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Re: En apesanteur - suite

Dim 6 Oct - 15:42


Toastaéro-42 resta donc immobile, dans des *bips* incessants, sûrement d'autres calculs. Et même pas un peu de pain grillé pour accompagner ma lecture si elle devait durer 6 heures...
Heureusement, la séance fut écourtée et de beaucoup. Un homme-loup à la chevelure de neige se présenta. Sa musculature marquée me ferait presque passer pour un maigrelet. Et son apparente assurance lui donnait comme une aura.
Il se présenta sous le nom de Gabu, et me signala qu'il remplacerait Haru. Je lui serrais la main aussi chaleureusement qu'il me l'avait tendue.

- Richye Erelm. Enchanté également. J'espère que nous pourrons participer à cette expérience dans de meilleures conditions qu'avec ma précédente équipière. Toastaéro-42 vous a expliqué le déroulement ?

- Toute explication supplémentaire retarderait l'expérience et l'obtention des résultats ! Ceci serait un paramètre inacceptable ! Veuillez embarquer dans vos couchettes, que les tests puissent commencer !

Le robot commença à s'agiter intérieurement si fort que je finissais par me demander comment il pouvait encore tenir en un seul morceau. Il était drogué aux expériences, ou ça se passait comment ? Ils avaient dû oublier de lui souder la pièce de la patience, si tant est qu'il en existe une.

- Même mon bec Bunsen est plus chaleureux... Bon, ne le faisons pas attendre plus longtemps.

- Et mon matricule est Aéro-42 !

J'invitais mon nouvel équipier à monter sur sa couchette.

- Attention, ça secoue... un peu... quand cette machine bizarre se met en marche. Et après nous passerons 8 heures à flotter comme des bulles de savon.

Par le hublot, l'agacement du maître de l'expérience était palpable. Mais son air si sérieux et coincé, il en était amusant de jouer un peu sur ses "nerfs". Mais j'y pensais, j'espère que je n'avais pas la même tête quand j'étais plongé dans mes livres et mes propres expériences.
Richye Erelm
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Re: En apesanteur - suite

Mar 8 Oct - 10:09


Le bel homme que j'accompagnai pour cette mission était bien chaleureux. Tant mieux. Cela contrastait drastiquement avec le caractère de "Mastico" qui nous ordonna de nous rendre dans des sortes de couchettes à l'intérieur d'une cabine. Un brin intime, certes, mais bien moins séduisant avec les sangles qu'il les accompagnait.

Nous nous dirigeâmes donc vers elles et j'écoutai attentivement les instructions de Richye. Tant qu'à continuer dans la plaisanterie, j'en rajoutai auprès du robot teigneux qui nous supervisa.

- Monsieur Erelm a eu au moins la gentillesse de m'expliquer. N'est ce pas Mastico ?!

Je parlai bien fort sur la dernière phrase, espérant que le tas de boulons m'entende même à travers le hublot dans lequel il nous observa. Mais ce dernier ne régit pas. Peut-être qu'il avait enfin comprit notre petit jeu, au blondinet et moi.

Je me sanglai fermement - du moins je l'espérai - et m'emmitouflai dans le petit "cocon" douillet. S'en était presque étouffant mais si c'était le protocole, je dus me résigner à le suivre. Dès que Richye fût prêt à son tour, Mastico s'adressa à nous.

- Cobayes organiques, prêt pour le départ ? 3…..2…..1……

L'homme avec moi ne plaisantait pas lorsqu'il parlait de secousses. La mâchoire serrée et les oreilles lupines plaquées vers l'arrière, je subis la sensation désagréable de compression, s'en était à vous en faire retourner le coeur. Les yeux froncés et les poings fermés, je n'imaginai pas que pour une fois, la voix métallique et grisillarde du robot puisse devenir une douce délivrance.

- Phase de décollage terminée. Vous pouvez détacher vos sangles.

J'ouvris un oeil, circonspect. Rien n'avait vraiment changé, à part la couleur de la diode rouge - maintenant verte - et cette désagréable sensation de flottement qui me restait sur l'estomac. Je détachai mes sangles de mes mains fébriles et tremblantes. Dès que je fus libéré de mes chaînes, je m'apprêtai à rejoindre mon collègue cobaye, un sourire aux lèvres.

- Vous allez b- Oh put… !

Je retins un juron de tous les diables. Je n'avais plus appuie sur quelconque surface … et je flottai, réellement ! Comme dans les films d'astronautes. Mais bon sang, je ne pensais pas une seule seconde que la sensation était si perturbante ! Dans les scènes d'apesanteur, ils ont plutôt l'air de bien aller, même de profiter. Là je n'ai presque qu'une envie : celle de retrouver la terre ferme.

- Vous avez 96,7% de chance d'avoir la nausée lors de vos premier envols.

Je rêve ou je sentis presque de la satisfaction dans cette phrase ? Je répondis donc à sa remarque du tac au tac.

- Merci de nous avoir prévenu à temps, Mastico.

Je tentai de trouver appuie sur l'une des parois, faisant comme-ci que je … nageai ? Tout en me rapprochant de mon camarade.

- Tout va bien pour vous ?
Gabu Van Derel
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Re: En apesanteur - suite

Jeu 31 Oct - 10:32


Je subissais une nouvelle fois ce “décollage”, et si l’état de panique totale de Haru ne m’avait pas fait temporairement oublier mon propre état de santé, mon estomac manifestait son mécontentement à grands coups de violentes crampes… Ce à quoi Toastaéro-42 nous prévenait… maintenant.

Gabu manifesta une inquiétude à mon égard.

- Ça va, j’ai juste… le ventre en vrac, mais… ça va passer… enfin je crois. Mais il a pas l’air d’être un foudre de guerre, notre… “Mastico”. Et vous ?

Enfin, je disais cela, mais dans combien de temps ? Et ma trousse alchimique qui n’avait rien pour pallier à ça… J’espère qu’AéRo-42 à quand même pensé à un support médical.

- AéRo, d’ici combien de temps cette nausée va disparaître ?

- Analyse… Estimation… Le temps que vos oreilles internes s’habituent, cela peut grandement varier d’une espèce à l’autre. Pour un humain, ce temps est estimé en théorie entre 10 et 15 minutes. Dans la pratique, aucune mesure n’a encore pu être réalisée. Veuillez nous consigner en détail vos symptômes et leurs évolutions.

- Sérieusement ?

Je me tournais vers mon compagnon lupin.

- J’espère que votre... équilibrioception est plus performante que la mienne, sinon nous… sommes bons pour passer un sale quart d’heure… sans mauvais jeu de mots.

Mon estomac continuait de faire de la balançoire. Flotter comme ça dans cet espace confiné avait quelque chose de surprenant et de plaisant, mais ce serait plus appréciable sans cette nausée affreuse... Pour passer le temps plus vite, je décidais de lancer un brin de conversation.

- Au fait Gabu, une raison particulière... vous a motivé à venir faire cette mission ? Mis à part un amour inconditionnel pour les nausées et le mal de tête.


De mes oreilles à mes tempes, je sentais une douleur qui allait et venait par pulsations. Je priais de tout coeur que mon oreille interne s'habitue vite, mai vraiment vite, à cette sensation de flottement. Quant à mon humour, gravité ou non, il restera au ras des pâquerettes, je crois.
Richye Erelm
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Re: En apesanteur - suite

Dim 10 Nov - 21:21


Si j'avais bien comprit d'après Mastico, la nausée ne partira pas de sitôt ... Je commençai presque à regretter cette mission. Jusqu'à revoir le minois de mon collègue, heureusement qu'il était là. Seul avec ce robot de malheur, j'aurais passé un sale quart d'heure. J'en faisait des rimes ...

J'ignorai totalement ce qu'était un équilibr...ception - ne connaissant que l'anatomie pour bien d'autres raisons - mais si c'était une histoire d'oreille interne, est ce que le fait qu'elles étaient animales et plus grandes que celle d'un humain allaient m'impacter plus que de raison ? J'appréhendai ... Malgré tout, je ris légèrement à sa remarque. Discuter avec lui me ferait certainement oublier la désagréable sensation de mon estomac à être ballotté en permanence.

- Et bien écoutez, quelqu'un a demandé en urgence une personne pour remplacer un aventurier réfractaire à la Bibliothèque, je me suis donc dévoué.

Je tournai sur moi-même et me trouvai bientôt dos à mon interlocuteur. J'attendis que la gravité inexistante me replace doucement en face du jeune homme pour continuer mon discours.

- En temps normal, je suis courtisan du Love Hotel. Et pour changer un peu de mon quotidien, je me dis que faire des missions diverses permettent d'occuper mon temps libre et de me changer les idées.

J'osai un clin d'oeil à l'égard du jeune homme.

- Et qui plus est, rencontrer de charmantes personnes.

Il était clair que je le visais dans ma remarque. Il était l'archétype de l'homme propre sur lui, avide de science en tout genre mais qui cache une timidité et une sensualité au fond de lui. Après, peut-être me trompais-je. Mais trève de réflexions polissonne, je continuai de flotter - quitte à me retrouver la tête en bas - et luttai mentalement contre les maux de ventre et mon envie de laisser sortir à l'air libre tout mon précédent repas. Malgré ma position ridicule, je gardai mon sang-froid et continua la conversation comme si de rien n'était.

- Et vous Richye ? Vous participez souvent à ce genre de mission ? Et si oui, uniquement d'ordre scientifique ou vous êtes ouvert à toutes propositions ?

Dis ainsi, malgré ma voix neutre au possible, cela pouvait sonner tendancieux. Mais nous parlions de mission, cessez donc de voir de la luxure partout, même si je suis le plus mal placé pour le dire.
Gabu Van Derel
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Re: En apesanteur - suite

Lun 16 Déc - 15:10


La sensation de nausée partit doucement (bien trop à mon goût), et mon ventre me laissait un peu plus en paix pour laisser à mon cerveau le soin de suivre un peu plus la conversation.
Gabu tournait autour de moi, ou était-ce moi qui tournait autour de lui ? L'absence de gravité chamboulait mes repères dans l'espace. Avec ToastAéro-42 et son équipe qui nous observait de l'extérieur, j'avais l'impression d'être un poisson dans son bocal... excepté qu'un poisson n'a pas le mal de mer dans son eau.
Le lupin m'expliqua être le courtisan du Love Hôtel (j'avais lu dans un journal qu'il avait d'ailleurs été rénové du sol au plafond... ça pourrait peut-être valoir le détour que j'y retourne un jour), et qu'il délaissait son job de temps à autres pour des missions... grand bien m'en fasse qu'il eut été dépêché sur celle-ci. Et je n'aurais pas tiqué sur sa phrase à propos des rencontres, si le clin d'oeil flagrant n'indiquait pas que le compliment m'était à 3000 % destiné. J'en rougit un peu. Sa tentative de drague eut au moins l'effet de détacher mon attention sur mon état et celui de la pièce autour de moi (vu que la couchette semblait au plafond, je devais être la tête en bas). Mais je tentais d'esquiver l'assaut frontal du Li à la crinière blanche.

- Eh bien... merci, mais il est vrai que j'ai pu rencontrer des personnes hautes en couleurs. Et c'est toujours une surprise agréable de réaliser une mission avec de nouveaux équipiers.

Bon, on repassera pour Haru qui a fait une crise de nerf en pleine expérience, mais la présence de Gabu a déjà renvoyé ça à l'état d'un lointain souvenir.
La conversation allait bon train, même si flotter ainsi ne mettait pas en valeur ma grâce aérienne (en avais-je une d'ailleurs ?).

- J'aime beaucoup  participer à des missions qui me permettent de découvrir de nouvelles choses, que ce soit de nouvelles expériences, nouveaux lieux... ou nouvelles personnes. J'avoue que même si ça fait presque deux décennies que je suis ici, je n'ai quasiment jamais voyagé. J'ai longuement préféré la quiétude derrière les murs de Cerclon. J'ai mis un certain temps avent de me décider à partir à l'aventure... Et j'ai pu faire les rencontres les plus mémorables de ma vie.

Ma fille, Leiline, Ayren, Wergeld, Corben... la liste serait longue si je devait la détailler. Mais chacun d'eux est lié à une aventure extraordinaire, surprenante... ou loufoque. Un certain souvenir de mammifère palmipède me revenait à l'esprit.

- Mais aujourd'hui, je suis un peu plus sélectif sur la dangerosité des missions que je choisis... Non pas que je ne sache pas me défendre, hein... plutôt pour des raisons familiales et professionnelles. Et j'avoue avoir un penchant pour l'exploration et la découverte que de la chasse.

Il est vrai qu'aujourd'hui, mon poste d'Alchimiste me prenait déjà un certain temps, et je ne souhaitais pas abandonner Lilou trop longtemps. Je pense que je ne pourrait plus refaire cette mission d'escorte à travers le désert de Dun si l'occasion se présentait à nouveau. Mais ce fût une expérience passionnante, et deux rencontres pour le moins mémorables.

- Et vous Gabu ? Vous êtes plutôt chasseur ? Explorateur ? Quel style de mission vous intéresse le plus ?
Richye Erelm
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Re: En apesanteur - suite

Sam 21 Déc - 12:14


Il était vraiment craquant à rougir ainsi. De toute évidence, il n'avait pas l'habitude de recevoir ce genre de compliments de la part d'un homme. Étonnement, c'est vers eux que j'aime bien le faire, leur réactions sont toujours aussi amusantes. Bref, reprenons le cours de la mission.

Bien que nous eûmes des points commun en matière d'aventure, je me considérai un peu plus aventureux que lui. Après, ce fut compréhensible vu qu'il évoqua des "raisons familiales". Difficile de partir affronter des hordes de monstres lorsque quelqu'un nous attend de pied ferme à la maison. Cela n'empêchait pas ma nièce de partir chasser pendant que son compagnon se rongeait des sangs, cela dit ...

J'en eus presque oublié le mal de ventre avec notre discussion. Cela occupe l'esprit et le corps. Je continuai donc à lui répondre, ne maîtrisant pas pour autant mes trajectoires. Tantôt me rapprochant, tantôt m'éloignant de mon partenaire, me retrouvant dos à lui parfois et tentant du mieux que je pus de le regarder dans les yeux.

- Chasseur, explorateur, les deux me vont tout autant. Je ne suis pas difficile. Là par exemple, je suis venu pour rendre service. J'ai trouvé amusant de découvrir ce que ça fait, d'être en apesanteur. Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi désagréable pour l'estomac par contre ...

L'horrible sensation revint presque après ces quelques mots. Concentration, concentration. On se focalise sur Richye. Enfin non ... Sur la conversation avec Richye ...

- Après, une bonne chasse de temps en temps me permet de garder la forme. J'ai fait parti d'une garde royale dans le temps, je maîtrise donc le combat au corps à corps.

Je me retrouvai en position allongée, souriant et levant les bras vers le ciel.

- Pour résumé : Je suis quelque de très ouvert !

À peine ma fin de phrase fut prononcée que je perdis l'équilibre. Je sentis mon corps soudainement lourd et sans comprendre pourquoi, je tombai à la renverse, mon dos claquant contre le sol. Je hurlai sur le coup de la douleur. Heureusement, nous ne fûmes pas à plus de deux mètres du plancher ! Je vis mon camarade par terre et compris vite la situation : la gravité eut repris soudainement ses droits. Je me précipitai jusqu'au beau blond, malgré ma douleur dorsale et m'agenouillai près de lui.

- Richye ! Vous n'avez rien ?!

Furieux, je me tournai en direction de la porte, là où le stupide Ken supervisa son expérience.

- Mastico ! Qu'est ce qu'il se passe ?! - Hélai-je

- Cobayes organique, veuillez retourner dans vos couchettes avant le retour à la normal.

Moment de silence. Je secouai la tête dans l'incompréhension la plus totale. Mais le robot reprit ses grésillements.

- Oups. Ai-je omis de vous prévenir en avance ?

Je rêve : cet empaffé à boulons se moquait de nous ! En même temps, nous l’eûmes peut-être un peu cherché avec mon camarade ... Je me jurai de lui rendre la pareil, à un moment ou un autre. Dans l'état, c'était lui qui était en position de force.
Gabu Van Derel
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Re: En apesanteur - suite

Mar 24 Déc - 17:14


J'écoutais mon compagnon de test parler de ses préférences en matière de mission, et me parler un peu de son passé. Il fut un garde haut placé, ses compétences martiales et de combats devaient être émérites, et... à en juger par sa musculature ( que je jugeais rapidement du coin de l'oeil), il ne devait pas se laisser aller depuis. 

- Dans ce cas, pour une prochaine mission, n'hésitez pas à faire appel à mo... Aïe !

Mon flanc eut une rencontre aussi rapide que surprenante... et douloureuse, avec le plancher. Gabu se précipita vers moi pour savoir mon état.

- Aïe... j'ai connu des jours meilleurs. Mais ça devrait aller, je m'en sortirais avec quelques bleus. Même pas besoin de produit pour calmer ça. Mais, et vous ? Tout va bien ? Aucune douleur ? J'ai quelques onguents au cas où.

Oui, enfin, à condition que le Toaster ne s'amuse pas à nous faire faire des chutes répétées... Et c'est moi, ou avait-il pris plaisir à nous faire choir de la sorte ? Il faudrait vraiment que le Maître de Ken choisisse un peu mieux le personnel de son labo.
Je m'exécutais à retourner à ma couchette, non sans que le point de choc à mes côtes ne se manifeste, en soufflant à Gabu :

- C'est moi ou Mastico il a ramolli du... disque ?

Etait-ce comme ça qu'il fallait le dire ? J'avouais là quelques lacunes dans les technologies trop complexes. J'avais déjà eu moyen d'en approcher un peu lorsque j'avais ingurgité une méca-noix, ce fut d'ailleurs une expérience surprenante.
Une fois sur la couchette, nous attendions une nouvelle mise en apesanteur, mais... rien.

- Mais que se passe-t-il ? AéRo ?

- Le moteur anti-gravitique a quelques ratés, et il a subi un peu trop le contrecoup de l'arrêt. Une maintenance d'urgence va être opérée, ça ne devrait pas être long.

Je me levais et observais par le hublot. Un autre Ken était à présent dans la salle, et il accourait vers le moteur en question. Son physique était des plus surprenant dans le sens où il possédait une multitude de bras télescopiques très fins, et à chaque embout un outil différent. Mais le plus surprenant fut encore cet accent bizarre dans sa voix :

- Z'en faites pas là d'dans, dans 5 m'nutes c'réglé. Un bon coup d'tourn'vis, et hop, v'là t'y qu'ce s'ra r'parti comme l'an 12.

Bizarrement, mais vraiment bizarrement, je n'étais pas serein pour la suite de cette aventure. J'ouvris mon Sarkina et sortait de quoi soigner blessures, fractures... Et en donnait une partie au lupin, dans un petit sac.

- Tiens, prends ça. Et garde-le, je préfère être sûr qu'on puisse se soigner vite s'il arrive quelque chose... J'ai l'impression que tout cela est un peu trop expérimental.

AéRo avait noté mes mouvements, et commença à protester :

- Stop ! Vous risquez de fausser les tests, vous risquez de...

- Alors AéRo, tu es gentil, hein, mais la chute que tu nous as fait subir n'est pas très plaisante. Alors, pour notre intégrité physique, et pour le bon déroulement de la suite, j'aimerais que cela ne se reproduise pas.

J'étais déjà au bout de ma patience, mais pour le bon déroulement de la mission, et pour avoir le temps de tailler le bout de gras avec Gabu, je tachais de mesurer mes propos.
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Re: En apesanteur - suite

Ven 3 Jan - 12:40


- Ramolli du disque ? Il ne l'était pas déjà de base ?

Croyez-moi, si je pouvais faire regretter à ce robot de malheur son geste, je le ferais avec une once de sadicité. Mais pour l'heure, la machine sembla nous avoir fait faux bond, dû à l'arrêt brutal. Bien fait.

Alors qu'un autre robot à l'accent ... - je ne trouve même pas les mots pour le définir - se mit à réparer la console, mon charmant collègue me proposa tout une panoplie de soin pour les éventuelles minutes à venir. Il me tutoya maintenant ?

- C'est très gentil, merci. Répondis-je d'un geste de la main et d'un grand sourire. Mais ne t'inquiète pas pour moi. À part mon dos sur le coup, plus de peur que de mal !

Même si j'espérai secrètement qu'il me panse les blessures un jour. Fichue imagination ... Je pris alors les affaires si gentiment proposées et ajoutai une pincée de sel à la remarque déjà bien salée de mon camarade.

- Parce qu'il est difficile de mener à bien une mission si le dirigeant de celle-ci s'y prend comme un manche.

Pan, dans les dents. J'en savourai presque les grésillements de colère que nous pûmes entendre à travers la pièce et son corps gesticulant n'importe comment derrière le hublot.

- Êtres organiques être les cobayes les plus dissidents jamais rencontré pendant cette expérience ! Nous pouvons très bien trouver facilement d'autre cobayes à la Tour du Savoir si vous n'êtes pas satisfait !

- C'est étrange. Rétorquai-je en haussant un sourcil. Mais pour remplacer votre furie de tout à l'heure, personne ne s'est présenté à part moi car personne ne semblait être réellement intéressé par votre mission.

Silence total. Pas même un son de la part de Mastico. J'avais l'impression que ma constatation eut l'effet d'un black-out. Seuls des cliquetis et une porte métallique fermée brutalement brisa le silence pesant de la pièce.

- L'est réparé, vot' truc. J'm'en vais. 'clatez vous bien !

Le deuxième Ken disparut du hublot, nous laissant seuls face à notre bourreau.

- Cobayes organique, veuillez retourner dans vos couchettes avant le décollage.

Il fut tout à coup si calme. Ça s'apparaîtrait presque à un dédoublement de personnalité par rapport à tout à l'heure. Est ce que mon commentaire l'avait fait réfléchir ou préparait t-il juste sa vengeance ? Dans l'incompréhension, j'observai Richye, hochai la tête et haussai les épaules avant de retourner à ma couche, mon "équipement de survie" dans les mains.
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