient entre elles, juste devant l’accès au quatrième. Certainement deux voisines qui parlent de la moindre futilités. À ma vue, des chances qu'elles me remarquent. Je stoppe net mon coéquipier et lui chuchote.

- Il y a des bécasses là. Il va falloir que l'on trouve un moyen de leur détourner l'attention, elle vont direct nous griller sinon.

Je regarde autour de moi s'il n'y a pas quelque chose avec lequel je peux jouer à mon tour. L'une a un sac de course. Parfait.

Restant cachée derrière mon mur, je m'élève dans le but de voir le contenu de son sac et fait léviter le premier objet qui me tombe sous la main, le faisant lever jusqu'au niveau de leurs visages. Entre l'une qui se demande ce qu'il se passe et l'autre qui prend déjà peur, leurs réactions sont juste à mourir de rire, je dû clairement me retenir. Je finis par balancer violemment l'objet dans le couloir à l'opposé de nous pour que la propriétaire le récupère sans détourner le regard sur nous. Ça laisse un moment de battement pour mon collègue et moi de vite passer au quatrième.

Nous voilà enfin devant la fameuse porte 59. Je tend un bras vers la porte en lui présentant.

- À toi l'honneur.

On finit par s'arrêter au troisième et ma coéquipière m'alerte de la présence de deux commères. Je soupirais, préparant mon titre Unelma pour créer quelques illusions histoires qu'elles posent leur attention sur autre chose que nous. Cependant, la créature à mes côtés fut plus rapide. En un tour de main, elle fit volé une aubergine sous le nez des deux femmes puis l'envoya dans le couloir !

Pratique !

Je la suivis dans les marches, et hop nous étions passés. Quatrième puis cinquième. 51... 56... 59 ! On arrivait enfin ! Je me plantais devant la porte et réfléchissais. On avait plusieurs choix: sonner pour voir si quelqu'un était là, forcer l'entrée, ou... L'ombre verte. J'essayais la première option. J'attendais. Rien.

Bon, il y a personne.

J'allais directement à la trois, c'était plus sûr. Utilisant un de mes pouvoirs fraîchement acquis, un portail étrange se forma devant moi et un gobelin encapuchonné en sorti, l'air agacé, il tendait sa main verte vers moi et zieutait ma coéquipière.

Tu connais la rengaine "boss". Aboule l'oseille et j'écoute tes problèmes. D'ailleurs, tu fais quoi avec "Meïna" ? C'est pas de la demi-portion en plus. Même prime que toi !

Mon maître espion... Il avait beau être bon, c'était un casse pied de première. Obligé de le payer pour le moindre service, et je ne parle même pas de ses indiscrétions, il se sent toujours dans le devoir de ramener sa science... Enfin, au moins, j'avais le vrai nom de la chose.
Je fouillais dans mon porte feuille et lui donnais plusieurs grosses coupures.

- Voilà pour toi, maintenant ouvre la porte et dégage.
- C'est pas des faux, hein ? Nan, t'as pas encore commencé ce trafic-là, c'est vrai ! Enfin ça va le faire. Ta porte, elle est déjà ouverte, et je suis déjà parti ! Je ne compte pas traîner dans un endroit où je gagnerais pas plus de frics dans tous les cas.

Je soupirais pendant que Zeet s'occupait d'ouvrir la porte avec ses outils. Il se retournait souvent et jetait des regards méfiants vers Cass-... Meïna. Ce n'est qu'en très peu de temps qu'il finit par annoncer : "FINI !". La serrure n'avait pas une trace.

- Génial. Maintenant, oust.
- Ouais, ouais ! Je me casse !
- Ah, attends ! Tu me préviens si les gens sur la photo que je vais t'envoyer entrent dans l'immeuble, ok ?
- Reçu patron ! Mais... Tu sais ce que je veux, hein ?

Je lui donnais ce qu'il voulait, et envoyait sur une ligne "sécurisée" les infos dont il avait besoin. Le gobelin partait en s'accrochant aux rambardes, grimpant et descendant le long des murs. Je n'avais pas à m'en faire pour la discrétion de celui-là. Même dans les coins tranquilles, il continue avec ses habitudes étranges de gobelin voleur et assassin... Une véritable ombre.
J'ouvrais finalement la porte, elle donnait sur un grand salon, on était loin de chez moi, mais ce n'était pas si mal.

Plus qu'à fouiller... On doit pouvoir trouver un double des clés, les infos sur l'école de la petite et le travail de sa femme, ou les horaires de tout ce bazar. Je ne sais pas si on peut tout trouver, mais il faut au moins qu'on puisse attraper l'une de ces infos.

Je rentrais avec elle et fermais la porte. Plus qu'à fouiller.

Cet homme a un gobelin en guise de serviteur. Enfin serviteur, c’est vite dit vu qu’il lui raque de la thune en échange … Cet homme est décidément plein de ressources. Mais des frissons me parcours l’échine lorsque ce sous-fifre prononce un nom.

Mon nom.

Du mieux que je peux, je tente de garder mon calme. Mais … comment ? Comment ce monstre a pu avoir des informations sur moi ?! J’excelle dans l’assassinat mais je n’en suis pas pour autant une pointure dans le domaine du crime dans l’Entre-Monde ! Et si ma prime est aussi élevé que ce type, mais à combien la somme peut-être ?

Je me torture l’esprit avec ces questions alors que la porte est désormais ouverte et qu’Owen me donne des instructions. Je le regarde droit dans les yeux. Cet homme est vraiment plein de ressources, trop même … Il va falloir que je sois vraiment sur mes gardes.

L’appartement est très grand, très lumineux, très décoré, trop peu pour moi. Et vu le nombre de meubles et de pièces qu’il y a, on va encore prendre un temps fou pour trouver des informations.

Je me dirige vers une pièce accessible que par un fin couloir. Le choix entre deux portes, j’en ai prit une au pif. La chambre de la petite. Du rose partout, des licornes et des princesses. Mais qu’ont les enfants à aimer ce genre de choses ? La recherche n’a pas été fructueuse. Pas même une information sur son école. Je passe alors à la deuxième pièce. La chambre des parents.

Une fois de plus pas grand chose, à part de la lingerie, objets intimes et bijoux. Si j'avais une poche, je me serais bien fait plaisir. Je retrouve alors Owen dans le salon.

- Rien de mon côté.