Ils vécurent heureux.

Alice ne s’avait pas où donner de la tête. Le paysage était magnifique ! De part et d’autre de la monture volante, Alice pouvait voir sous elle une énorme forêt enneigée. Le paysage était si lumineux, si pur. Comment penser que de petits êtres pouvaient vivre dans ces contrées qui ne gardaient traces d’un passage que pendant peu de temps. Le vent et la neige tombante recouvraient et balayaient les empruntes de chaque mouvement esquissé dans cette mer blanche d’où dépassent par milliers des conifères centenaires.


Voulant passer par-dessus le bruit du vent qui souffle dans ces oreilles, Alice cria :

-C’est époustouflant ! Si j’avais su ça plus tôt, je serais partie à l’aventure depuis belle lurette !

~J’espère seulement qu’elle m’a entendue. Même si je n’en ai rien à faire si elle m’a entendue ou non, je me sens tellement libre ! C’est une sensation exquise que je ne pourrais échanger contre rien au monde.~

En parlant de ses oreilles, Alice peinait à les garder au chaud. Elle ne s’était pas réellement préparée à un voyage si grandiose et si bouleversant pour ce petit bout de femme. Elle gelait donc du bout de ses pavillons (des oreilles de renard, même proportionnées par rapport à son corps, semblaient quand même énormes par rapport à des oreilles humaines) bien qu’elle les ait enroulées dans son écharpe (qui était plutôt un voile, ou un châle : autant dire pas très pratique pour une exploration).


Elles passaient maintenant au-dessus d’un lac qui n’était, au grand étonnement d’Alice, pas gelé malgré la température qui régnait dans ces contrées. Les montagnes étaient dessinées au loin et les deux aventurières s’en rapprochèrent rapidement. Elles s’étaient finalement posées au pied de la fameuse falaise, celle où il fallait sauver ces personnes en danger (si elles n’étaient pas déjà mortes).

-Bon, comment on s’occupe-t-on de ce sauvetage ?! Je suis à vos ordres maîtresse !