L'arrêt de trop. (Pruneën et William)

Comme à mon habitude, je me devais de passer une fois par semaine à Ordae. C'est un quartier qui me semblait toujours aussi extraordinaire malgré mes passages fréquents, il m'arrivait de rêvasser des demi-heures entières devant ses ruelles pleines de vies, pleines de nouveaux visages par-ci et par-là, des hommes, des dames, des chats et parfois les deux combinés ! C'est vrai que cette variété de population m'a toujours fascinée depuis mon enfance à Entre-Monde.
J'étais pourtant en tournée, voila la véritable raison de ma présence ici, je suis coursière à mi-temps, parce que m'engager à plein temps était trop "Coûteux" pour ces gros friqués, Coûteux mes fesses ouais ! je suis même pas payée correctement, juste de quoi me nourrir j'ai l'impression... Enfin bref, je devais faire cette livraison à tout prix, sinon ma paie y passera !

Alors... prochain arrêt... "l"auberge de la sainte gourgandine"... Attends quoi ?! C'est quoi ce nom ? Non mais N'importe quoi !

C'est ainsi que je me dirigeai vers ma destination, à à peu près cinq cent mètres de là, pas très loin, mais avec la forte densité de passants, c'est toujours un peu compliqué de se faufiler, même pour ma taille.
J'arrivai donc devant la porte de la Dite auberge et en rentrant examinai tout l'endroit encore inconnu de ma personne. Il y avait ici aussi une grande diversité de population et.... Bel et bien ces nommées courtisanes... Eww... Elles peuvent mieux gagner leur vie qu'avec ça... Enfin bref. Je me dirigeai finalement vers le comptoir.

Hum... y'a un type qui gère c't'endroit ? S'il vous plait c'est pour une livraison. Mr. Hunnington pour être exacte.

Voilà deux jours que William avait réussit à se trouver un boulot en tant qu'aide dans cette auberge, il faisait tout ce qui était pas très classe, le ménage, la vaisselle, porter les charges lourdes... mais c'était un boulot sans histoire. Il en avait terriblement besoin depuis ses dernières aventures.

-Hum... y'a un type qui gère c't'endroit ? S'il vous plait c'est pour une livraison. Mr. Hunnington pour être exacte.

-Bonjour, il n'est pas là mais je peux réceptionner le colis pour lui si vous voulez. Je n'ai pas entendu parler de cette commande, c'est fragile ? C'est de la nourriture ?

Le nouveau employé avait besoin de savoir comment traiter le paquet sinon il se ferait certainement enguirlandé par son patron.

Un homme vint m'interpeler au comptoir, je ne sais pas qui cela peut bien être, mais il a vraiment l'allure de bosser dans un truc comme ça.

Je ne sais pas ce qu'il y a dedans, mais si je peux le laisser là tant mieux, merci beaucoup. Pffiou, j'ai passé ma journée à courir, 'chuis complètement morte ! Une pinte ne me ferais pas de mal...

Suite à ces mots, je vint m'installer contre ce comptoir, à moitié avachie dessus, m'étalant comme si j'étais déjà totalement bourrée, en même temps, je tiens pas vraiment l'alcool, ça fait pas bon ménage avec mon encre.

Euh, dites-moi m'sieur, vous bossez ici du coup, c'est ça ? Vous pourriez me servir une bonne pinte bien fraiche... et si vous voulez ma carte d'identité pas besoin de demander, la voila, je le vois au regard des autres qu'on me prends pour une gosse de seize ans.

Dis-je en sortant ma carte et la plaquant contre le comptoir d'un air plus saoulé que jamais. Si vous saviez le nombre de remarques que je subis chaque jour. Un jour je vais juste péter un câble, je vais m'attirer des ennuis à cause de ces idiots. Je regardais aux alentours, l'auberge semblait tout de même assez vivante, les rires s'entremêlaient aux cris des tables de groupes, le teint assombri et rougeâtre amenait une ambiance chaleureuse. Je me sent de mieux en mieux ici, j'avais peur de ne pas supporter ça au départ, comme dans les bars de Tern, de vrais bordels. Finalement on est pas mal dans ce petit quartier.

-Euh, dites-moi m'sieur, vous bossez ici du coup, c'est ça ? Vous pourriez me servir une bonne pinte bien fraiche... et si vous voulez ma carte d'identité pas besoin de demander, la voila, je le vois au regard des autres qu'on me prends pour une gosse de seize ans.

-Oui, je peux vous servir, attendez une seconde.

Une jeune fille qu'elle ait quatorze ans ou vingt à Ordae n'avait en général pas beaucoup à s'en faire si elle voulait boire une pinte. La plupart des tavernes ne vérifiait pas l'âge des consommateurs et celle où travaillait le joueur ne faisait pas exception.

William attrapa une chope et alla la remplir au tonneau.

Il revint avec une bière et un sourire pour la jeune femme.

-Voilà pour vous, vous voulez-vous asseoir au comptoir ou vous préférez aller aux tables plus loin ?

En attendant, le jeune homme se remit à nettoyer les chopes et les couverts comme il y était affairé avant l'arrivé de la fille.

-Garçon ! Une autre ici !

-J'arrive tout de suite !

L'auberge était pleine de rire et tout le monde semblait bien s'amuser, ces deux derniers jours il n'avait eu aucun combat a gérer mais il s'inquiétait. Ce genre de choses le suivait.

-Me revoilà, mademoiselle. Les cuisines sont ouvertes, si vous le désirez nous pouvons vous servir à manger, sinon nous avons aussi du cidre, de l'hydromel et toute sorte de bières. N'hésitez pas à commander, mais les mauvais comportements dû à l'alcool ne sont pas tolérés dans l'établissement.
Mais vous m'avez l'air fatiguer. Dur journée ? Dans ce cas un bouillon vous fera sans doute le plus grand bien.

Le jeune homme avait délivré son discours d'un ton et d'un sourire très professionnel qui se voulait chaleureux et agréable, mais il avait sans doute des progrès à faire.

-Voilà pour vous, vous voulez-vous asseoir au comptoir ou vous préférez aller aux tables plus loin ?

-Me revoilà, mademoiselle. Les cuisines sont ouvertes, si vous le désirez nous pouvons vous servir à manger, sinon nous avons aussi du cidre, de l'hydromel et toute sorte de bières. N'hésitez pas à commander, mais les mauvais comportements dû à l'alcool ne sont pas tolérés dans l'établissement.
Mais vous m'avez l'air fatiguer. Dur journée ? Dans ce cas un bouillon vous fera sans doute le plus grand bien.

Merci mais je vais rester ici, c'est gentil. J'aimerai bien Manger un bon truc ça me ferait du bien, mais si je ne préviens pas le patron que tout est livré, je ne serait pas payée, donc je n'aurais même pas assez pour un repas. c'est vrai que j'en peux plus trop, je me fais limite exploiter, c'est des quinze kilomètres par jour à pied que je parcours, et je suis payée de manière misérable. Désolé du langage... mais c'est qu'une bande d'enf... d'enfoirés trop riches pour voir ce qui se trame autour de leur égo.

Suite à ce discours, je tendis ma pinte avant de boire la moitié d'un coup. ça fait du bien, et ça rafraichit... ça fait penser à autre chose. Bordel j'ai l'air pathétique, dis quelque chose Pruneën...

Vous faites quoi sinon dans la vie ? On dirait pas vraiment, malgré l'apparence, que vous bossez tout le temps ici, vous n'êtes pas super à l'aise, ça se voit.. Je dit peut être des conneries, mais je pense encore être assez lucide pour douter ahahah

-Vous faites quoi sinon dans la vie ? On dirait pas vraiment, malgré l'apparence, que vous bossez tout le temps ici, vous n'êtes pas super à l'aise, ça se voit.. Je dit peut être des conneries, mais je pense encore être assez lucide pour douter ahahah.

-Je travaille ici depuis deux jours seulement et c'est ma première fois derrière le comptoir. Sinon d'habitude je tente de vivre tant bien que mal, je suis un joueur et parfois je part à l'aventure pour tenter de trouver un peu d'argent.

Tout en parlant le joueur continuait à laver des assiettes et à sourire.

-Je peux vous servir un potage dans ce cas, mais faites bien attention à pouvoir tout payer, nous acceptons les oublis et les ardoises jusqu'à un certain point seulement, après ça nous ne pourrons plus vous servir et ce serait dommage de perdre un client.

Il ne savoir pas vraiment quoi penser de la jeune femme, elle ne semblait pas être un mauvais payeur, mais elle n'avait pas l'air très riche. Si il ne recevait pas d'argent pour les consommations c'est lui qui serait tenu responsable par son patron.

-Et vous ? Que faites-vous dans la vie ? Seulement des boulots de livraison ? De quel quartier venez-vous ?

-Je peux vous servir un potage dans ce cas, mais faites bien attention à pouvoir tout payer, nous acceptons les oublis et les ardoises jusqu'à un certain point seulement, après ça nous ne pourrons plus vous servir et ce serait dommage de perdre un client.

-Et vous ? Que faites-vous dans la vie ? Seulement des boulots de livraison ? De quel quartier venez-vous ?

Non c'est bon ne me servez rien, j'aurais pas le temps, ni l'argent, mais sympa l'hospitalité sinon ! J'vous aime bien ! Croyez moi c'est pas souvent que je dis ça.. Et pour répondre à vos questions je viens des Fumeroles, du moins depuis la fermeture des portails, mais je réside actuellement à Tern. En ce qui concerne mon job en revanche... oui c'est malheureusement mon seul emploi depuis 1 an

Je finis ma pinte d'une traite avant de m'essuyer la bouche.
C'est fou tout ce qui peut se dire ici, j'ai tellement envie de rester écouter tout ça, ces gars à la table du fond, ils discutent de leurs proches, des bourgeois, assez riches, c'est toujours bon à savoir. Eux là bas, ils mijotent un truc, ça se voit, ils sont trop observateurs, mais d'un mauvais oeil... hum... et ces trois gars qui me matent depuis que je suis rentrée, ils se prennent pour qui, ils pensent que je ne les ai pas vus ou quoi ?

Bon, merci, je vais y aller je crois j'ai du chemin à faire, jedois combien pour la pinte ?

Je disais ça avec les sueurs au front, je ne sais même pas combien il me reste vraiment sur moi.

-Non c'est bon ne me servez rien, j'aurais pas le temps, ni l'argent, mais sympa l'hospitalité sinon ! J'vous aime bien ! Croyez moi c'est pas souvent que je dis ça.. Et pour répondre à vos questions je viens des Fumeroles, du moins depuis la fermeture des portails, mais je réside actuellement à Tern. En ce qui concerne mon job en revanche... oui c'est malheureusement mon seul emploi depuis 1 an

C'était une remarque qui faisait plaisir à l'apprenti hôte. Un client satisfait de sa prestation lui réchauffait le cœur, c'était enrichissant comme sensation.

Une jeune femme qui habitait à Tern et qui avait vécu dans le sous-sol, mais ça ne lui disait pas sa dimension d'origine, il avait envie de savoir.

Il pouvait aussi compatir avec le manque d'emplois satisfaisants, c'est vrai qu'il avait vécut de petits boulots et de larcins toute sa vie, quelque fois il aurait bien aimé se trouver un truc tranquille.

-Bon, merci, je vais y aller je crois j'ai du chemin à faire, je dois combien pour la pinte ?

Le jeune homme regarda autour de lui et se mit à sourire.

-J'offre la pinte si vous m'aidez avec ces sacs là, j'aurais bien besoin d'un coup de main et je dois m'en occuper tout seul aujourd'hui.

La proposition semblait enthousiasmer la jeune fille, elle accepta avec empressement et tous les deux commencèrent à sortir les sacs, a deux il y en avait pour deux tours au moins. Ils allaient devoir les sortir un peu plus loin dans la rue et cela prendrait un peu de temps pour s'y rendre.

Après quelques minutes, ils avaient terminé de décharger les premiers sacs dans le coin à ordure, c'était presque étonnant que ce quartier d'Ordae ait une décharge d'ailleurs.

Puis un immense grondement retentis comme le tonnerre, au loin une fumée épaisse s'élevait de l'auberge où avait travaillé deux jours le joueur.

-C'était ça le colis ? On m'avait dit que le patron avait des ennemis, je ne pensais pas que c'était à ce point.

Les deux jeunes gens se rapprochèrent pour mieux se rendre compte des dégâts, il ne restait plus grand chose du bâtiment, le toit s'était affaissé et ce qui n'était pas tombé brûlait. Il semblait que la plupart des clients et du personnel à l'intérieur étaient décédés.

-Vous voulez allez prendre un verre ailleurs ? Je connais un endroit où ils distribuent des choses gratuitement, c'est pour les pauvres, mais de temps en temps ça permet de manger à sa faim. Je suis sûr qu'ils ont du vin ou quelque chose là-bas. Sinon je veux bien vous accompagner ailleurs, j'ai pas envie d'être trop dans le coin pour le moment.
Je m'appelle William Smith et vous ?

-Vous voulez allez prendre un verre ailleurs ? Je connais un endroit où ils distribuent des choses gratuitement, c'est pour les pauvres, mais de temps en temps ça permet de manger à sa faim. Je suis sûr qu'ils ont du vin ou quelque chose là-bas. Sinon je veux bien vous accompagner ailleurs, j'ai pas envie d'être trop dans le coin pour le moment.
Je m'appelle William Smith et vous ?

Je frissonnais encore de l'événement, une émeute se rassemblait autour de l'ex-auberge, et la chaleur du brasier formé était étouffante.

Mais... Je... QUOI ?! L'auberge dans laquelle vous bossez viens d'éclater, tuant tout le monde dedans et... vous voulez prendre un verre ?... Vous êtes 'chelou... vraiment.

Je regardais à plusieurs reprises l'auberge, puis l'homme, puis l'auberge...

Oh et puis zut au moins chuis en vie ! Enchantée, moi c'est Pruneën Flownink, attention à la prononciation j'en ai étranglé pour moins que ça ahah !

Je tendis le poignet de la même manière qu'une barbare ou encore ces "vikings" de l'époque des humains, un grand sourire laissant apparaître mes petits crocs faisaient de moi une personne aux airs totalement différents que celle que cet homme à vu au bar.

Si y'a moyen de manger gratuitement, je suis preneuse ! Je vous suis William !

Je devais toujours revenir chez mon patron pour un rapport de ma fin de tournée, mais ça pourra attendre, vu le type que c'est, il peut clairement aller se faire regarder à Magna !

-Enchanté, Mlle.Flownink. J'ai l'habitude de perdre mon boulot dans ce genre de circonstances vous savez, c'est aussi pour ça que j'ai besoin de boire un peu.

Le jeune homme avait l'air plus pâle encore que d'habitude, une foule d'incertitudes trottaient dans sa tête. Ses yeux lilas semblaient presque blanc, on pouvait voir sa peau fondre comme de la cire chauffée, il continuait de sourire mais c'était un masque de politesse.

Il ne pensait pas être accusé pour ce qui venait de se passer mais on lui demanderait sûrement des comptes, pour le moment il allait juste se faire passer pour mort pendant quelques temps, juste de quoi être tranquille.

Maintenant il y avait le problème de l'argent, il allait devoir retrouver un boulot et il ne savait pas où aller pour ça.

Il allait encore se retrouver sans argent pour un moment et il n'avait presque plus d'économies, de quoi passer de longues nuits à angoisser.

Finalement, ils étaient enfin arrivé à la soupe populaire où on leur servit un vin chaud et un simple potage de légume.

Le joueur but son potage avec avidité, il était fin et doux, une saveur particulière de terre causé par l'ajout de carottes et de pomme terre tapissait légèrement le fond de la langue, le chou ajoutait son goût vert et laissait une agréable sensation de satiété à la fin.

C'étaient les moins chers des ingrédients mais il y avait du mérite à en faire une soupe aussi bonne.

-Et donc, vous venez d'une autre dimension où vous êtes né ici ? Moi je n'ai connu que cet endroit et ça m'intéresserait d'entendre des témoignages d'autres horizons.
Et je serais aussi intéresser de savoir si vous avez un pouvoir. C'est le cas ? Dans ce cas pouvez-vous m'en parler un peu ?

Le jeune homme stoppa son flux de question pour faire un geste de la main à un des mendiants qui mangeait aux autres tables de la soupe populaire, cela faisait plusieurs jours qu'il venait ici pour manger et il certaines personnes le reconnaissaient.

Il en profita aussi pour boire le vin chaud qu'on lui avait servit, la saveur sucrée et la tiédeur se répandirent dans son corps, il en avait bien besoin.

-Moi, mon pouvoir c'est la copie, si on m'explique un pouvoir en détail et qu'on m'en fait une démonstration je peux le copier.