Voir toujours plus haut, toujours plus loin !

Quand Morgan lui a dit vouloir se rendre au Vandavel, Leiline à de suite proposé son aide. Une occasion de retourner là-bas, il ne faut pas lui demander deux fois.

Pour l'occasion, la féline a enfilé sa jolie robe couleur prune aux bretelles fines et au léger décolleté – la même que celle de la fête de Northrives – et relevé ses cheveux, laissant dévaler deux fines mèches sur chaque côté de son visage et sur ses épaules, le tout enrobé dans son parfum au jasmin. Il y a un soleil radieux à l'extérieur, autant en profiter. Elle a aussi prit soin d'enfermer Alibert dans sa cage, l'animal serai bien capable de virevolter autour de Morgan et de le déstabiliser.

Ils arrivent sur la plate-forme grâce au Perçant de l'hybride. Ce vent habituel qui l'oblige à maintenir sa robe et cette vue imprenable, Leiline ne s'en lassera jamais. Elle s'amuse à voir l'aveugle souriant et impressionné. Elle le fait un peu tourner pour le diriger vers la porte, la petite Selene à ses pieds.

- Et t'as encore rien vu ! Tu vas rencontrer le heurtoir parlant le plus sympa du monde !

Elle laisse aucune place au doute sur l'ironie dans sa voix et répète pour être sûr que Morgan a bien entendu.

- Oui, tu as bien entendu, un heurtoir parlant.

Elle lâche son ami, s'arme de son grand sourire face au heurtoir dissident et prend une voix exagérément amicale.

- Hey, Salut Murray ! Tu ne fais plus la tronche j'espère ? J'ai fait exprès de ne pas ramener mon Precious pour qu'il ne t'embête pas !

Elle a prit l'habitude d'embêter le pauvre Murray à chacune de ses visites, à défaut de taquiner Corben même si dans ce cas, c'est un tout autre genre de taquinerie.

- Canette ! Canette ! Attaque ! Le Vandavel est en danger ! Des femmes et des aveugles nous envahissent ! Caillette ! Carpette ! Où est ce stupide volatile à dents quand on besoin de lui !

Murray continua de hurler des noms se rapprochant plus ou moins de celui de mon Linéore pendant quelques instants, avant qu'il prenne une pose presque hautaine et accepta d'ouvrir la porte, sa machoire inférieure relevée dans une moue boudeuse

- Très bien, je cède à la menace. Vous avez peut-être brisé mon corps mais vous n'aurez jamais mon âme ! Je reste un heurtoir libre dont les volontés de protéger cette demeures ne pourront jamais être ébranlées par la violence physique...

La porte désormais ouverte, les arrivant pouvaient entendre – s'ils choisissaient d'ignorer Murray, bien entendu – des bruits de canons, des sons de lames cognant du fer, des cris humains et des sifflements reptiliens venir de l'étage inférieur. Un coffre à pattes dormait dans le hall, un renard tranquillement assis sur le mobilier vivant. Repérant les nouveaux arrivants, il jappa une fois avant de bondir dans l'escalier.
Quelques instants plus tard, les bruits s'apaisaient soudainement et une voix humaine étouffée – que Leiline pouvait facilement reconnaître comme celle du technomage – se fit entendre du sous-sol.

- Parsec ! Non ! On t'a déjà dit – Mais ! Mords pas cette armure, tu vas te faire mal – Mais ! Tu as déjà mangé tout à l'heu-

Un grand « bong » suivi d'un cri de douleur résonna alors dans tout le hall.

- Sash' ! Pas quand Parsec se ballade dans la salle de test !
¤ En attendant, armure avoir faille entre flanc et aissssselles.
- … Tu marques un point. Bon je vais nourrir ce glouton et on retravaille sur ce matériau.
¤ Corben ramener en-cas pour Sarressinashira ausssssi. Rossssser Technomage donner faim.


Un rire sifflant et des murmures grognons s'élevèrent dans le vestibule Le renard argenté remonta l'escalier, la langue pendante et un air ravi sur la gueule, sautillant et tournant sur place. Le coffre à patte quand à lui, n'avait pas bougé d'un pouce.

Je remontais l'escalier tant bien que mal due à l'épaisse couche de vêtements bruns que je portais, me donnait un air d'esquimau, quand je vis ppour la première fois mes clients qui se trouvaient dans l'entrée. Un moment de silence passa, seulement entrecoupé des halètements de Parsec le renard, quand je repris de la même voix étouffée – due à la présence d'un épais tissu qui me couvrait la bouche, en écartant les bras tel un mr Loyal présentant un numéro.

- Bienvenue au Vandavel ! Salut Leiline ! Je te laisse guider ton ami au salon, je reviens, je vais me changer. Sash' ! Pause clients ! On reprend après ! Ca va te laisser le temps de AH !

J'avais à peine descendu trois marches que je dégringolais l'escalier. Heureusement que cet enchantement en cours de test était fait pour absorber les chocs. Ça n’enlevait rien au bruit et la gêne.

Je remontais quelques minutes plus tard, bien plus présentable et un peu débarbouillé. Je faisais la bise à Leiline puis présentais une main amicale à son ami.

- Bonjour a vous deux – vraiment cette fois. Qu'est ce que je peux faire pour vous ?

Leiline fait semblant de chercher le Linéore du regard, se délectant du plaisir de connaître le nom de Skynet et de prendre soin de ne pas le divulguer au heurtoir dissident. Il finit par se lasser lui-même de ses propres paroles et ouvre enfin la porte.

- Ahah, toujours aussi sympa ce Murray !

Son entrain loin d'en prendre un coup, Leiline jette un œil à Morgan pour vérifier s'il n'a pas besoin d'aide pour se diriger, mais l'aveugle semble utiliser avec brio sa capacité d'Echo, pas besoin de le prendre par le bras pour le moment.

À peine entrés, l'ambiance du Vandavel – qui ne semble plus étonner notre femme-chat depuis bien longtemps – se pose. Un boucan de tout les diables au sous-sol et Parsec qui accourt certainement prévenir son maître en dévalant les escaliers en direction du capharnaüm auditif précédemment évoqué. Leiline observe Selene qui a l'air plutôt calme en voyant l'autre Renard stellaire ce qui n'est pas plus mal, ça peut lui éviter de sortir son titre Cie. Elle n'avait pas prit en compte ce détail avant de venir.

L'intervention de l'animal semble avoir calmé les ardeurs en bas et la féline reconnaît aussitôt la voix de son Technomage préféré – le seul de l'Entre-Monde en même temps. Elle lève les yeux au ciel et se tourne vers Morgan.

- Certainement occupé sur des tests.

Cela n'étonne guère notre hybride, après tout il est Technomage, il faut bien que certaines de leurs visites tombent pendant ces phases dites de tests, même si les précédentes visites de la demoiselle étaient toutes bien préparées soigneusement par son hôte.

Lors de la première apparition de l'Artisan dans son étrange accoutrement, Leiline adresse un large sourire et fait un petit signe de la main comme pour dire « Coucou, nous voilà ! ». Suivant ses conseils, elle prend délicatement le bras de Morgan pour le mener jusqu'au divan lorsqu'un violent bruit de chute la fait faire se crisper, oreilles plaquées et yeux fermés. Son empathie en prend un coup, malgré tout elle prend un sourire amusé, faisant signe de oui de la tête.

- C'est bien lui. Corben Krayt. Un homme charmant n'est t-il pas ?

Elle dirige son ami jusqu'au salon où ils attendent bien sagement que Corben ai finit ce qu'il a à faire. Contrairement aux deux renards qui ont décidé de courir l'un après l'autre un peu partout. Elle les regarde, un brin amusée et commence à sortir sa pochette à titre.

- C'est vrai qu'à l'Epicerie déjà, Parsec s'entendait plutôt bien avec Selene. Mais sa préférée restait Lanska.

De peur que Morgan se sente perdu sans Selene et que Corben ronchonne sur la folie furieuse de Parsec, elle sort son titre Cie pour finalement calmer discrètement les deux animaux. Après quelques minutes, l'un rejoint son maître et l'autre s'assoie aux pieds de Leiline.

Le Technomage revient plus présentable auprès d'eux et l'hybride lui fait la bise habituelle sans noter l'intriguant sourire de Morgan qui lui est adressé. Après quoi, elle aide l'aveugle à s'installer sur un des côtés du divan, elle s'installant sur l'autre, jambes croisées et invitant Parsec à la rejoindre en tapotant la banquette. Le renard s'est fait sa place, blottit contre elle.

Leiline écoute attentivement la demande de Morgan, dans un silence qui ne lui est pourtant pas habituel, jusqu'à sa remarque sur les dieux où elle laisse échapper un rire discret. Durant toute l'explication de l'aveugle, la féline tourne souvent le regard vers Corben, lui offrant un sourire enjôleur, tout en caressant tendrement le Renard stellaire pour l'inciter à rester calme et détendu. À la fin de sa tirade, elle finit par lâcher avec un peu d'amertume.

- Quand je pense que tu as chassé un Arcturien, j'aurais tellement aimé y participer.

Je m'installais confortablement, croisant mes doigts et les passant sous mon menton afin d'écouter attentivement Morgan. Son histoire m'arracha un sourire quand il plaisanta sur les Dieux et leurs façon de travailler. Oohhhh oui, je savais comment étaient les Dieux.

Son pouvoir consistait donc à être une énorme chauve-souris ? Plutôt pratique dans une grotte en solitaire, ça devait l'être beaucoup moins s'il devait se balader dans un lieu public ou dans un concours canin. A moins qu'il ne perçoive uniquement ses propres ultrasons ? Mais apparemment non puisqu'il avait été capable de capter les ondes sonores d'un des Arcturiens – et assez courageux/inconscient pour aller en chasser un.

Mes sourcils s'affaissèrent d'inquiétude quand Leiline prit la parole et je fis non de la tête en la fixant, puis en la pointant du doigt. Pas question que cette jolie Commerçante n'aille se faire trucider ! C'était très rare à trouver des adversaires de son tempérament.
Et puis, même si elle y était bien meilleur que moi, notre petit jeu du chat et de la souris me plaisait beaucoup trop pour que je reçoive à nouveau la visite d'Ayame m’annonçant une mauvaise nouvelle dans le même style qu'il y avait 4 ou 5ans.

- Dans un cas comme le vôtre, j'aurais plutôt tendance à aller consulter l'Astronome pour qu'elle renforce votre pouvoir, mais il est vrai qu'elle pratique des tarifs exorbitants. Augmenter votre puissance réceptrice devrait être dans mes cordes. Mais gardez à l'esprit que ce que vous me demandez ne marchera qui si vous portez vos objets. Si jamais vous ne les portez pas, votre pouvoir redeviendra normal.

Mon regard se fit un peu distant pendant que je réfléchissais aux composants et/ou résistances à placer sur les objets. C'était peu dangereux et personnel, mais avais-je encore les bons composants ?
Enchanter du métal était la dernière nouveauté et je commençais presque à regretter mon affaire avec Ayren. Nombres de chasseurs de tous poils me passaient des commandes pour des armes à effets tarabiscotés.

- Enchanter tout ça ne sera définitivement pas un problème – sauf erreur de stock de consommables. De plus, étant un même enchantement sur les trois objets, il est possible que je fasse une petite économie sur les matériaux, ce qui se traduit pour vous par une petite réduction de quelques PIMs. Voyons, la canne résistera bien à la fusion...

Je commençais à marmoner et mon visage se redressa d'un coup après quelques seconde de murmures à moi-même.

- Je pense pouvoir m'en tirer pour 65 Pims. Peut-être 70 si je n'arrive pas à économiser les composants. Les zones à enchanter sont assez petites, mais il y en a trois. Pour vous donner un ordre d'idée, ca vous fait dans les 22/23 PIMs par objet. Cela vous conviendrait-il ?

Si il était d'accord, j'irais me mettre immédiatement au travail - Leiline connaissant suffisamment les lieux pour occuper mon client pendant mon absence. Sinon, j'étais toujours près à marchander.

Leiline a le regard dans le vide vers le sol pendant les explications de Corben et la confirmation de Morgan pour son enchantement. Elle a bien remarqué les réactions sans appel des deux hommes et commence à se poser des sérieuses questions.

Le Technomage quitte les lieux pour faire son office, laissant elle et l’aveugle seuls. L’hybride qui pensait rester dans son mutisme jusqu’au retour de l’Artisan, Morgan lui pose alors une question concernant cette relation particulière qu’elle partage avec Corben. Mais elle se sent étonnement blessée par leurs réaction de tout à l’heure et l’amertume prend le dessus. Elle répond sèchement par une autre question.

- Et vous deux ?

Elle tourne la tête vers l’aveugle et observe ses yeux blanc. Malgré le calme avec lequel elle pose ses questions, ses oreilles plaquées vers l’arrière trahissent une infime colère enfouie au fond d’elle.

- Vous pensez vraiment que je ne suis pas capable de chasser l’Arcturien ? Vous me sous-estimez tant que ça ?

Son regard se baisse sur ses poings fermées, elle ne sait plus vraiment quoi penser de ses deux congénères. Pensent t-il qu’elle ne fait pas le poids pour participer à une mission de cette envergure ? Ou s’inquiètent t-ils trop pour elle ? Elle l’ignore et reprend progressivement son calme.

- Cela fait bientôt deux ans que j’ai pour objectif de rencontrer un Arcturien. Et quand j’ai su que le premier était sortit de son trou et que tu participais à la chasse, je t’ai envié.

Elle tourne la tête pour observer la direction où est partit leur hôte.

- Ça fait déjà plusieurs semaines que je me prépare pour la prochaine chasse. J’ai acheté armes et armures que j’ai enchantés ici même. J’essaye d’obtenir le plus d’informations possible sur les Arcturiens pour tenter de deviner lequel, où et quand il va débarquer.

La féline jette un dernier regard à Morgan, un air plus sérieux.

- Je n’en ai parlé à personne jusqu’à aujourd’hui mais dites vous, toi comme Corben, qu’il m’en faudra bien plus pour m’en dissuader.

J'avais tout récupéré, laissant le soin à mon Valais d'apporter boisson et viennoiseries. Il repartit aussi sec quand le ton monta et que l'ambiance dans le salon refroidit soudainement, bien décidé à ne pas se mêler des affaires qui ne le concernait aucunement.

Parsec s'était levé presque par réflexe quand Leiline s'était soudainement raidie, sautillant de ses pattes avant sur les jambes de la demoiselle en plaçant gentiment son crâne contre l'intérieur de ses bras ou de ses mains quémandant ses encore caresses. Quand rien ne vint, il finit par aller rejoindre Sélène au centre de la pièce pour jouer au chasseur et proie, comme savent le faire les renards.

Le travail sur l'équipement de Morgan ne me demanda pas énormément de temps -les objets nécessitaient le même type de composants, mais je dus m'y reprendre à deux fois, la première fois ayant manqué du à la petitesse des embouts de métal des bottes.
Je ne pourrais peut-être pas lui proposer un prix réduit, mais au moins le travail était très bien fait.

Remontant l'escalier, je tombais sur mon Valais qui me fit une vague de sa main de bois, tout en pointant le salon du pouce. Un message qui traversait les races et espèces pour signifier «  Je sais pas ce qui se passe mais l'ambiance est pas top moumoute là-bas »
Haussant un sourcil, je retrouvais mes clients bien installés. Je déposais tout sur la table basse et invitait mon client à tester sa nouvelle aquisition.

Un coup d'oeil rapide à Leiline ne m'apprit rien, sinon qu'elle semblait un peu plus renfermée qu'avant. Je me promis de lui demander si tout allait bien par colitinérant une fois qu'ils auraient quitté le navire. Si quelque chose s'était passé, je ne voulais pas la mettre mal à l'aise devant son ami en mettant les pieds dans le plat.

- L'enchantement augmentera votre portée. Faites un test, vous devriez désormais « voir » jusqu'à une bonne dizaine de mètres. Je vous propose de tester ici, puis à l'extérieur. Vous ne serez pas gêné par les murs.