I'm Singing in the rain... (ou pas)

Je venais de recevoir un message intéressant de la part d'Immacolata maitre de Li, il semblerait qu'elle souhaite partir en expédition pour retrouver je sais pas quoi dans les montagnes ou je sais pas où. Le message disait clairement, "T'as pas le choix, ramène tes fesses à la bibliothèque de Cerclon et viens avec moi pour cette mission." Me voilà donc dans la bibliothèque en train de chercher ma chère amie et ses idées stupides (des fois presque encore pire que les miennes...). J'en profitais pour faire un peu le tour du propriétaire, ça faisait un moment que je n'étais pas venue ici et j'avais un peu de temps avant l'arrivée de tout le monde de toutes manières. J'en profitais pour chercher le bibliothécaire qui devait être au courant sans aucun doute.

- Bonjour !

Et par la même occasion je vérifiais si Imma n'était pas arrivée.

Il y a quelques jours de ça, je déposais une annonce à la bibliothèque pour recruter des aventuriers. Certes, ç'aurait du attirer du monde mais là, dans l'immédiat, l'impatience me rongeait tant les sangs que j'en étais même venue à me lancer moi-même à la recherche de ce monde. Bizarrement, ça n'attirait pas plus de résultats que l'annonce. Etrange tout de même, le message était pourtant clair.

Tu es jeune, beau et aventureux

... disait le devant,

Je recrute pour une mission capitale,
rémunérations conséquentes

... disait le derrière. Engoncée entre mes deux placards publicitaires, j'avais pas l'air très fine, certes. Mais c'était ce que j'avais trouvé de mieux comme idée... Chut, pas de commentaires.

Un chouya dépitée, je me dirigeais vers la bibliothèque pour y voir les résultats de l'annonce. Et c'est là que j'y retrouvais ma petite Caliope, foutu renard complètement timbré, ma seule amie... Chut, pas de commentaires bis. Elle serait de l'aventure (même si elle peut toujours se gratter pour que je la paye mais ça aussi sera passé sous silence huhuhu), avec les 3 autres que j'espérais. On devait partir vite aussi ferait-on avec les moyens du bord. Toute la commande des fournitures et montures était partie pour l'Epicerie, elle nous attendrait là-bas. D'un pas guilleret, je me dirigeais vers Caliope en la hélant d'une voix qui se voulait virile, qui était juste ridicule.

-Holà, hardie aventurière, seras-tu des nôtres pour conquérir les sommets ?

"Saleté de raton laveur constipé... "

Feliciano espérait vraiment ne jamais avoir à revoir ce...ce...mince, il n'avait pas beaucoup d'insultes dans son répertoire...ce pastiflore ! voilà.
Il avait toute les raisons dans vouloir à cet individu.
Tout d'abord, il avait fait une grande rayure sur son parquet adoré, ce que l'androïde avait laisser passé, puisque cela arrivait occasionnellement, un chariot aux roues un peu usées, ou même lui, lorsqu'il ne faisait pas assez attention...c'était normal.
Mais l'homme avait ensuite refusé de lui parler, puisque Môssieur voulait parlé au directeur, et Numéro 3 eut toutes les peines du monde à lui faire comprendre que c'était lui.
Lorsqu'enfin l'autre concéda à lui parlé (sans admettre s'être trompé) ce fut pour lui dire que, non, il n'avait pas emprunté un livre qui valait trois fois son salaire alors, non, il ne l'avait jamais rendu.
Et plus l'homme s'énervait, plus Feli l'était aussi à cause de cette maudite capacité à tout imiter.
Heureusement que la femme de cet énergumène était arrivée, essoufflée, avec le livre dans les main.
Au grand soulagement du bibliothécaire, il était intact.
Le couple était ensuite repartit et il avait pu retourné à ses activité, encore contrarié, et marmonnant dans sa barbe qu'il n'avait pas.

Il était encore entrain de l'insulter de divers noms, ses petit poing serrés et la tête baissé lorsqu'il entraperçu au détour d'une étagère Caliope.
Il retourna sur ses pas et la vit effectivement, rejointe quelques secondes plus tard par mademoiselle Immacolata, dont la voix lui avait tout de même arraché un sourire.

"Bonjour ! Vous partez explorer le temple ?"

Seconde visite à la bibliothèque, grande tour du savoir plantée tout droit comme une écharde dans le pied du Cerclon. On ne s'attardera pas sur la première mission, car cela n'est pas le propos ici – et pour d'autres raisons que nos amis lecteurs devineront avec un sourire. Enfin bref, seconde visite en ces lieux étranges où se mêlaient odeurs de papiers, de poussière, de cire, d'huile de moteur et de métal poli... Si si, le métal poli à une odeur, parole de Chertan ! Un Chertan un peu plus assuré que lors de sa toute première venue, et dont les griffes des pieds rayaient joyeusement le plancher. Ses oreilles effilées interceptèrent une conversation. Oh oh... il y avait du monde aujourd'hui. Ses yeux se plissèrent, et ses pupilles se rétrécirent jusqu'à ne plus devenir que deux minces fentes, tout droit braquées vers le petit groupe non loin de là. C'était poli, de s'incruster ? Kallistrat l'ignorait, mais comme qui ne tentait rien n'avait rien, et bien il tenta !

I'm Singing in the rain... (ou pas) Kallistratdial

« Bonjour. » fit sa voix grave.

Et malgré tous les efforts qu'il avait mis à paraître aimable, il semblait grogner. D'autant que ses dents gigantesques se découvraient chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour parler... enfin... pourvu qu'ils ne prennent pas peur. Il ne leur voulait aucun mal, lui. Tout ce qu'il voulait, c'était du travail. Ça l'amusait, ces missions. Ça lui faisait voir du pays, du monde, et d'autres choses encore toutes aussi merveilleuses les unes que les autres... ou pas. Et donc, Kallistrat se planta devant tout ce petit monde et commença son inspection détaillée... et pas très discrète... Ça par contre, pour le coup, ce n'était pas très poli. Mais bon, personne ne le lui avait encore fait remarquer, alors pour le moment, il ne s'en privait pas. Bref...

Il y avait là un tout petit bout d'enfant aux joues aussi roses que sa chevelure et aux grands yeux rouges. Une couleur qui semblait très répandue dans l'Entre-Monde et qui ne cessait d'étonner Kallistrat. À côté de cet humain miniature, une autre personne beaucoup plus grande, chevelure sombre, yeux magnifiquement azurés derrière deux fenêtres de verre dont notre homme-lion cherchait à déterminer l'utilité. En humant brièvement l'air, il sut déterminer leurs sexes respectifs. Et puis il y avait Feliciano, qu'il avait déjà rencontré lorsqu'il était venu s'acquitter de sa précédente mission. Kallistrat ferma les yeux, ravi, même si on ne savait pas trop de quoi. Bah, l'instinct primaire des Chertans peut-être. Soyons honnêtes, ça lui plaisait bien de se retrouver en compagnie de deux jolies minettes... même s'il n'en était pas encore à ronronner, n'exagérons rien.

Je me tournais en entendant la voix de mon amie, clignais des yeux une fois, puis deux, avant d'éclater tout simplement de rire devant sa tenue pour le moins ridicule. Elle m'en avait déjà fait des belles, mais là elle battait des records ! C'était encore plus kitch que tout le reste. Au bon d'un moment de franche rigolade, je réussissais quand même à me calmer.

- Ouais, je viens crapahuter avec toi je sais pas trop où dans la caillasse...

Je me tournais ensuite vers Féliciano que je connaissais déjà et qui venait d'arriver, avec un grand sourire.J'étais vraiment contente de voir quelqu'un d'à peu près normal ici.

- Bonjour ! Ça fait un moment !

Je me retournais vers Imma avec un air inquisiteur.

- Alors ? C'est quoi la blague du jour ? Tu nous entraines où ?

Une voix me fis tourner la tête. Enfin... Plus un grondement qu'une voix. Et je tombais nez à... abdominaux... Génial... Encore une grande perche... Je manquais de me faire un torticolis en levant la tête pour voir ce qu'il y avait tout en haut. Et là je tombais sur une tête encore plus poilue que moi toute entière sous forme animale.

- Bonjour...

- Imma, j'arrive pas à croire que ton panneau ridicule ait réussi à attirer du monde...

J'étais complètement atterrée. Enfin, si il venait effectivement avec nous, j'étais à peu près sure de rentrer en vie... Entière je sais pas, mais en vie surement...

Elle ose rire, comme les autres... Elle est pourtant pas mal mon idée. Enfin, elle me semblait pas si mal quand j'l'ai eu. Maintenant, j'ai honte à cause d'elle. Enfin j'aurai du s'il n'y avait eu l'intervention de Féliciano pour me distraire. Sans plus m'occuper de mes placards publicitaires, je me tournais pour saluer le petit bibliothécaire.

- C'est cela même jeune homme. Caliope et moi part...

Rugissement? euh parole? euh mélange étrange des deux? Mes oreilles ont du mal à faire le point mais pas mon regard qui tombe soudain sur un espèce de gros chat tout velu et dressé sur ses pattes arrières. Je réajuste mes lunettes et tend la tête vers lui, le regard carrément en mode inspection de matière vivante non identifiée. Lui aussi me reluque de toute manière, le pervers. Quoi que, j'ressemble à un sandwich géant... enfin un panini. Blasée...

- J'ai réussi ?

Demandai-je vaguement à Caliope.

- J'ai vraiment réussi ?

Puis à moi-même.

- J'ai réussi !!!!!

Je me relève soudain, manquant filer un sacré coup de tête dans le menton de Kallistrat tellement je m'en suis rapprochée, puis part en sautillant partout et en criant à qui mieux mieux.

- J'ai réussi, j'ai réussi, j'ai réussi.

M'en fous qu'on soit dans une bibliothèque, c'est mon quartier qui la finance alors bon. Je me plante soudain devant Cali, les mains ancrées dans des hanches cachées par les encarts publicitaires, je me penche vers elle en disant.

- Ben tu vois que mon idée elle était pas si bête.

J'pointe vaguement un doigt vers mon dos où je pense Kallistrat se trouver.

- J'ai réussi à l'attirer, lui, d'abord. Il est venu exprès pour nous accompagner dans ce temple perdu aux finfonds des montagnes de grâce et sûrement moins sûr qu'un bain de boue dans des sables mouvants rien que parce que j'ai promotionné moi-même mon annonce ce matin dans les rues.

Je suis trop fière.

Après nombreux évènements plus ou moins douloureux, que les oreilles sensibles ne doivent pas entendre ni voir (surtout), j'étais de retour en ville pour le meilleur... et le pire aussi. Le pire ayant une place de choix sur mon emploi du temps. Après m'être pris d'affection pour les perchoirs de Cerclon, je fonçais jusqu'à la tour du savoir vois s'il ne s'y passait pas quelque chose d'intéressant. Pour faire simple, je m'ennuyais et mes pas m'avaient conduits ici avant même que je ne m'en rende vraiment compte.

-Yo !

Personne ne m'avait vu jusque là, je me sentais un peu mis à l'écart voire complètement ignoré... Moi qui pensait sincèrement jouir d'une réputation de tombeur (au sens propre et sanglant) assez vaste pour qu'on me repère d'instinct dans un couloir... Mais non, derrière le corps massif de ce grand lion bleuté (il aurait été rose je l'aurais appelé la panthère rose) j'étais aussi invisible qu'une souris dans son trou.

Je me détachais de la stature imposante de ce grand type poilus et fit un grand sourire à mon maitre miniature préféré avant de reluquer bizarrement celle que je reconnu comme Li. Dans le camp des champions les supporters passent leur temps à railler l'adversaire. Et sous sa forme de sandwich elle me donnait presque envie de mordre. Il faut avouer que chez les maitres ils recrutent vraiment n'importe qui. Et vu l'argent qu'ils ont le plus ridicule passe toujours pour le plus adéquat au poste. Dans ce goût là, Li était très, très bien placée dans le classement.

Revenons à nos moutons. Caliope part en mission ? Et si j'accompagnais le petit renard histoire qu'elle se souvienne qu'à notre dernière rencontre elle avait vendu et son allié et son ennemi ? On peut difficilement faire pire en stratégie.

-J'entends que vous partez en mission ? Si c'est Li qui régale je serais stupide de refuser.

Mon humeur s'était grandement améliorée ces derniers temps, et ce n'était certainement pas dû au renflouement de mon compte en banque. Un autre genre de... renflouement.
Passons les détails, encore une fois. J'approchais au niveau du grand gaillard et ma bonne humeur s'arma d'amusement. Souen me devait une chasse, les évènements seraient vraiment intéressant à suivre.

Je fixais Imma sauter dans tous les sens comme une puce sous caféine, d'un regard morne et blasé. Elle avait déjà fait pire, j'avais plus peur de rien venant d'elle, surtout quand on a déjà eu une conversation avec elle alors qu'elle est cachée dans un placard à balais ou dans des toilettes... Donc, non, le ridicule ne tue pas, elle en est la preuve vivante.

- Oui chérie, t'as réussi... Et tu me files la nausée...

Et là j'entends une voix que j'aurais largement préféré ne plus jamais entendre, je me tourne vers son propriétaire au ralenti. Il est encore vivant lui ? Étrangement, j'aurais presque souhaité que ce ne sois pas le cas...

- Tiens, Fafnir...

Mon cauchemar ambulant, ma Némésis, mon enfer sur terre vient de débarquer et j'avais pas encore annoncé à Imma que Wu serait aussi de la partie... Cool... Y'a des jours comme ça où on ferait mieux de rester au lit...

- Bon, on est 5... Je pense qu'on peut y aller... Faut encore que je prévienne la cinquième personne du groupe de ramener ses fesses le jour du départ...

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