Boire avec modération - Et Syel

– Un zombie, c'est... un mort-vivant. Apparement non reconnu pas les miroirs puisqu'on a eu le droit de les décimer sans aucune action judiciare en retour...

Le patron lui même nous apporta un genre de paëlla entre-mondienne, garnie de poissons et de (probables?) fruits de mers de couleurs vives, avec un riz au safran et de nombreux petits légumes vapeurs. Vachte, quand on aura mangé tout ça...

– Et oui. J'en ai une paire, c'est assez pratique. Et pour une fois, il n'y a pas le seul poil de magie la-dedans. Uniquement technologique. Ça rentre dans un domaine que je maîtrise assez mal, pour le pas dire aucunement. Une histoires d'ondes. Si tu en veux une, ils en vendent au laboratoire. C'est plutôt bon marché.

Ne voulant faire une gaffe diplomatique, je la laissais se servir en première. Attaquant l’assiette avec une retenue légèrement émaillée par une fringale qui commençait sérieusement ça se faire sentir, je goûtais avec joie à de la vraie cuisine faite par un professionnel.

– C'est quand même autre chose que les plats de Sash'. Je suis sur qu'elle mord dedans pour les rendre si toxiques pour le corps humain.... Je retenais un frisson et tournais la tête dans toutes les directions par réflexe, craignant de voir débarquer ma timonière avec un regard furax. – Pour en revenir au baladeur, je peux t'en offrir un, si tu veux.

Loin de moi l'idée de vouloir déballer ma fortune, ou de la charmer avec mes airs de grands princes, mais d'après mes observations, les Silnà semblaient aimer être en famille. Si Syel arrivait à convaincre ses frères et sœurs de l'utilité du truc, peut-être qu'ils arriveraient à se retrouver plus facilement...

Allons bon, voilà que je m'inquiétais pour le bien-être de tout un peuple maintenant. Qu'est ce qu'ils ont mis dans le rhum !

Nous en sommes déjà arrivés à l’étape des cadeaux ? Je souris, méfiante. Accepter un cadeau c’est une autre façon de se montrer disponible.
Ce qui me choque le plus c’est de penser à la dernière personne à laquelle j’aurais dû ce soir : mon père.
Il aurait détesté Corben. Magique, malin, en partie dieu, fluet avec un sens pratique limité…

-Non merci.

Je mange, ce n’est pas mauvais. Les fruits de mers sont une nourriture nouvelle, je me demande même comment ils en importent sur Ciel…
C’est en mangeant que je me rends compte de mon erreur. J’ai été un peu sèche.

-C’est gentil quand même, sauf que je ne saurais pas l’utiliser. En plus j’ai personne à appeler.

Je vois Azurée trop souvent pour avoir envie de lui parler même lorsque nous sommes éloignés. En dehors de lui, je n’ai personne à contacter.

-Si j’ai envie de parler aux miens, il me suffit d’aller les voir. Je ne veux pas oublier de m’assurer qu’ils vont bien en laissant cette technologie endormir ma vigilance.

Rien ne remplace l’œil d’un proche, pas même ce petit appareil qui semble si pratique pour communiquer.

-Cette ville n’est pas assez grande pour me dissuader de la parcourir de bout en bout de toute manière ! Mais c’est gentil de ta part.

Je me répétais et je n’aimais pas ça. Alors je mangeais. Ils ont raison les autres, ici ils ne manquent de rien. Ils ont tous en quantité, nourriture, médicaments, confort et technologies… Je commence à croire qu’il y a un seuil entre le confort et la perte de ses valeurs.

Je me méfie de la magie et de la technologie, parce qu’elles facilitent tellement la vie qu’on en oublie qu’il y a des choses simples, possibles, que nous pourrions faire nous-mêmes tous les jours sans que cela ne modifie grandement notre fatigue le soir venu.

Mon père aurait détesté Corben. C’est bizarre, mais je l’aime bien quand même…

Le refus de cadeaux de la part de jolies femmes, je commençais à y être habitué. Aussi prenais-je le non direct de Syel avec un petit sourire. Un genre de défi, voyez ? «Genre « Han, han, tu refuses. On dirait que je vais devoir utiliser des méthodes plus subtiles ».

Sans rire, la vie était une suite de challenge et de défi pour moi. Une immense partie de carte où faut toujours garder un atout dans sa manche. Et je commençais à la fourrer d'idées pour gagner quelques points auprès de ma compagne de ce soir.

- Je peux tenter de t'amadouer avec une nouvelle arbalète, sinon.

Je me fendais d'un grand sourire et d'un petit rire en levant une main, montrant que je plaisantais ouvertement. A force de côtoyer la demoiselle j'avais fini par apprendre qu'elle n'était pas toujours entièrement sur de mon humour... particulier. Et puis... Au final, si elle acceptait, est-ce que ça comptait quand même pour le score final ?
A moins qu'elle ne sen serve directement pour me tirer dessus et me faire regretter mon insolence.

C'était possible également.

Va s'y donc doucement, Corb'.

Le repas se poursuivit dans le calme -pour une fois- et je ne pus m'empêcher de cacher mon rire derrière le dos de man main quant au souvenir de la demoiselle serrant son couteau de argent comme arme de fortune dans mon zeppelin.

Mes doigts me démangeaient et je les croisais devant moi une fois mon assiète finie. Et même ainsi, je ne pouvais les empêcher de gigoter.
Je n'étais pas très longtemps immobile. Non pas que je m’ennuyais : Passer une soirée avec une jolie fille qui avait précédemment voulu ma mort avait quelque chose de délicieusement ironique, mais après plusieurs décennies à jouer et à chaparder mes mains avaient fini par développer un genre de conscience propre. Et j'adorais ça.

La psychologie appelait ça de la cleptomanie. Mais je n'étais pas psy.

- Alors dites-moi, belle demoiselle. Accepteriez-vous un nouveau verre gracieusement offert par votre serviteur ? Ou passons-nous directement au dessert?

Dans ma tête, des rouages rouillés et grinçants se mirent en route. Partout dans mon cerveau, on hurlait "Defcon 4 !!! Sous-entendu CATASTROPHIQUE !! Préparez vous a fuir en cas d'attaque. Mode couardise activé ! Ceci n'est pas un exercice !".

Et mon corps lui, disait : "Je vais rester sobre, calme et concentré, tandis que ce quiproquo va se résoudre de lui-même quand elle comprendra que je parle du vrai dessert, celui au chocolat avec les amandes dedans."

Et que ferais-je de deux arbalètes ! Je ris, agréablement surprise d'obtenir un aveu non détourné. Je lui plaisais. Je me sentais flattée acomme s'il m'avait fait un compliment.

Puis, le dîner avança paisiblement jusqu'à son nouveau dérapage. N'importe quel frère l'aurait entendu aurait aussi tôt fait de l'obliger à faire des excuses à la demoiselle. Il n'y avait aucun frère dans les parages par chance et je commençais à le connaître, il ne pensait pas à mal au début, ensuite l'idée a dû faire son chemin... J'étais aussi amusée que j'étais agacée.

-Il faut vraiment qu'on discute de ta grammaire... Donc un autre verre.

Ensuite, j'ai souris.

-Je dois te prévenir, tu seras saoul longtemps avant moi, donc dois-je appeler Sash quand nous en serons là où je te raccompagne directement sur ton vaisseau ?

Je n'ai pas besoin de réponse, Sash doit être relativement bien occupée en ce moment. Si je la dérange pour une histoire de patron ivre... Il faudra trouver un autre technomage.

Le serveur capta mon signe de reconnaissance, il arrivait pour se saisir de nos couverts

-Je vais prendre un digestif

L'homme parla d'une eau de vie à base de poire. J'acceptais volontiers.

– Ma grammaire va très bien. C'est surtout la liaison entre ici et ici – je désignais ma tempe, puis ma bouche - qu'il faut que j'apprenne à temporiser. Et je ne doute pas que tu possèdes une résistance à l'alcool plus forte que moi : Tu t'en sers comme morphine.

D’accord, j'aime les défis. Ce n'est pas pour autant que j'aime me jeter dans une cause perdue d'avance. J'étais peut-être fou à lier - selon la majorité des avis, mais essayer de faire rouler la chasseuse sous la table avait autant de chance de réussir que de faire 22 avec un dé à six faces - pour les petits malins qui me diraient ''Suffit de déplier le dé et hop, 21 sur une face''.

Quoique ça résumait assez la situation. Si un jour je voulais saouler Syel, j'allais devoir tricher honteusement.

Le serveur débarrassa notre table et amena notre commande : Un verre d'eau de vie de poire pour mon invitée, et un verre de cognac pour moi. Je levais ma boisson en regardant Syel dans les yeux.

– A ta santé, Chasseuse de phoque. Et à cette soirée où, finalement, tout se déroule bien dans l'ensemble.

Augure et les menaces de mort mises à part, bien sur. Mais eh. On pouvait pas tout avoir.

Par pure gourmandise je commandais un petit dessert – la fameuse part du gâteau au chocolat, en interrogeant Syel du regard pour savoir si elle désirait aussi une sucrerie, et entre deux bouchées savourées, relançait la conversation.

– Tu sais, je viens de me rappeler que je t'avais proposé de danser. Pas véritablement le meilleur endroit pour ça, mais ma proposition tient toujours. Ce qui m'amène à cette question : As-tu envie de faire quelque chose après ce repas ? Danser donc, par exemple, mais sinon une ballade digestive, papoter, rentrer chez toi ?

Je ne voulais ni presser les choses, ni simplement parler de tout et de rien dans une taverne. La vie dans le Zeppelin m'avait rendu accro au vent et à l'oxygène pur et froid, et il me tardait de retrouver cette atmosphère dans le rues de Ciel.
Je n'avais pa non plus envie d'arrêter si tôt cette soirée. Une fille qui connaissait mon univers et qui venait d'elle même me rejoindre ? Aucune chance pour que je ne tente pas le coup.

Je levais mon verre avec lui en souriant. Il se détendait enfin ! Je crois qu'au tout début il craignait que je ne le chasse pour le sécher en prévision de l'hiver...
J'avalais mon verre cul-sec. L'alcool descendit aussi vite dans mon ventre où une sensation de chaleur familière me fit frissonner. Pas besoin de dessert après ça.

-Tu veux encore danser...

Il semblait plus détendu mais toujours un peu nerveux. Cette conversation n'était pas assez active pour ses mains.

-Je pensais que l'invitation était surtout une excuse pour m'emmener en dehors du Fenrir...

Je n'étais pas assez naïve pour ne pas imaginer ce que pensait un homme lorsqu'il quitte une soirée de rencontre avec à son bras une femme. Je le fixais directement pour observer sa réaction.
J'ai bien le droit de rire un peu ! Il réussit enfin à se croire hors de danger et je l'envoie droit dans un piège qu'il ne peut pas éviter.

Quelques secondes plus tard, je me fendis d'un sourire amusée.

-Allons marcher, l'endroit n'est pas propice à une danse improvisée.

J'arrêtais de mastiquer ma part de gâteau dans un sourire coupable. Fichtre. J'avais à ce point perdu la main en techniques de drague pour être aussi lisible qu'un livre ouvert ? J 'avalais en me raclant la gorge et m'essuyait les lèvres du bout de ma serviette caricaturant les grands riches.

– Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, ma chère. Vous me prêtez des intentions qui me sont totalement étrangères.

Mon sourire en coin détruisant bien sur sur toute trace d'un quelconque sérieux. Après tout, je n'avais pas été particulièrement discret, et avec tout l'étonnement que ça pouvait me procurer, elle ne semblait pas s'en offusquer particulièrement. Toutefois, je me gravais dans un coin de l'esprit que j'avais déjà plus de 8 verres d'alcools différents dans le sang, et qu'il faudrait que je fasse attention à mes pensées pour éviter mes débordements verbaux.

– Une ballade me fera le plus grand bien. Attends moi à l'entrée, je vais régler l'addition. Et pas de non.

Je mettais toute ma volonté dans ce regard pour avoir le dernier mot. Loin de moi l'idée de jouer le cliché du gentleman, mais je tenais sincèrement à inviter la Sœur. Peut-être aimais-je à penser que cela diminuerait encore un peu son ressenti à mon égard, par rapport à notre première mission.



Une fois dehors, l'air froid de la nuit qui était tombée me mordit la peau du visage. Je fis quelques pas et levait la tête, en fermant les yeux. J'avais toujours adoré le grand air, et me retrouver sous le ciel étoilé me mettait toujours de bonne humeur.
Je me tournais vers ma partenaire avec un grand sourire de gosse.

– Connais-tu un peu Ciel ?- commençais-je avant de rire pour moi même- Héhéh, ''connais-tu Ciel, Syel''. Désolé, je marmonnais. Donc. As-tu un endroit particulier ? Ou me fais-tu suffisamment confiance pour te guider?

J'offrais mon bras à la demoiselle, ne sachant pas vraiment où je pourrais l'emmener. Mais tout était dans le spectacle. J'allais donc viser les points de vues grandioses, et si ça passait, j'en tenterais un romantique.

Il fait de l'humour, encore. Peut-être que je le rends hyper nerveux, ou peut-être qu'il a encore peur de se retrouver avec un coup de coude revers et mon genoux dans ses parties... Dehors, il fait nuit noire, le vent est à glacé le sang après la douce chaleur de la taverne. Je soupire pour détendre mon corps et contrôler quelques tremblement.

-J'ai assez confiance en moi pour t'autoriser à me guider sur ce quartier.

Une œillade insistante ponctua ma phrase. Je sais que je peux le terrasser en deux minutes. Même moins.

Je passais naturellement mon bras gauche, bras faible, dans le sien. Ensuite, approchant lentement de sa joue, j'y posais un baiser.
Au tout début je pensais seulement dire merci et regarder ailleurs... C'est vraiment beau ce que l'alcool permet de faire.

-Merci pour le dîner et pour l'épée. Je sais que Saressinashira y est pour quelque chose mais c'est de toi qu'elle vient, n'est-ce pas ?

Après ça je m'écartais poliment et je jetais un oeil curieux sur les allées sombres du quartier.

-Je viens trop rarement dans ce quartier, j'ai du mal avec les îles qui volent...

Au cas où il aurait déjà oublié que la magie et moi avons du mal à nous entendre. On a aussi du mal à s'aimer... Mais ça, il le sait !

Stop ! Victoire ! Coupez ! On la garde, elle est bonne !

A moins qu’elle n’ait empoisonné son rouge à lèvres, ma soirée était gagnée au moment où son bras s’est enroulé autour du mien. Le baiser était le petit plus « cadeau-de-fidélité. »
Un sourire stupide planté sur le visage, je répondais à sa question.

– Sash’ m’a prévenu que tu avais apprécié les lames enchantées. J’espère que tu en profiteras. Je t’avoue que je compte sur toi pour me faire un peu de pub. Et si tu souhaites en changer, reviens me voir.

Je résistais à l’envie de chanter et me contentais de hummer un air joyeux tout en emmenant ma partenaire dans une rue large et éclairée. Elle n’était pas à l’aise avec la vue – voir une ville volante quand on était habituée à une vie très terre à terre, je pouvais comprendre que ça asticote.

Je ne connaissais pas entièrement Ciel, mais je profitais de la lumière des torches et des éclairages archaïques pour montrer à Syel une ville, bien que très porté sur l’antique, bourrée de magnifiques constructions. Une fois l’arène dépassée, je ne pouvais me retenir de conter mes mésaventures de gladiateur du dimanche.

– L’arène ! J’ai tenté l’expérience une fois. Et il faut croire que je suis bien meilleur enchanteur que combattant. Le nom de mon adversaire est probablement gravé quelque part. Le mien aussi, en plus petit en dessous, je pense. Au moins, je me suis inscrit à la postérité, d’une certaine manière…

La suite de notre ballade nous emmena près de la place des fontaines où une énorme installation aquatique régalait l’endroit. L’eau utilisée tournait en boucle, les stations de pompage ayant bien du mal à trouver des nappes phréatiques capable de subvenir à la totalité de la population du quartier.
L’intérieur des zones d’habitations coupaient étrangement avec les paysages du bord des îles, plus ouverts. Ici, tout semblait construit comme des Lego géants, tassés et massifs.
La lune se reflétait dans l’eau mouvante et je passais quelques secondes à zoner, profitant du calme ambiant.


– Aussi étrange que ça puisse paraitre, je n’ai jamais vraiment aimé Ciel non plus. Des îles qui volent, d’accord, mais… C’est trop minéral. Trop peu… je sais pas. Pas assez étrange, tu vois. Il ne se passe rien de très inhabituel. Je suis habitué à avoir un monde qui ne tourne pas rond. Enfin tu as du t’en rendre compte.

Le silence, la nuit et le paysage me rendait-il émotionnel ? Je ne savais pas. Tout comme je ne savais pas vraiment d’où venait cette soudaine révélation, mais elle était parfaitement vraie. L’étrange et le bizarre faisait partie de mon quotidien et ce quartier en manquait cruellement.

– C’était déjà le cas dans mon ancien monde. Je me demande si mon père a enfin réussi à foutre au trou ses dizaines de demi-frères pour assoir sa suprématie sur le 10ème rang divin. – Tournant la tête vers Syel, je la regardais avec un sourire – Ta famille est unie, au moins. Ça doit éliminer pas mal de problèmes pour les repas de fêtes.

Corben était vraiment aux petits soins. Des épées enchantées que je peux venir échanger à volonté ? A se demander s’il est toujours comme ça ou si la robe et l’effet de l’alcool qui le désinhibent totalement. ..

-C’est gentil.

L’arène… Azurée m’avait déconseillé d’y aller. Il disait que personne n’était fait pour gagner sa vie en se mettant en danger sur un tas de sable, de bois entouré d’une foule en déilre. Sauf que mon metier est de chasser, si on oublie la foule… Tout concorde ! Il m’arracha un rire amusé devant son optimisme. Corben était un homme couard, excentrique et à regarder par-dessus son épaule régulièrement. Il était drôle quand il mélangeait tous ces traits dans une même phrase.

Puis, les fontaines… Il manque à cette ville l’immensité du monde. C’est tout ce que j’ai à penser… ces maisons serrées les unes aux autres, les fontaines qui immitent les cascades sans réussir à leur ressembler… C’est beau, mais ce ne sont que des objets.
J’en conclus que moi et Corben n’aimions pas les mêmes choses mais nous étions d’accord sur l’une d’elles : Ciel, ce n’est pas notre quartier.

Il se rembrunit et moi aussi

-Tout dépend comment tu vois nos repas de famille. Il y a ceux qui parlent fort, les enfants qui trainent et babillent, jouent ou quémandent de l’attention. Le bruit que nous sommes capables de faire lors d’un simple repas… Nous sommes peut-être parfois trop nombreux autour des mêmes tables.

Même si en fait, tout ça était altéré par les chaises vides des disparus, le nombre n’était jamais si important que ça car nous savions que ceux présents étaient justement les seuls présents… Les enfants, pour trente adultes il ne devait pas y en avoir plus de quatre les bonnes années.

-Comment se passaient tes repas de fête ?